"L'énigme majeure est la cause efficace" insiste Jean Largeault (1985). En effet, la physique contemporaine géométrise les phénomènes de la nature en transformant les causes efficientes en causalité formelle. Cependant elle nous invite aussi à accorder le structurel etle physique, le formel et le dynamique. Il convient donc de s'interroger sur le fondement du pouvoir créateur des mathématiques ou de leur caractère générateur en physique. Selon Charles de Koninck, la fécondité des mathématiques parait comme une intériorisation de la figure (...) philosophique de l'ange dans le cadre du projet d'une métamathématique comme angélologie thomiste. La raison poursuit un moyen de connaitre qui serait universel in repraesentando, par opposition à l'universel in praedicando. Cette tendance est essentielle à ce que l'on appelle le "mode platonicien". L'une des idées centrales de cet article consiste à établir une connexion profonde entre la notion de causalité en physique et cette manière platonicienne de connaitre. Plus précisément, l'idéalisation de la causalité efficace en physique mathématique est-il autre chose que ce mode dialectique de connaître abusivement porté à sa limite ? (shrink)

L’idéal démocratique est accusé d’être irréaliste. Le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple serait une chimère dans les sociétés contemporaines. Il faudrait lui préférer les visées plus modestes associées à l’élection : un droit de vote égal et la satisfaction du plus grand nombre. La démocratie ne se laisse pourtant pas réduire à la compétition électorale. Les acteurs et les institutions politiques qui s’en réclament invoquent non seulement un marché, où rivalisent des intérêts privés, mais un (...) forum, où s’affrontent des visions adverses de la justice. Ils attendent de la délibération collective qu’elle serve l’autonomie politique et le bien commun, mais savent aussi qu’elle peut les menacer, lorsque la liberté, l’égalité ou la publicité lui font défaut. Cette enquête philosophique interroge la pertinence de l’idéal démocratique pour des sociétés complexes, dotées d’institutions représentatives et soumises à la communication de masse. Elle montre à quelles conditions cet idéal peut aujourd’hui orienter la critique et l’action. Les citoyens peuvent encore aspirer à se gouverner eux-mêmes, donc à délibérer en égaux. -/- The democratic ideal is accused of being unrealistic. Government of the people by the people and for the people would be a chimera in contemporary societies. The more modest aims associated with election should be preferred: equal suffrage and the satisfaction of the greatest number. But democracy cannot be reduced to electoral competition. The political actors and institutions that claim it invoke not only a market, where private interests compete, but also a forum, where opposing visions of justice confront each other. They expect collective deliberation to serve political autonomy and the common good, but they also know that it can threaten them when it lacks freedom, equality or publicity. This philosophical inquiry questions the relevance of the democratic ideal for complex societies with representative institutions and subject to mass communication. It shows under what conditions a deliberative understanding of this ideal can today orient criticism and action. Citizens can still aspire to govern themselves, hence to deliberate as equals. (shrink)

The aim of this paper is to reconstruct Charles L. Stevenson’s metaethical view. Since his metaethical view is a form of emotivism, I will start by explaining what the core claims of emotivism are. I will then explore and comment on the specific claims of Stevenson’s proposal. Last, I will offer an overview of the objections that have traditionally been raised against emotivism.

Nous proposons une étude de la constitution du sens dans l'interaction humain-machine à partir des définitions que donnent Turing et Wittgenstein à propos de la pensée, la compréhension, et de la décision. Nous voulons montrer par l'analyse comparative des proximités et différences conceptuelles entre les deux auteurs que le sens commun entre humains et machines se co-constitue dans et à partir de l'action, et que c'est précisément dans cette co-constitution que réside la valeur sociale de leur interaction. Il s'agira pour (...) cela de problématiser l'interaction humain-machine autour de la question de ce que signifie « suivre une règle » pour définir et distinguer les modes interprétatifs et les comportements décisionnels de chacun. Nous en viendrons alors au constat que la mutualisation des signes qui s'opère à travers le dialogue humain-machine est au fondement de la constitution d'une société informatisée. (shrink)

Nihilism, Nietzsche and the Doppelganger Problem Was Nietzsche a nihilist? Yes, because, like J. L. Mackie, he was an error-theorist about morality, including the elitist morality to which he himself subscribed. But he was variously a diagnostician, an opponent and a survivor of certain other kinds of nihilism. Schacht argues that Nietzsche cannot have been an error theorist, since meta-ethical nihilism is inconsistent with the moral commitment that Nietzsche displayed. Schacht’s exegetical argument parallels the substantive argument (advocated in recent years (...) by Wright and Blackburn) that Mackie’s error theory can’t be true because if it were, we would have to give up morality or give up moralizing. I answer this argument with a little bit of help from Nietzsche. I then pose a problem, the Doppelganger Problem, for the meta-ethical nihilism that I attribute to Mackie and Nietzsche. (If A is a moral proposition then not-A is a moral proposition: hence not all moral propositions can be false.) I solve the problem by reformulating the error theory and also deal with a variant of the problem, the Reinforced Doppelganger, glancing at a famous paper of Ronald Dworkin’s. Thus, whatever its demerits, the error theory, is not self-refuting, nor does it require us to give up morality. (shrink)

Résumé Charles Wolfe vient de publier Lire le matérialisme (ENS Éditions, 2020), où il esquisse une histoire des différentes formes de matérialisme, y compris le matérialisme vitaliste et les versions du XXe et du XXIe siècle. Pierre-François Moreau, auteur de la préface de l’ouvrage, entame ici une discussion sur les problèmes et les ressources d’une telle histoire.

