Ithaque 1:91-104 (
2007)
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Abstract
Dans La vie de l’esprit, Hannah Arendt propose une interprétation
inédite du tournant (Kehre) survenu au sein de la pensée de Martin
Heidegger au milieu des années trente. Arendt comprend en effet le
tournant comme un événement biographique à situer entre les deux
tomes qui regroupent les cours et essais que Heidegger a consacrés à
Nietzsche entre 1936 et 1946. Selon elle, souci et Volonté de puissance
viendraient à ne faire qu’un dans le premier tome du Nietzsche, alors
que Heidegger opérerait une répudiation de la volonté dans le second.
La thèse d’Arendt peut-elle être confirmée par une lecture attentive du
Nietzsche ? Sa conception du tournant permet-elle d’aborder le problème
selon un angle adéquat ? Nous tenterons de répondre à ces questions
à la lumière des fils conducteurs que seront pour nous les concepts
de « souci », de « résolution » et de « décision ».