Cette étude cherche à rendre compte d’un trait particulier et pratiquement inobservé dans la fondation gadamérienne de l’herméneutique philosophique. Si l’on connaît bien le rôle du platonisme — et plus spécifiquement du dialogue platonicien — parmi les sources au sein desquelles Gadamer a puisé pour formuler le caractère dialogique du comprendre, on a rarement noté que la phénoménologie du dialogue sur laquelle s’appuie une telle fondation s’inscrivait en faux par rapport à son modèle sur un point bien précis : l’ironie, (...) qu’elle soit socratique ou platonicienne. Nous proposons ici que pour bien expliquer la relation trouble que la fondation dialogique de l’herméneutique gadamérienne entretient avec l’ironie socratico-platonicienne, il faille concevoir le platonisme de Gadamer à la lumière d’une certaine forme d’aristotélisation, par laquelle la philia et la phronêsis aristotéliciennes sont en quelque sorte projetées sur le modèle platonicien du dialogue. (shrink)

Résumé -/- Cet article vise à expliquer comment Shakespeare articule une philosophie de la nature dans Le Conte d’hiver. Nous suggérons que la spécificité dramatique de la pièce ainsi que son schéma narratif expriment cette philosophie. D’une part, l’histoire racontée par la plume de Shakespeare peut montrer d’abord un éloignement de la nature pour laisser suivre une redécouverte et une renaissance de la nature – d’abord par son acception simple, brute, puis dans la compréhension téléologique de celle-ci. D’autre part, la (...) succession de la tragédie, la comédie et la romance illustre ces trois étapes. Le triomphe de la romance indique le triomphe d’une philosophie de la nature dont les causes les plus importantes sont d’ordres téléologique. -/- Abstract -/- This article aims to explain how Shakespeare shows a philosophy of nature in The Winter’s Tale. We suggest that both the dramatic and narrative specificities of the play express this philosophy. On one hand, the story told by Shakespeare’s writing can show a remoteness from nature which is to be followed by a rediscovery and a rebirth of nature – first with its rawest meaning and finally in its teleological understanding. On the other hand, the succession of tragedy, comedy and romance illustrates those three steps. The triumph of romance indicates the triumph of a philosophy of nature in which the most important causes are the teleological ones. (shrink)