L’objection la plus ancienne et la plus redoutable à la démocratie fait valoir que le gouvernement par le peuple dessert le gouvernement pour le peuple. Les citoyens manquant pour la plupart de sagesse ou de compétence, le bien commun serait mieux assuré en confiant le pouvoir à un individu éclairé ou à une élite experte. Une réponse commune à cette objection concède la prémisse mais affirme la priorité au gouvernement par le peuple sur le gouvernement pour le peuple : le (...) droit égal à la participation devrait l’emporter sur la promotion de la compétence, même si celle-ci est requise par le bon gouvernement. La démocratie se trouve alors réduite à un ensemble de procédures équitables, traitant les citoyens en égaux ; elle ne se définit plus par la poursuite du bien commun. Il est toutefois une autre réponse à l’objection, qui évite cette dérive vers un procéduralisme étroit. Elle consiste à nier la prémisse et à affirmer la sagesse politique du peuple. Il n’est pas vrai que le gouvernement pour le peuple serait mieux assuré en confiant le pouvoir à un petit nombre de sages ou d’experts, fussent-ils les meilleurs parmi les citoyens. Cette thèse remarquable peut paraître improbable. Sa défense peut pourtant s’appuyer sur l’un des arguments les plus intrigants élaborés par la philosophie politique aristotélicienne, qui inspire et éclaire les controverses philosophiques contemporaines sur la valeur du régime démocratique : l’argument de la sagesse de la multitude. (shrink)

In his celebrated 'Good and Evil' (l956) Professor Geach argues as against the non-naturalists that ‘good’ is attributive and that the predicative 'good', as used by Moore, is senseless.. 'Good' when properly used is attributive. 'There is no such thing as being just good or bad, [that is, no predicative 'good'] there is only being a good or bad so and so'. On the other hand, Geach insists, as against non-cognitivists, that good-judgments are entirely 'descriptive'. By a consideration of what (...) it is to be an A, we can determine what it is to be a good A, even where the ‘A’ in question is ‘human being’. These battles are fought on behalf of naturalism, indeed, of an up-to-date Aristotelianism. Geach plans to 'pass' from the 'purely descriptive' man to good/bad man, and from human act to good/bad human act. I argue: (l) That the predicative 'good' does have a genuine sense and that it is a mistake to suppose that ‘good’ is a purely attributive adjective. This does not entail that the predicative good (as used by Moore) denotes a non-natural property, but his mistake, if any is metaphysical or ontological not conceptual. (2) That the attributive 'good' cannot be used to generate a naturalistic ethic. It is difficult to extract a set of biologically based requirements out of human nature that are a) reasonably specific; b) rationally binding or at least highly persuasive; and c) morally credible. -/- On the way I protest against Geach’s tendency to try to win arguments by affecting not to understand things. -/- My views to some extent anticipate those of Kraut in *Against Absolute Goodness*. (shrink)

Cet article se propose de tracer les liens théoriques qu’entretiennent l’intelligence artificielle et certaines traditions philosophiques à propos de l’ontologie, du langage, et de l’esprit. On tâchera de mettre en perspective ce en quoi l’intelligence artificielle contemporaine hérite, poursuit, et renouvelle de façon pratique des problématiques anciennes concernant les caractéristiques de l’intelligence humaine et la représentation des connaissances. En introduisant les ontologies informatiques, on cherchera à présenter l’importance des sciences humaines aujourd’hui pour la recherche en intelligence artificielle, tout en soulignant (...) le dialogue permanent que celle-ci a pu entretenir avec la philosophie à travers l’histoire. On conclura en défendant l’intérêt de ces outils pour l’interdisciplinarité des sciences. (shrink)

Kierkegaard’s ideal supports a radical form of “deep diversity,” to use Charles Taylor’s expression. It is radical because it embraces not only irreducible conceptions of the good but also incompatible ones. This is due to its paradoxical nature, which arises from its affirmation of both monism and pluralism, the One and the Many, together. It does so in at least three ways. First, in terms of the structure of the self, Kierkegaard describes his ideal as both unified (the “positive (...) third”) and plural (a “negative unity”). Second, he affirms a process which brings together unity, as implied by the linear notion of “stages”, with plurality, in the form of “spheres of existence” (aesthetic, ethical, and religious). And third, the culmination of the process implies that we should embrace both a unified dialectic (“Religiousness A”) alongside the plural remnants of the ethical/aesthetic, that is, both the infinity of the former and the finitudes of the latter. Unsurprisingly, while Kierkegaard describes those who are able to exemplify his ideal in practice as “always joyful,” he also considers the ideal to be “extremely hard, the hardest task of all.” This is why those such as Hubert L. Dreyfus are wrong to claim that it provides an experience of bliss; on the contrary, those who realize it “are always in danger.” As I shall show, one form this danger takes is that it threatens to dirty the hands of those who manage to uphold Kierkegaard’s ideal. Moreover, it does so in ways that, I claim, tend to be missed by Kierkegaard himself. Nevertheless, the danger is also essential to the creativity of his approach, and I conclude by pointing out how this creativity makes it capable of tackling one of the profoundest challenges in contemporary ethics: that arising from what just war theorists call a “supreme emergency.” . (shrink)

