La phénoménologie a connu trop peu de sommets créateurs depuis Husserl et Heidegger pour qu’il soit possible d’ignorer le dernier ouvrage de Jean-Luc Marion, aussi superbement écrit qu’il est ambitieux. Certes, de très exhaustives encyclopédies conçues par nos collègues américains, pour lesquels le terme de phénoménologie sert un peu d’équivalent à celui de philosophie continentale, recenseront des légions de phénoménologues depuis Husserl et Heidegger, mais aucun n’aura eu d’impact vraiment déterminant sur la conception même de la discipline. Ces listes comprendront (...) de redoutables penseurs comme Jean-Paul Sartre, Maurice Merleau-Ponty, Emmanuel Levinas et Paul Ricœur, où l’on reconnaîtra les plus illustres représentants de la tradition de la phénoménologie française. (shrink)

Cet article entend réagir au défi lancé aux théologiens par le philosophe Jean-Luc Marion : "Pourquoi n’entreprennent-ils pas ou si peu de lire phénoménologiquement les événements de révélation consignés dans les Écritures au lieu de toujours privilégier des herméneutiques ontique, historique ou sémiotique?" "Sauver les phénomènes" en leur reconnaissant le droit d’apparaître sans réserve, contrairement au privilège indiscuté reconnu aux processus d’objectivation, tel est le tournant radical que Marion préconise. Ainsi, la foi donne accès à des réalités données dont l’accueil (...) réclame que soit levée, du côté du témoin, la censure préalable qui leur interdit d’apparaître. Cette perspective, a priori sympathique au théologien, lui pose néanmoins des questions, notamment concernant la passivité fondamentale à laquelle le phénomène semble réduire le témoin qu’il submerge.This article aims at reacting to the challenge laid down to theologians by the philosopher Jean-Luc Marion: “Why do they not, or so little, endeavour … to read phenomenologically the events of Revelation contained in Scripture … instead of always favouring ontic, historical or semiotic hermeneutics?” “Saving the phenomena” by recognizing their right to appear without reservation, contrary to the indisputable privilege attributed to the process of objectivation – this is the radical turning point proposed by Marion. Faith provides access to given realities, the reception of which requires setting aside, on the part of the witness, the prior censure that bars them from appearing. This perspective, which is a priori sympathetic to theologians, also raises questions for them, notably concerning the fundamental passivity to which the phenomenon appears to relegate the witness it submerges. (shrink)

El polémico libro de Dominique Janicaud sobre El giro teológico de la fenomenología francesa ha puesto a pensadores como E. Lévinas, J.-L. Marion, M. Henry y J.-L. Chrétien en el centro de los debates contemporáneos. Con veinte años de discusión desde esta publicación, el debate ha ido dejando su marca en el contexto latinoamericano. Este ensayo hace un balance del estado de la discusión en nuestro contexto, ofreciendo un inventario de textos orientado a servir de guía e introducción al debate.

The philosophical work of Jean-Luc Marion has opened new ways of speaking about religious convictions and experiences. In this exploration of Marion’s philosophy and theology, Christina M. Gschwandtner presents a comprehensive and critical analysis of the ideas of saturated phenomena and the phenomenology of givenness. She claims that these phenomena do not always appear in the excessive mode that Marion describes and suggests instead that we consider degrees of saturation. Gschwandtner covers major themes in Marion’s work—the historical event, art, nature, (...) love, gift and sacrifice, prayer, and the Eucharist. She works within the phenomenology of givenness, but suggests that Marion himself has not considered important aspects of his philosophy. (shrink)

Introduction -- Christian and Greek -- Situating Gadamer philosophically -- Wholes -- Temporality and art -- Art, religious experience, philosophy -- Intellectualism.

The study focuses on a dimension concerning the status of the image as a diaphanous structure. It involves both a hermeneutical and a phenomenological approach which aims to set the guidelines to a poetics of the image by inquiring the function of the image in the foundation of the original significance. Does it open a horizon of the presence in the occurrence of an infra-textual phenomenon? In other words: that what pre-signifies, as absolute origin, does it give itself for comprehension (...) in “the flesh” of an image, in a speaking configuration? How could we intercept, beyond the poetical body, but through its signifying language, the unimaginable image of the poetal flesh, in the uncertain place where something appears in the perspective opened by a new point of view? In this case, the white comprehension implies an apophatic experience or a phenomenology of the unapparent. It should retrieve the way between what affirms and what covers, the body of an intermediate image between what is proposed for the speaking and the apparition of the significance itself: an oblique itinerary which intercepts the eternal initiation of the poetal saying. (shrink)

Depuis toujours d'autres voix se sont adressées à la nôtre, et le monde visible lui aussi l'a depuis toujours appelée et requise. Ecoute et réponse ne peuvent se dissocier, car on ne peut vraiment écouter qu'en répondant. Mais qu'est-ce qu'écouter? La voix ne porte l'esprit qu'en étant elle-même portée par le corps entier, elle met en œuvre tous nos sens dans un perpétuel et vif échange. Comment penser l'entrelacs de la parole, de l'écoute et du regard? Peut-il laisser hors jeu (...) le sens fondamental qu'est le toucher? Est-il vrai que, selon tous ses sens, le corps écoute? A travers des analyses qui vont d'Aristote à la phénoménologie contemporaine, ce livre comporte une méditation de la beauté comme appel, une critique des pensées d'une voix intérieure, silencieuse et incorporelle, telle la voix de la conscience, et une description des fonctions du toucher dans notre rapport au monde. (shrink)

El presente artículo busca esclarecer la discusión y apropiación del modo de preguntar fenomenológico que la obra tardía de Martin Heidegger desarrolla, haciendo especial énfasis en los manuscritos póstumos y los Cuadernos negros. En estos textos Heidegger lleva a cabo una radicalización de la máxima fenomenológica «a las cosas mismas» que lo conduce al rechazo de la idea moderna del método entendido como instrumental ya dado que se aplica a un objeto. En lugar de ello busca concebir al método como (...) camino que pertenece a una «región» y se dirige a ella, es decir, se remite a algo inobjetual. Esto deriva a su vez en la referencia a un inicio histórico y a un pensamiento y una acción que correspondan al inicio. (shrink)