Ce dossier traite du concept de responsabilité en tant qu‘il constitue l‘une des bases d‘une réflexion éclairée en ce qui concerne les enjeux éthiques engen- drés par les biotechnologies. Qu‘entend-on par le concept de responsabilité ? L‘être humain est-il responsable des artéfacts qu‘il crée ? Si oui, de quel type de responsabilité s‘agit-il ? N‘est-elle que d‘ordre juridique ? Ou également d‘ordre éthique ou morale ? Comment et qui détermine l‘acceptation ou le re- fus des possibilités (...) que nous offrent les biotechnologies ? Qui est respon- sable des innovations produites par les découvertes des scientifiques, et à l‘égard de qui ? (shrink)
-/- Les agents artificiels et les nouvelles technologies de l’information, de par leur capacité à établir de nouvelles dynamiques de transfert d’information, ont des effets perturbateurs sur les écosystèmes épistémiques. Se représenter la responsabilité pour ces chambardements représente un défi considérable : comment ce concept peut-il rendre compte de son objet dans des systèmes complexes dans lesquels il est difficile de rattacher l’action à un agent ou à une agente ? Cet article présente un aperçu du concept d’écosystème épistémique (...) et de la force de changement que représentent les nouvelles technologies pour celui-ci, puis illustre les difficultés rencontrées avec la notion classique de responsabilité dans les écosystèmes épistémiques. -/- Artificial agents and new information technologies, through their capacity to foster new information dynamics, have disruptive effects on epistemic ecosystems. Making sense of responsibility for these changes represent a challenge: the notion of responsibility struggles in complex systems, where actions are often hard to connect to an agent. This paper presents an overview of the concept of epistemic ecosystem and of the potential for disruption in new technologies, and then illustrates the difficulties with the classical notion of responsibility in such cases. (shrink)
L'analyse critique explore la façon dont les employés sont déterminés à penser et à ressentir leur activité, comment les managers offrent aux employés « une mission, ainsi qu'un sentiment de se sentir bien ». Les programmes de culture d'entreprise (et HRM / TQM) tentent de « plonger les employés dans la « logique » du marché ». Les employés « sont encouragés à percevoir leur performance et leur utilité pour l'entreprise comme leur responsabilité ». La culture d'entreprise systématise et (...) légitime un mode de contrôle par lequel la conscience des employés est modélisée, devenant ainsi un environnement du totalitarisme de type nouveau. DOI: 10.13140/RG.2.2.26334.56647. (shrink)
Dans cet article, je considère l’influence possible des recherches récentes sur les attitudes en psychologie sociale, principalement dans le paradigme des théories des processus duaux [dual process theories], sur notre compréhension de la responsabilité. La thèse que je soutiens est que certaines révisions à notre façon de comprendre la responsabilité et nos pratiques d’attribution de la responsabilité pourraient être justifiées par ces travaux. Avant de présenter les révisions que j’introduis, je décris les grandes lignes du paradigme que (...) j’utiliserai, soit celui des théories processus duaux tel qu’appliqué aux attitudes. Puis, m’inspirant de Vargas (2004, 2005), je présente les différentes formes que peuvent prendre le révisionnisme. Parce que ces révisions s’appliquent à des notions qui sont utilisées à la fois par le commun des mortels et par les philosophes (qui tentent soit de les reconstruire rationnellement, soit de les modifier), je présente ce que l’on présume que pense chacun des groupes sur la question. Finalement, je présente trois révisions, plutôt « locales », que ces travaux pourraient inspirer. (shrink)