l. There is an antinomy in Hare's thought between Ought-Implies-Can and No-Indicatives-from-Imperatives. It cannot be resolved by drawing a distinction between implication and entailment. 2. Luther resolved this antinomy in the l6th century, but to understand his solution, we need to understand his problem. He thought the necessity of Divine foreknowledge removed contingency from human acts, thus making it impossible for sinners to do otherwise than sin. 3. Erasmus objected (on behalf of Free Will) that this violates Ought-Implies-Can which he (...) supported with Hare-style ordinary language arguments. 4. Luther a) pointed out the antinomy and b) resolved it by undermining the prescriptivist arguments for Ought-Implies-Can. 5. We can reinforce Luther's argument with an example due to David Lewis. 6. Whatever its merits as a moral principle, Ought-Implies-Can is not a logical truth and should not be included in deontic logics. Most deontic logics, and maybe the discipline itself, should therefore be abandoned. 7. Could it be that Ought-Conversationally-Implies-Can? Yes - in some contexts. But a) even if these contexts are central to the evolution of Ought, the implication is not built into the semantics of the word; b) nor is the parallel implication built into the semantics of orders; and c) in some cases Ought conversationally implies Can, only because Ought-Implies-Can is a background moral belief. d) Points a) and b) suggest a criticism of prescriptivism - that Oughts do not entail imperatives but that the relation is one of conversational implicature. 8. If Ought-Implies-Can is treated as a moral principle, Erasmus' argument for Free Will can be revived (given his Christian assumptions). But it does not 'prove' Pelagianism as Luther supposed. A semi-Pelagian alternative is available. (shrink)

Kierkegaard’s ideal supports a radical form of “deep diversity,” to use Charles Taylor’s expression. It is radical because it embraces not only irreducible conceptions of the good but also incompatible ones. This is due to its paradoxical nature, which arises from its affirmation of both monism and pluralism, the One and the Many, together. It does so in at least three ways. First, in terms of the structure of the self, Kierkegaard describes his ideal as both unified (the “positive (...) third”) and plural (a “negative unity”). Second, he affirms a process which brings together unity, as implied by the linear notion of “stages”, with plurality, in the form of “spheres of existence” (aesthetic, ethical, and religious). And third, the culmination of the process implies that we should embrace both a unified dialectic (“Religiousness A”) alongside the plural remnants of the ethical/aesthetic, that is, both the infinity of the former and the finitudes of the latter. Unsurprisingly, while Kierkegaard describes those who are able to exemplify his ideal in practice as “always joyful,” he also considers the ideal to be “extremely hard, the hardest task of all.” This is why those such as Hubert L. Dreyfus are wrong to claim that it provides an experience of bliss; on the contrary, those who realize it “are always in danger.” As I shall show, one form this danger takes is that it threatens to dirty the hands of those who manage to uphold Kierkegaard’s ideal. Moreover, it does so in ways that, I claim, tend to be missed by Kierkegaard himself. Nevertheless, the danger is also essential to the creativity of his approach, and I conclude by pointing out how this creativity makes it capable of tackling one of the profoundest challenges in contemporary ethics: that arising from what just war theorists call a “supreme emergency.”. (shrink)

Locke and Leibniz deny that there are any such beings as ‘monsters’ (anomalies, natural curiosities, wonders, and marvels), for two very different reasons. For Locke, monsters are not ‘natural kinds’: the word ‘monster’ does not individuate any specific class of beings ‘out there’ in the natural world. Monsters depend on our subjective viewpoint. For Leibniz, there are no monsters because we are all parts of the Great Chain of Being. Everything that happens, happens for a reason, including a monstrous birth. (...) But what about materialism? Well, beginning with the anatomical interest into ‘monstrous births’ in the French Académie des Sciences in the first three decades of the eighteenth century, there is a shift away from ‘imaginationist’ claims such as those of Malebranche, that if a woman gives birth to a monstrous child it is a consequence of something she imagined. Anatomists such as Lemery and Winslow try to formulate a strictly mechanical explanation for such events, rejecting moral and metaphysical explanations. Picking up on this work, materialist thinkers like Diderot are compelled to reject the very idea of monsters. We are all material beings produced according to the same mechanisms or laws, some of us are more ‘successful’ products than others, i.e. some live longer than others. In his late Eléments de physiologie he says “L’homme est un effet commun, le monstre un effet rare.” Ultimately he arrives at a materialist version of Leibniz’s position: there are no monsters, we are all monsters in each other’s eyes, at one time or another. This conclusion is a pregnant one in light of twentieth century interest in the problem of ‘the normal and the pathological’ (Canguilhem), and the broader question of how materialism relates to the biological world. (shrink)

