Abstract
Une des contributions phares de Luc Bégin à l’éthique publique est d’avoir bien documenté les obstacles auxquels les gardiens institutionnels québécois doivent porter une attention particulière. Bégin s’est notamment intéressé aux conditions dans lesquelles les ordres professionnels, comme l’Ordre des ingénieurs du Québec, sont moins susceptibles de protéger le public contre des pratiques répréhensibles (corruption, collusion, etc.). Je poursuis les réflexions de Bégin à partir d’un point de vue « épistémique ». Je montre d’abord comment les ordres professionnels ont tendance à produire des connaissances sur l’état de la profession à partir des informations partagées par leurs propres membres. J’analyse comment cette pratique peut générer un biais du survivant, et obscurcir des problèmes centraux à une profession. Finalement, je propose des pistes de solution à ce problème pour les ordres professionnels.