En offrant une lecture croisée des travaux en sociologie portant sur le concept de charge mentale et des travaux en philosophie portant sur l’éthique critique du care, mon objectif dans cet article est de montrer que la charge mentale qui accompagne le travail de care dans la sphère domestique n’est pas problématique en soi du point de vue de la justice sociale et que c’est la division inégale de la responsabilité de ce dernier qui surcharge physiquement, mentalement et (...) émotivement ses pourvoyeuses puisque ces dernières se retrouvent à devoir prendre en charge les besoins des autres au détriment des leurs. Par conséquent, j’avance que la seule manière de rééquilibrer le poids de la charge mentale de façon à ce que celle-ci prenne la forme d’une sensibilité morale pour autrui et non d’une surcharge épuisante est, d’une part, de reconnaître la valeur centrale du travail de care dans nos vies et, d’autre part, de redistribuer sa prise en charge à travers l’ensemble de la société. (shrink)
Van Rensselaer Potter (1911-2001), le biologiste à l’origine du terme « bioéthique » dans les écrits nord-américains, considère que « real bioethics falls in the context of the ideals of […] Aldo Leopold », un forestier, philosophe et poète ayant marqué le XXe siècle. Associer Leopold à Potter a pour effet de placer la bioéthique dans la famille des éthiques de l’environnement, ce qui la différencie du sens conventionnel retenu en médecine et en recherche depuis le Rapport Belmont (1979), une (...) déclaration ayant propulsé l’institutionnalisation de la bioéthique en Amérique du Nord. Cependant, diviser la bioéthique entre le médical et l’environnemental est réducteur. Potter propose au contraire une bioéthique globale s’intéressant aux enjeux situés à leur interface, dont ceux concernant la terre, la vie sauvage, la surpopulation, la consommation, etc. Cet article vise à amorcer un nouveau chantier d’analyse de la pensée de Potter en s’appuyant sur l’héritage de Leopold en biologie. Une synthèse de cette vision potterienne est proposée de manière à considérer son œuvre comme un tout cohérent s’intégrant aux grands débats qui transcendent les XXe et XXIe siècles. Sa vision apparaît comme une sagesse collective et prospective sous la forme d’une science de la survie et d’un code de bioéthique. Dépassant l’éthique de l’environnement, son association avec Leopold offre un modèle de la complexité s’imposant comme cas indissociable du contexte qui l’englobe, en améliorant nos façons d’intervenir en pratique dans un monde en constante transformation, à titre de gouvernance adaptative et de sagesse de la responsabilité. (shrink)
Dans ce texte, nous tentons de montrer qu’à partir de son traitement de l’altérité d’autrui, la philosophie de Lévinas peut être présentée comme le dépassement intérieur de la phénoménologie de Merleau-Ponty développée dans la Phénoménologie de la perception. Nous commençons par exposer la conception de l’altérité exposée dans la Phénoménologie en éclairant l’intersubjectivité corporelle au fondement de la socialité. Nous tentons ensuite d’en dégager les possibles fondements d’une éthique merleau-pontienne axée sur l’expression-responsive, éthique qui ferait preuve d’une considération (...) importante envers l’altérité d’autrui. Puis, après avoir exploré les limites de cette conception, nous dégageons les concepts de trace et d’an-archie comme les points d’appui autorisant un dépassement intérieur de cette phénoménologie vers ce que Lévinas appelle l’éthique. Enfin, tout en présentant les grandes lignes de celle-ci grâce aux concepts clé de responsabilité et de substitution, nous tentons de mettre en relief un avantage qu’elle comporte eu égard à un problème rencontré par Merleau-Ponty en 1945. (shrink)
Le papier commence par une rétrospective des débats sur l'origine de la vie : le virus ou la cellule ? Le virus a besoin de la cellule pour se répliquer, mais la cellule est une forme plus évoluée à l'échelle évolutive de la vie. De plus, l'étude des virus soulève des questions conceptuelles et philosophiques pressantes sur leur nature, leur classification et leur place dans le monde biologique. Le sujet des pandémies est abordé à partir de l'existentialisme d'Albert Camus et (...) Sartre, du remplacement du rituel d'exclusion par le mécanisme disciplinaire de Michel Foucault, et de l'hypothèse Gaia, développée par James Lovelock et soutenue dans la pandémie actuelle par Bruno Latour. Les dimensions sociales des pandémies, leur lien avec le réchauffement climatique, qui a conduit à une augmentation des maladies infectieuses, et la déforestation de vastes zones, qui ont provoqué la migration des virus de leur zone d'origine (leur « réservoir ») sont mis en évidence ci-dessous. L'éthique des pandémies est abordée sous plusieurs points de vue philosophiques, dont le plus important dans une crise de telles dimensions globales est l'utilitarisme qui consiste à maximiser les bénéfices pour la société en conflit direct avec la vision ordinaire (kantienne) du respect des personnes en tant qu'individus. Après une rétrospective du virus COVID-19 qui a causé la pandémie actuelle, son cycle de vie et son histoire, avec un accent sur la philosophie de la mort, est discuté le concept de biopouvoir initialement développé par Foucault, en référence à la pratique des États modernes de contrôle des populations, et le débat généré par Giorgio Agamben qui déclare que ce qui se manifeste dans cette pandémie est la tendance croissante des États à utiliser l'état d'urgence comme un paradigme normal de gouvernement. Une autre approche intéressante et très débattue est celle générée par les travaux de Slavoj Žižek, qui déclare que la pandémie actuelle a conduit à la faillite du capitalisme « barbare » actuel, se demandant si le chemin que l'humanité empruntera est un néocommunisme. Un autre effet négatif important est la désocialisation, avec la conclusion de certains philosophes que nous ne pouvons pas exister indépendamment de nos relations avec les autres, que l'humanité d'une personne dépend de l'humanité de ceux qui l'entourent. La dernière section est consacrée à prédire à quoi ressemblera le monde après la pandémie, et il y a déjà des signes de changement de paradigme, y compris la disparition soudaine de l'idéologie du « mur » : une toux a suffi à rendre soudain impossible d'échapper à la responsabilité qui chaque individu l'a envers tous les êtres vivants pour le simple fait qu'il fait partie de ce monde et du désir d'en faire partie. Le tout est toujours impliqué en partie, car tout est, en un sens, dans tout et dans la nature il n'y a pas de régions autonomes qui font exception. La pandémie COVID-19 semble restaurer la suprématie qui appartenait autrefois à la politique. L'une des vertus du virus est sa capacité à générer une idée plus sobre de la liberté : être libre signifie faire ce qui doit être fait dans une situation précise. -/- SOMMAIRE: -/- Abstract Introduction 1 Virus 1.1 Ontologie 2 Pandémies 2.1 Dimensions sociales 2.2 Ethique 3 COVID-19 3.1 Biopolitique 3.2 Néocommunisme 3.3 Désocialisation 4 Prévisions Bibliographie -/- DOI: 10.13140/RG.2.2.17905.92003 . (shrink)
Résumé : Les domaines de la philosophie et de la théorie politique ont connu un certain nombre de changements au cours des quarante dernières années. L'un attire notre attention tout particulièrement ; le basculement d'un point de vue national, cristallisé par le contrat social rawlsien, vers un point de vue non-national. En effet, plusieurs penseurs abordent un ensemble de phénomènes considérés comme nouveaux, tels que les traités de libre commerce et l'économie globale, les entreprises et les institutions supra et transnationales, (...) l'immigration et les contrôles frontaliers etc. Ces changements sont intéressants puisqu'ils obéissent, principalement, à une évolution majeure du terrain politique et social que l'on appelle mondialisation. Les théoriciens travaillant dans le domaine de la justice globale semblent s'adresser à deux questions différentes mais reliées. La première concerne la justice globale : dans quelle mesure et pourquoi l'ordre mondial est-il juste ou injuste ? Qu'est-ce qu'un ordre global juste ? La deuxième est dans un sens corollaire à la première, et concerne la responsabilité : qui devrait être blâmé ou digne d'éloge pour l'ordre mondial ? Est-ce que les citoyens sont responsables de l'ordre mondial ? Qui devrait redresser ses éventuelles conséquences injustes ? Face à l'économie mondialisée et aux institutions politiques et économiques internationales et trans-nationales, cette interrogation devient légitime et nécessaire : suis-je responsable à l'égard des travailleurs des sweat shop lorsque j'achète des habits à Auchan ou bien à l'égard des caféiculteurs très mal payés lorsque je prends un capuccino dans un café Starbucks ? Est-ce que les citoyens sont responsables des traités de libre commerce que leurs gouvernements signent ? Ces questions