From Hegel to Engels, Sartre and Ruyer (Ruyer, 1933), to name only a few, materialism is viewed as a necropolis, or the metaphysics befitting such an abode; many speak of matter’s crudeness, bruteness, coldness or stupidity. Science or scientism, on this view, reduces the living world to ‘dead matter’, ‘brutish’, ‘mechanical, lifeless matter’, thereby also stripping it of its freedom (Crocker, 1959). Materialism is often wrongly presented as ‘mechanistic materialism’ – with ‘Death of Nature’ echoes of de-humanization and hostility to (...) the Scientific Revolution (which knew nothing of materialism!), also a powerful Christian theme in Cudworth, Clarke and beyond (Overhoff, 2000). Here I challenge this view, building on some aspects of Israel’s Radical Enlightenment concept (Israel, 2001), which has been controversial but for my purposes is a useful claim about the dissemination of a home-grown Spinozism, sometimes reformulated as an ontology of the life sciences, an aspect Israel does not address (compare Secrétan et al., eds., 2007; Citton, 2006). First, I examine some ‘moments’ of radical Enlightenment materialism such as La Mettrie and Diderot (including his Encyclopédie entry “Spinosiste”), but also anonymous, clandestine texts such as L’Âme Matérielle, to emphasize their distinctive focus on the specific existence of organic beings. Second, I show how this ‘embodied’, non-mechanistic character of Enlightenment ‘vital materialism’ makes it different from other episodes, and perhaps more of an ethics than is usually thought (also via the figure of the materialist as ‘laughing philosopher’). Third, I reflect on what this implies for our image of the Enlightenment – no longer a Frankfurt School and/or Foucaldian vision of ‘discipline’, regimentation and order (as in Mayr, 1986) – but ‘vital’, without, conversely, being a kind of holist vitalism “at odds with the universalizing discourse of Encyclopedist materialism, with its insistence on the uniformity of nature and the universality of physical laws” (Williams, 2003): vital materialism is still materialism. Its ethics tends towards hedonism, but its most radical proponents (Diderot, La Mettrie and later Sade) disagree as to what this means. (shrink)

This is a response to Marie McGinn, who, roughly, lined me up with J. L. Austin over against GEM Anscombe and Wittgenstein on the issue whether perception is (or can be) intentional. I do not mind being aligned with Austin, but argue that this is the wrong way to line things up. I stand equally with Wittgenstein. Anscombe turns out to be odd man out on this one.

A common and enduring early modern intuition is that materialists reduce organisms in general and human beings in particular to automata. Wasn’t a famous book of the time entitled L’Homme-Machine? In fact, the machine is employed as an analogy, and there was a specifically materialist form of embodiment, in which the body is not reduced to an inanimate machine, but is conceived as an affective, flesh-and-blood entity. We discuss how mechanist and vitalist models of organism exist in a more complementary (...) relation than hitherto imagined, with conceptions of embodiment resulting from experimental physiology. From La Mettrie to Bernard, mechanism, body and embodiment are constantly overlapping, modifying and overdetermining one another; embodiment came to be scientifically addressed under the successive figures of vie organique and then milieu intérieur, thereby overcoming the often lamented divide between scientific image and living experience. (shrink)

La communication interdisciplinaire rencontre divers problématiques : l’hétérogénéités des informations (sémantique, standardisation des formats), les confusions linguistiques (intentions dans les énoncés, polysémie des mots) ou encore épistémologiques (expertises divergentes, terminologies inadéquates). Nous proposons pour favoriser l’intercommunication entre différents domaines de spécialité, l’emploi des ontologies informatiques : des artefacts informatiques permettant une représentation des concepts au sein d’un domaine de spécialité. Autour de la notion « d’interopérabilité sémantique », la capacité pour une machine et des acteurs de communiquer ensemble, nous viserons (...) à montrer en quoi les ontologies peuvent permettre à des acteurs de différentes disciplines de clarifier les notions propres à leurs domaines en fonction d’une analyse de leurs usages des mots. Nous tâchons ici de mettre en avant la capacité des ontologies de traiter le langage selon différents niveaux du sens d’un mot (du plus concret et appliqué, au plus abstrait et conceptuel), afin de mettre en perspective ce en quoi cette analyse basée sur les textes d’un corpus, permet de rendre compte de, si ce n’est un état du réalisme d’une discipline, du moins, servir d’outils pour aider les acteurs à normaliser leurs pratiques. En ce sens, les ontologies informatiques peuvent être considérées et utilisées comme autant de bases terminologiques servant comme outils de références pour faciliter la communication interdisciplinaire. (shrink)

Ce livre étudie, à travers une série d'épisodes allant de la philosophie des Lumières à notre époque, le problème du matérialisme dans l'histoire de la philosophie et l’histoire des sciences. Comment comprendre les spécificités de l’histoire du matérialisme, des Lumières à nos jours, au sein de la grande histoire de la philosophie et de l’histoire des sciences ? Quelle est l’actualité de l’opposition classique entre le corps et l’esprit ? Qu’est-ce que le rire ou le rêve peuvent nous apprendre du (...) matérialisme ? En traversant l’histoire de ce concept jusqu’à l’émergence d’un « nouveau matérialisme » contemporain, l’ouvrage vise à revitaliser le matérialisme et sa lecture. -/- . (shrink)

This expounds J.L. Austin's treatment of truth, and compares it with Frege's.

