Abstract
Le réalisme structural est une tentative d’établir un compromis entre le réalisme scientifique et l’empirisme, en restreignant le réalisme à la structure relationnelle des théories scientifiques. Il se décline en deux versions, épistémique et ontique. Le réalisme structural ontique propose de concevoir les relations nomologiques décrites par les théories comme des éléments primitifs de la réalité. Il est motivé, notamment, par le fait que sous sa forme épistémique, le réalisme structural ne se distingue pas réellement d’une position empiriste. Cependant, il fait face à des difficultés, en particulier pour différencier relations physiques et mathématiques et rendre compte de l’ancrage expérimental des théories. Il est possible d’établir un parallèle entre ces difficultés et le problème de la mesure en mécanique quantique, qui concerne lui aussi les rapports entre modèle théorique et expérience : on constate alors qu’un réalisme structural épistémique est plus à même d’y répondre. Une solution de compromis entre le réalisme structural ontique et le réalisme structural épistémique pourrait permettre de conserver les avantages des deux positions.
Structural realism attempts to make a compromise between scientific realism and empiricism, by restricting our realist commitment to the relational structure of scientific theories. There are two main versions of the position: ontic, or epistemic. According to ontic structural realism, the nomological relations expressed by theories are the primitive entities of reality. This ontic version is motivated in particular by arguments to the effect that epistemic versions are not really distinct from mere empiricism. However according to some authors, it’s not clear that ontic structural realism can differentiate between physical and mathematical relations, and account for the relations between scientific theories and their experimental basis. These difficulties can be related to the measurement problem in quantum mechanics, which also concerns the link between theoretical models and experiments. It appears that epistemic structural realism is in a better position to respond to these difficulties. A compromise between both versions of structural realism could allow us to keep the advantages of both