sur la responsabilité des individus dans le contexte de la mondialisation seront l'enjeu de ce travail de recherche. Nous interrogerons plus exactement la responsabilité d'un agent lorsqu'il fait partie d'un chaîne causale complexe, lorsqu'il participe d'une injustice structurelle. Ainsi, il ne s'agit pas seulement d'une chaîne causale, mais de connexions qui sont l'issue d'un changement des modes de productions, de consommation et de la concurrence dans un marché mondialisé. Plus important encore, il ne s'agit pas simplement de la responsabilité individuelle mais plutôt de la responsabilité individuelle en tant que citoyen, et donc d'une responsabilité politique. Elle peut certes être individuelle, mais nous devons tenir compte du fait qu'elle doit être pensée en tant que responsabilité politique, et pas uniquement morale, puisque l'individu et ses actions sont déterminés par des communautés politiques dans lesquelles il participe, ou dans lesquelles il est représenté. Ainsi, la mondialisation nous invite à repenser la responsabilité individuelle pour pouvoir rendre compte des intuitions morales et politiques qui guident une bonne partie du champ de la justice globale. Pour cela, nous verrons dans un premier temps la manière dont les théories de la justice globale essaient de répondre à ce défit. Grâce à cela nous dégagerons l'hypothèse qui nous guidera, l'idée que dans la mondialisation, un agent peut être responsable, avec d'autres, des raisons pour lesquelles il n'est pas considéré comme responsable. C'est-à-dire qu'il sera méta-responsable. Dans un second temps, nous essaierons de déterminer un model de responsabilité individuelle, et de comprendre comment la responsabilité est attribuée. Ensuite, nous essaierons de formuler une manière de concevoir la responsabilité politique. Grâce à ces deux éléments, la responsabilité individuelle et la responsabilité politique, nous pourrons parvenir à formuler une conception de la méta-responsabilité comme forme de penser l'agentivité traversée par la mondialisation. (shrink)
Éric Delassus | : Selon Fabienne Brugère, un point de rencontre existe entre l’éthique spinoziste et les éthiques du care, le care pouvant être envisagé comme une réactualisation du conatus spinoziste. Cet article vise à démontrer que cette convergence peut s’établir à partir d’une éthique narrative inspirée de la pensée de Paul Ricoeur. Cela concerne principalement la perception que l’on peut avoir de soi en tant que corps et esprit, dans la mesure où l’esprit est défini par Baruch (...) Spinoza comme « idée du corps ». L’éthique spinoziste invite à se rendre utile aux autres pour augmenter notre puissance d’être et nous libérer d’une servitude qui n’est pas sans rapport avec la vulnérabilité telle que définie dans les éthiques du care. L’humain.e vulnérable a besoin pour se sentir exister d’avoir une idée cohérente de son corps, et le récit est l’une des voies lui permettant de progresser dans cette direction. Encore faut-il, pour y parvenir, trouver des pourvoyeuses et pourvoyeurs de care disposé.e.s à écouter, aptes à susciter en soi le désir de se raconter. | : According to Fabienne Brugère, there is common ground between Spinoza’s ethics and the ethics of care, which can be regarded as a renewal of the Spinozan concept of ‘conatus.’ This article aims to demonstrate that this form of convergence can be based upon a narrative ethic as inspired by Paul Ricoeur’s thought. It is mainly about how people can perceive themselves both as mind and body, insofar as “mind” is defined by Spinoza as the “idea of the body.” The Spinozan ethic leads us to make ourselves useful to other people in order to expand our capacity to be and to free ourselves from a form of servitude that is somewhat linked to vulnerability as it is defined in the ethics of care. Therefore, vulnerable people each need to develop consistent ideas of their bodies if they wish to feel that they do exist. Narrative is one of the many ways of advancing in that direction. However, vulnerable people should not be alone; they must be accompanied by care providers who have a sympathetic ear and who can arouse in them the desire to tell and share their stories. (shrink)