Abstact : This article provides a critical examination of David Estlund’s epistemic proceduralism. Epistemic proceduralism suggests a promising way to justify democracy without renouncing the pursuit of truth. By making the legitimacy and authority of democratic institutions dependent on their general tendency to produce good decisions, rather than on the correctness of their results or on their mere procedural fairness, it shows that they can to be connected to substantial standards, such as justice, without ignoring the persistence of moral disagreements. (...) By subjecting political procedures to a dual requirement, both epistemic and egalitarian, it suggests that a mixed conception of the value of democracy can be articulated. But by refusing to take sides on the nature of truth, on the choice of the relevant substantial standard, or on the moral theory defining the constraints that equal respect imposes on the choice of political procedures, epistemic proceduralism fails in my view to offer a convincing defence of democracy. In order to explain what makes democracy valuable, a philosophical conception must take a position on the nature of truth, justice and equality. -/- Résumé : Cet article propose une relecture critique du procéduralisme épistémique élaboré par David Estlund. Cette théorie suggère une voie prometteuse pour justifier démocratie sans renoncer à la poursuite de de la vérité. En proposant de faire dépendre la légitimité et l’autorité des procédures démocratiques de leur tendance générale à produire de bonnes décisions, plutôt que de la justesse constante de leurs résultats ou à l’inverse de leur seule équité procédurale, il montre qu’elles peuvent être reliées à une visée substantielle, telle la justice, sans ignorer pour autant la persistance des désaccords à son endroit. En soumettant ces procédures à une double exigence, à la fois épistémique et égalitaire, il montre qu’une conception mixte de la valeur de la démocratie est concevable. Mais en refusant de prendre parti sur la nature de la vérité, sur le choix du critère objectif devant guider l’évaluation des décisions politiques ou sur la théorie morale permettant d’expliciter les contraintes que l’égal égard dû aux personnes impose au choix des procédures, le procéduralisme épistémique s’interdit de construire une justification convaincante de la démocratie. Une justification philosophique de la démocratie doit, pour rendre compte de ce qui fait sa valeur, prendre position sur la nature de la vérité, de la justice et de l’égalité. (shrink)

Spanish translation, introductory study and notes on Charles Leslie Stevenson’s “Persuasive Definitions”. Published in Stevenson, Charles L. “Definiciones persuasivas”. Quaderns de Filosofia, vol. VIII, n. 1 (2021), pp. 105–125. -/- [Introductory study published in Oya, Alberto. “Presentación. Las definiciones persuasivas según Charles L. Stevenson”. Quaderns de Filosofia, vol. VIII, n. 1 (2021), pp. 101–104].

Le droit d’offenser est partie intégrante de la liberté d’expression. Sa justification repose sur la distinction entre les dogmes, qui peuvent faire l’objet de critiques ou de moqueries, et les individus qui peuvent y adhérer. Sans elle, les désaccords moraux et religieux ne pourraient plus s’exprimer dans l’espace public.

Ce travail examine les revendications contemporaines de droits pour les robots. Il présente les principales formes argumentatives qui ont été développées en faveur d’une considération éthique ou de droits positifs pour ces machines. Il met en relation ces argumentations avec un travail de recherche-action afin de produire un retour critique sur l’idée de droit des robots. Il montre enfin le rapport complexe entre les récits de la modernité et la revendication de droits pour les robots. This article presents contemporary vindications (...) of robot rights. The first part exposes main argumentations in favor of moral consideration or legal personhood for robots. The second part builds on cooperative action research with several French roboticists and experts in order to evaluate these arguments. These dialogues eventually show the complex relationships between the narratives of modernity and the vindication of robot rights. (shrink)

Contributors: Steven Barbone, Laurent Bove, Edwin Curley, Valérie Debuiche, Michael Della Rocca, Simon B. Duffy, Daniel Garber, Pascale Gillot, Céline Hervet, Jonathan Israel, Chantal Jaquet, Mogens Lærke, Jacqueline Lagrée, Martin Lin, Yitzhak Y. Melamed, Pierre-François Moreau, Steven Nadler, Knox Peden, Alison Peterman, Charles Ramond, Michael A. Rosenthal, Pascal Sévérac, Hasana Sharp, Jack Stetter, Ariel Suhamy, Lorenzo Vinciguerra.

In this essay, we tackle the misconception that panic is simply a state of being « overwhelmed by your fear. » Panic, in our view, is not an extreme fear that necessarily pushes the person into dysfunctional, counterproductive and irrational behaviors. On the contrary, as we will try to show here, it is an emotion in its own right that has its own cognitive and motivational functions. We will analyze panic here as a reaction to a danger perceived as major, (...) imminent and without clear solution, in the sense that the subject does not have a determined action plan to react to the danger. Panic thus implies special access to certain information or certain facts – a perception or apprehension of danger and its precise properties – and it is in this that it has a cognitive function. On the motivational level, we will defend the idea that panic involves tendencies to action appropriate to the situation as it is perceived. Contrary to popular opinion and that of philosophers,we will therefore propose away of conceiving panic as being able to be functional and thus, rational, insofar as this emotion helps us to reach our goals given the means of which we dispose. Contrary to what we might think, in some situations it is worth panicking. (shrink)

BioéthiqueOnline was launched in March 2012 as a non-peer reviewed journal with the aim of providing a platform to facilitate and encourage the development of a bilingual bioethics community in Canada and internationally. In light of discussions amongst the Editorial Committee over the past few months regarding the growth of the journal, we have decided to move to a peer-reviewed process for articles submitted to the journal.

For Charles Peirce, the project of inquiry is a social one. Though inquiry, the passage from genuine doubt to settled belief, can be described on the individual level, its significance as a human activity is manifested in collective action. For any individual, Truth transcends experience and inquiry. But it does not transcend experience and inquiry altogether: is a fixed limit, an ideal, towards which a properly functioning community converges. What, in principle, makes the cohesion of such a community possible? (...) Why did Peirce believe that convergence towards an ultimate conclusion was the necessary end of unlimited scientific inquiry? This essay examines Peirce's notion of community to answer these questions and suggests that the presence of genuine doubt not only makes convergence possible, but also constitutes the starting point for almost all inquiry. The exception is philosophical inquiry. (shrink)

Motivated ignorance is an incentivized absence of knowledge that arises in circumstances of unequal power relations, a self-protective non-knowing which frees individuals from having to reflect on the privileges they have in virtue of membership in a dominant social group. In philosophical discussions, the term “motivated ignorance” gets used interchangeably with “willful ignorance.” In the first half of this paper, using Charles Mills’ (2007) white ignorance as the defining case, I argue that this is a mistake. A significant swath (...) of cases of motivated ignorance are non-willful, or deep, following Rik Peels (2010). But in all cases, benefits accrued to some in virtue of their social position are gained and maintained at the expense of harms to others. In the second half of this paper, I argue that these harms are what ground attributions of culpability in cases of motivated ignorance and drive the normative requirement that the subject know better, so long as the facts in question are ordinarily and easily knowable (in a sense to be specified). Willfulness is not a necessary condition for culpability, even if it is a sufficient one. (shrink)

The argument between Jacques Maritain and Charles de Koninck over the primacy of the common good is well known. Yet, even though Mary Keys has carefully arbitrated this debate, it still remains problematic for Alasdair MacIntyre, particularly because of the role rights play in both Maritain and Catholic Social Thought. I examine Keys’ argument and, in addition, Deborah Wallace’s account of MacIntyre’s criticism of rights in Catholic social thought. I argue, in the end, that what Maritain, and in consequence (...) Keys and Wallace, miss about the common good is its relationship to practical reasoning, and that MacIntyre highlights both that relationship and the role of the common good in human dignity. (shrink)

Figure majeure de la philosophie morale, Derek Parfit (1942-2017) reste encore peuconnu en France. Cette introduction vise à montrer l'ampleur des thématiques abordées de Parfit en les rattachant au projet d'une éthique rationnelle, tandis que le numéro dansson ensemble, sans prétendre être exhaustif, propose des présentations et discussions de différents éléments clefs de sa philosophie.

This is the outline: I. Remarques introductives sur l'émergence. 1 Le problème de l'émergence. 2. L'émergence en acte. a) En physique. b) Dans les sciences naturelles. II. Ruyer et la critique de l'émergentisme. III. Le dilemme épistémologique que pose l'émergence. IV. La présence du propos de Meyerson derrière celui de Ruyer. Pour conclure.

In recent years, a genre of introduction to philosophical figures and movements for non-specialists has gained in popularity; these introductions aim to be neither too cursory nor too laden with academic detail. Oxford’s “Very Short Introductions” and the “Wadsworth Notes” series are examples of the cursory type, while academic monographs are examples of the detailed type. Steven Fesmire’s Dewey is a welcome and unique contribution to the new introductory genre, joining similar efforts such as Raymond Boisvert’s John Dewey Rethinking Our (...) Time and my own Dewey A Beginner’s Guide. Dewey possesses a number of helpful features. (shrink)

Recent writings by Hilary Putnam indicate the seriousness with which he has moved toward pragmatism. Putnam has not only characterized his own position as similar to pragmatism, he has written a number of essays presenting the views of the classical pragmatists, especially James, Dewey, and Peirce. “Putnam, Pragmatism, and Dewey” examines fundamental problems with Putnam’s recent efforts, especially as they pertain to Dewey’s epistemology.