Quelles sont les principales problématiques en émergence dans l’éthique de la santé publique ces 10 prochaines années? Se hasarder à prédire l’avenir nécessite toujours une certaine dose d’autodérision, mais les fondements des enjeux sur une échéance aussi proche sont en grande partie déjà présents. Ils peuvent être décrits à différents niveaux d’observation. Le premier de ces niveaux est technique : la santé publique recouvre toute une série d’interventions, dont la mise en œuvre rencontre des obstacles qui, pour certains, ont (...) une résonance éthique. Le deuxième niveau est philosophique et politique : la dimension collective des interventions de santé publique mobilise les débats généraux concernant la liberté individuelle d’une part, et la justice distributive d’autre part. Le troisième niveau est systémique : la santé de la population peut en effet être considérée comme une ressource faisant l’objet de tensions politiques dont la visibilité est pour le moment variable. Certes, l’idée que la santé du peuple est une richesse pour la nation remonte au Siècle des lumières (1). Néanmoins, prise dans les débat centrés sur l’individu et la collectivité, l’éthique de la santé publique peine davantage à concevoir parmi ses objets les tensions à l’œuvre entre différentes collectivités, certaines seulement comptant parmi leurs tâches la protection des biens communs dont fait partie la santé publique. (shrink)
Les arguments concernant la sagesse de la poursuite des expérimentations génétiques et des effets eugéniques possibles du génie génétique se retrouvent généralement dans trois domaines : l'éthique biomédicale, la moralité, et la religion et le droit. L'utilisation potentielle du génie génétique a mis en discussion l'eugénisme dans le passé dans les litiges de bioéthique. Le séquençage du génome humain peut nous aider dans l'évolution humaine. Le projet sur le génome humain peut nous aider à comprendre les maladies afin d'orienter (...) les traitements appropriés, d'identifier les mutations responsables de diverses maladies et de les corriger. DOI: 10.13140/RG.2.2.20645.86249. (shrink)
Cet article se penche sur la question de savoir ce qu’apporte le modèle conséquentialiste lorsqu’on s’intéresse aux problèmes moraux propres aux agents collectifs, plus précisément à la responsabilité collective. Il est d’usage de parler de responsabilité collective pour désigner une situation ou un groupe dans son ensemble ou les membres d’un groupe sont sanctionnés pour une faute ou félicités pour une action juste. L’enquête présentée ici est de nature différente. Il s’agit de définir la responsabilité comme projet (...) moral. En outre, cet article offre une version conséquentialiste du principe de responsabilité collective permettant de répondre aux objections bien connues selon lesquelles le conséquentialisme demande trop aux agents et est incohérent. (shrink)
Les plus grandes institutions médicales et divers éthiciens préconisent une approche utilitariste en période de crise de santé publique, afin de maximiser les bénéfices pour la société, en conflit direct avec notre vision habituelle (kantienne) du respect des personnes en tant qu'individus. Un problème central de l'utilitarisme est qu'il n'y a pas de moyen clair d'évaluer les choix moraux, y compris dans les décisions médicales. En général, l'éthique médicale kantienne est respectée en médecine. Mais dans une pandémie, lorsque les (...) ressources sont pauvres, des choix profonds de vie ou de mort doivent être faits. Dans ces situations, les principes de l'utilitarisme offrent la meilleure réponse, avec le passage d'un modèle de pensée centré sur le patient à un modèle de pensée centré sur la société. DOI: 10.13140/RG.2.2.34596.30088. (shrink)
A travers les nouveaux concepts de dommages algorithmiques, analyse prédictive, etc., les algorithmes actuellement utilisés dans les opérations avec les mégadonnées dépassent la vision traditionnelle de la confidentialité. La recherche sur les mégadonnées est devenu un marché conceptuel en raison de l'incapacité de conceptualiser correctement les valeurs éthiques et les dilemmes du jeu dans un nouveau contexte technologique. Dans cette situation, la confidentialité est assurée par une combinaison de différentes tactiques et pratiques. DOI: 10.13140/RG.2.2.20407.24485.