Kenneth Burke's recent death has spurred academics in a variety of disciplines to reassess the import of his prolific output. As a specialist in American philosophy, I have begun to make inroads on a question I have heard thus far only in English and Communication departments: Should Kenneth Burke be considered a pragmatist. This paper seeks to persuade specialists in Pragmatism and American Philosophy that Burke's work has enough in common with the epistemological and metaphysical doctrines of Classical Pragmatism to (...) merit renewed consideration by philosophers. (shrink)

The Human Eros is an outstanding accomplishment, a work of genuine wisdom. It combines meticulous scholarship with an enviable mastery of cultural and philosophical history to address pressing concerns of human beings, nature, and philosophy itself. While comprised of essays spanning over two decades, the book presents a powerfully coherent philosophical vision which Alexander names, alternately, “eco-ontology,” “humanistic naturalism,” and “ecological humanism.” Whatever the name, the approach is humane and intellectually compelling, offering insight and direction to pragmatism, aesthetics, existentialism, environmental (...) philosophy, and anyone in search of wisdom. It is an immensely readable book, too. (shrink)

Pascal Engel défend explicitement le purisme (ou l’intellectualisme). Selon la version générale de cette thèse, les facteurs qui déterminent si une croyance est justifiée, ou si elle est une connaissance, ne concernent que la vérité. Ils sont totalement indépendants des désirs ou des préférences du sujet, ainsi que des conséquences pratiques potentielles du fait de posséder ces croyances. Dans son article « Pragmatic Encroachment and Epistemic Value » (2009), P. Engel concède que des facteurs pratiques peuvent déterminer la quantité de (...) données (ou la justification) dont on a besoin pour savoir ou croire, tout en maintenant que cela n’affecte pas le purisme épistémique (dans sa version évidentialiste) sur les notions de donnée ou de degré de justification. Mais cela ne revient-il pas tout simplement à concéder l’impurisme épistémique au moins à propos de la connaissance ou de la justification simpliciter des croyances ? Dans cet article, j’examine en détails la position de P. Engel. Je montre que, correctement comprise, elle est intégralement puriste. En considérant le principe connaissance-action, je soulève néanmoins un dilemme pour son approche, jetant ainsi un doute sur le potentiel qu’elle aurait à fournir une réponse puriste satisfaisante à l’argument fondamental motivant l’impurisme épistémique. (shrink)

Des lecteurs dune récente livraison de Monist, The Relevance of Charles Peirce, pourraient chercher l'actualité de Peirce chez des philosophes contemporains influencés par lui. J'essaie de montrer que Peirce est actuel parce que son apport principal, le pragmatisme, se rattache profondément à des sujets qui nous sont familiers. Formé dans la tradition cartésienne et kantienne de l'epistemologie, l'oeuvre de Peirce intéresse les héritiers de cette tradition.Cependant, son pragmatisme fait apparaître les hésitations de cette tradition qui offre à ses héritiers (...) une incertitude epistemologic ue générale dont l'effet est de les engager vers un fondationalisme égocentrique qui isole plusieurs philosophes de l'actualité. Readers of the recent Monist publication, The Relevance of Charles Peirce (La Salle, Illinois, 1983) may seek to locate Peirce's « relevance » in the number of contemporary philosophers influenced by any aspect of his work.I argue, instead, that Peirce is relevant because his central work, pragmatism, relates deeply to matters immediately at hand. Since he is trained in Cartesian-Kantian tradition of epistemology, Peirce's work interests disciples of that tradition. In the end, however, his pragmatism discloses the errent tendency of that tradition : to offer its disciples over-generalized epistemological uncertainty and, therefore, the compensatory need to engage in egocentric foundationalisms. These foundationalisms isolate many contemporary philosophers from « mutters immediately at hand ». (shrink)

Dans la formulation classique habermassienne du modèle délibératif, les arguments doivent être justifiés d’une façon rationnelle, reliant logiquement des raisons à des conclusions. Sur la base de données empiriques, il est montré que les histoires personnelles ont également un rôle à jouer pour une bonne délibération, créant l’empathie à l’égard des besoins des autres. Plus généralement, les émotions ne devraient pas être exclues de la délibération.

On conçoit assez souvent l’espace public des discussions comme devant être neutre et par conséquent sans mention des croyances religieuses comme raisons justifiant une décision. La neutralité vise à garantir l’acceptabilité par tous d’une décision pouvant être contraignante. On montrera que l’on peut articuler raisons neutres et raisons religieuses à condition que les raisons neutres restent les raisons ultimes. Cela implique que les raisons religieuses correctement liées à des raisons neutres sont parfaitement légitimes pour justifier une décision politique ou publique.

The aim of this paper is to argue in favor of the idea that it is possible not only to give a special place to reason in our life and in society, but also to offer an integrative rational framework, in in which human ends and goals find their rational expression. The text has three parts. The first describes Alfred Schutz's practical-hermeneutical approach to law and normativity, while making room for a subjective practice of reason. The second proposes to reveal, (...) through the description of knowledge in the world of ordinary life, a form of rationality which offers us practical but consistent ways of making a decision. Ultimately, the third aims at the practical-hermeneutical reconstruction of the law, in order to integrate into the core of legal reasoning references to ends and purposes without prejudicing the objectivity of the reasoning itself. The study aims to make a contribution to the problem of dedifferentiation and positivism of practice in the modern world. Le but de ce papier est d’argumenter en la faveur de l’idée qu’il est possible non seulement de donner une place particulière à la raison dans notre vie et dans la société, mais aussi d’offrir un cadre rationnel intégratif, dans lequel les fins et buts humains trouvent leur expression rationnelle. Le texte comporte trois parties. La première décrit l’approche pratique-herméneutique d’Alfred Schutz à l’égard de la loi et de la normativité, tout en faisant place à une pratique subjective de la raison. La deuxième se propose de dévoiler, à travers la description de la connaissance dans le monde de la vie ordinaire, une forme de rationalité qui nous offre des voies pratiques mais consistantes de prendre une décision. En fin de compte, la troisième vise la reconstruction pratique-herméneutique de la loi, afin d’intégrer dans le noyau du raisonnement légal des références à des fins et buts sans porter préjudice à l’objectivité du raisonnement lui-même. L’étude veut apporter une contribution au problème de la dédifférenciation et du positivisme pratique dans le monde moderne. (shrink)

Il existe de nombreuses sources d’exigences. Certaines exigences sont normatives dans la mesure où elles impliquent des affirmations concernant ce que nous avons raison de croire, faire, désirer, etc. À ce titre, les exigences morales sont parmi les meilleures candidates. Si la morale exige que l’on tienne notre promesse, il semble que nous avons une raison de la tenir. Cependant, ce ne sont pas toutes les exigences qui sont normatives en ce sens. Le catholicisme exige que l’on assiste (...) à la messe chaque dimanche. Il ne s’ensuit pas pour autant que nous avons une raison d’y assister. Pourquoi cela? Pourquoi certaines exigences sont normatives en ce sens, mais pas d’autres? En vue de répondre à cette question, je défends la conception reasons-sensitive des exigences normatives, selon laquelle les exigences normatives sont celles et seulement celles qui sont sensibles aux raisons. Par contre, cette conception n’est pas la seule disponible. Selon ce que j’appelle la conception reasons-providing, les exigences normatives sont celles et seulement celles qui fournissent des raisons. Je soutiens que cette conception-ci est vulnérable à deux objections, ce qui nous donne raison de préférer la première. (shrink)

Les derniers écrits de John Rawls sont marqués à la fois par la reconnaissance du « fait du pluralisme » et par la défense d’une conception « politique » de justifica-tion publique, indépendante de considérations métaphysiques et épistémiques. Le but de cet article est de montrer que l’abstinence épistémique n’est ni une façon d’assurer le respect mutuel des citoyens, ni un moyen de diminuer le désaccord dans une société pluraliste. Faire de son mieux dans l’observance des normes épistémiques de la (...) justification est une façon certes indirecte, mais plus solide de faire montre du respect dû à autrui, en tant que personne capable non seulement de former sa conception du bien, mais aussi de la réviser. (shrink)

This paper proposes to reconstruct Boaventura de Sousa Santos' conception of "epistemologies of the south" both (a) as a critical theory aiming at denouncing the impoverishment of the epistemic field entailed by the normative imposition of a certain model of knowledge (what we call "the monoculture of reason"), and (b) as a long-term political project of a harmonic coexistence of different epistemologies ("an ecology of knowledges").

French translation by G. B. Côté and Roger Lapalme of "A Geneticist's Roadmap to Sanity" (G. B. Côté, 2019) with added bibliography. -/- À voir le monde d’aujourd’hui, on pourrait croire que nous avons perdu la raison. Je veux explorer ici les fondements mêmes de notre existence. Je discuterai brièvement du libre arbitre, de l’éthique, de la religion, de la souffrance, du dualisme cartésien et de l’état de conscience, avec un arrière-plan promulguant l’importance de la physique quantique d’aujourd’hui et (...) de l’intemporel. Pour ce faire, je devrai d’abord établir que le platonisme mathématique est une prémisse essentielle pour qu’un univers (ou même un multivers) prenne forme, et j’introduirai les trois modes d’existence abstrait, virtuel et concret (en philosophie) correspondant respectivement aux concepts d’information, d’énergie et de masse (en physique). Cet article constitue un bref exposé de ma théorie du tout. (shrink)

Le verdict du tribunal de la raison, institué par la critique kantienne, commande la fin de la métaphysique qui se muerait en croyance rationnelle, absolument nécessaire dans le cadre de la raison pratique et de ses exigences d’intelligibilité. Cependant, l’assimilation existentielle de l’impossibilité de la métaphysique par Kleist déclenche non seulement le sentiment de finitude et d’humilité de la raison, mais aussi le refus tragique, désespéré, d’une science strictement phénoménale et d’une solution croyante pour apaiser son besoin (...) de vérité absolue. Ainsi, une catastrophe, comme le tremblement de terre de Lisbonne ou du Chili, convoque des significations contrastées : Kant s’attache à la mécanique naturelle et à la possibilité d’un dessein inscrutable, tandis que Kleist éprouve la vie sous le signe du hasard, « voyage sans but », dont le mouvement offre le dynamisme diasporique du salut impossible. (shrink)