Cet article évalue, du point de vue moral, les justifications possibles pour le recours à la taxation en vue de promouvoir des comportements « sains ». L’objectif est de démontrer qu’un tel instrument recevrait une meilleure justification, c’est-à-dire plus en accord avec des principes égalitariens respectueux de la liberté individuelle, s’ils s’inscrivaient dans une logique de mutualisation. Pour ce faire, les arguments du bien-être individuel et de l’efficience sociale sont discutés afin d’en pointer les fécondités et limites. Au travers de (...) leurs limites, ces arguments introduisent naturellement à une troisième manière d’appréhender le problème, sous l’angle de la mutualisation. Ce principe représente moins une remise en cause radicale des arguments précédents qu’une reformulation du recours à l’efficience sociale et une limitation du champ d’application des appels au bien-être individuel. Il repose sur deux idées. La première est que la référence à une notion de responsabilité, même affadie, est nécessaire. De plus, celle-ci doit être conçue comme partagée entre producteurs et consommateurs ainsi que limitée au domaine financier. La seconde est que la mutualisation ne peut être déconnectée d’intuitions égalitariennes formulées de manière générale. (shrink)
Les émotions ont souvent été considérées comme une menace pour la moralité et la rationalité ; dans la tradition romantique, les passions étaient placées au centre de l'individualité humaine et de la vie morale. Cette ambivalence a conduit à une ambiguïté entre les termes des émotions pour les vices et les vertus. Spinoza déclare que les systèmes éthiques fondés sur l'auto-préservation tiennent également compte des éléments sociaux et culturels. Spinoza nous dit que le bonheur est le pouvoir d'être libéré de (...) la tyrannie des émotions négatives. Le bonheur n'est pas une récompense pour la vertu : c'est la vertu elle-même. Les sentiments sont nécessaires étant une expression mentale des émotions. À ce niveau, il est possible pour les émotions, à travers les sentiments, de prendre soin de son soi. DOI: 10.13140/RG.2.2.29121.07527. (shrink)
My aim in the present paper is to develop a new kind of argument in support of the ideal of liberal neutrality. This argument combines some basic moral principles with a thesis about the relationship between the correct standards of justification for a belief/action and certain contextual factors. The idea is that the level of importance of what is at stake in a specific context of action determines how demanding the correct standards to justify an action based on a specific (...) set of beliefs ought to be. In certain exceptional contexts –where the seriousness of harm in case of mistake and the level of an agent’s responsibility for the outcome of his action are specially high– a very small probability of making a mistake should be recognized as a good reason to avoid to act based on beliefs that we nonetheless affirm with a high degree of confidence and that actually justify our action in other contexts. The further steps of the argument consist in probing 1) that the fundamental state’s policies are such a case of exceptional context, 2) that perfectionist policies are the type of actions we should avoid, and 3) that policies that satisfy neutral standards of justification are not affected by the reasons which lead to reject perfectionist policies. L’objectif de cet article est de développer un nouveau type d’argument en faveur de l’idéal la neutralité libérale. Cet argument combine des principes moraux de base à une thèse concernant le rapport entre, d’une part, les standards de justification corrects d’une croyance/action et, d’autre part, certains facteurs contextuels. L’idée de fond est que l’importance de ce dont il est question dans un contexte spécifique d’actions détermine le niveau d’exigence des standards de justification pour une action basée sur un ensemble spécifique de croyances. Dans certains contextes exceptionnels – où l’importance du tort causé en cas d’erreur est grande et où le niveau de responsabilité de l’agent envers ses actions est élevé – une très petite probabilité d’erreur devrait être considérée comme une bonne raison d’éviter d’agir en suivant des croyances que, néanmoins, nous affirmons avec un haut niveau de confiance et qui justifient nos actions dans d’autres contextes. Les étapes de l’argumentation consistent à vérifier que 1) les politiques fondamentales de l’État sont un cas d’un tel type de contexte exceptionnel, 2) les politiques perfectionnistes sont le type d’actions que l’on devrait éviter, et 3) les politiques qui satisfont les standards de justification neutre ne sont pas affectées par les raisons qui nous poussent à rejeter les politiques perfectionnistes. (shrink)
Les principaux problèmes rencontrés par les scientifiques qui travaillent avec des ensembles de données massives (mégadonnées, Big Data), en soulignant les principaux problèmes éthiques, tout en tenant compte de la législation de l'Union européenne. Après une brève Introduction au Big Data, la section Technologie présente les applications spécifiques de la recherche. Il suit une approche des principales questions philosophiques spécifiques dans Aspects philosophiques, et Aspects juridiques en soulignant les problèmes éthiques spécifiques du règlement de l'UE sur la protection des données (...) 2016/679 (General Data Protection Regulation, « GDPR »). La section Problèmes éthiques détaille les problèmes spécifiques générés par le big data. Après une brève section de Recherche de big data, sont présentées les Conclusions sur l’éthique de la recherche dans l’utilisation du big data. SOMMAIRE: Abstract 1. Introduction - 1.1 Définitions - 1.2 Les dimensions du big data 2. La technologie - 2.1 Applications - - 2.1.1 En recherche 3. Aspects philosophiques 4 Aspects juridiques - 4.1 RGPD (GDPR) - - Étapes du traitement des données personnelles - - Principes du traitement des données - - Politique de confidentialité et transparence - - Finalités du traitement des données - - Confidentialité par conception et confidentialité implicite - - Le paradoxe (juridique) des mégadonnées 5. Problèmes éthiques - L'éthique dans la recherche - Prise de conscience - Consentement - Contrôle - Transparence - Confiance - Propriété - Surveillance et sécurité - Identité numérique - Réalité ajustée - De-anonymisation - Inégalité numérique - Confidentialité 6. Recherche des mégadonnées Conclusions Bibliographie DOI: 10.13140/RG.2.2.10128.56328 . (shrink)
Environmental public policies are suffering the harmful effects of a tacit agreement between political and economical elites. Heedless of philosophical-political references, an international politico-economical oligarchic caste is largely united around dealing with environmental issues based on the sustainable development model, which is an expression of a utilitarian, anthropocentric perspective. Moreover, for this model biodiversity is in the main merely a reservoir of natural resources for human use. A dual transition – both ethical and political – is thus urgently needed to (...) preserve the integrity of natural systems and support the development of truly human societies. (shrink)
This article is devoted to analysing the ethical commitments underlying research methodology on “brain drain” and leading participants in the public debate to deny the human right of emigration for skilled persons. Here, we identify five such commitments : to consequentialism, prioritarianism and nationalism, we add sedentarism and elitism. Based on this analysis, we argue that even though the emigration of the most talented would be a loss for the country of origin, this loss is not sufficient to require that (...) migrants themselves compensate it – either by tax payments (e.g. Bhagwati’s tax proposal) or by not exercising their right to emigrate. Moreover, to interpret public investment in education as the source of migrants’ further obligations to their country is to view education rather as a source of dividends than an access to opportunity that present generations owe to futures ones. (shrink)
Qu’est-ce qui justifie des normes comme « Tu ne tueras point » ou «Nul ne peut être soumis à la torture »? -/- C’est autour de cette question fondamentale que se sont constituées les trois grandes théories morales : l’éthique des vertus (inspirée d’Aristote), l’éthique des devoirs (mise en forme par Kant) et l’éthique des conséquences (matrice de l’utilitarisme). Qu’est-ce qui distingue ces trois approches ? Y a-t-il des raisons décisives d’en préférer une ? -/- Dans ce (...) livre, Ruwen Ogien et Christine Tappolet montrent que, pour trancher ce débat, il faut clarifier les deux concepts-clés de l’éthique et analyser leurs relations : les normes (qui posent des obligations, des interdictions, des permissions) et les valeurs (qui disent ce qui est bien ou désirable). -/- Ils proposent une hypothèse simple, mais iconoclaste : si pour justifier les normes, il faut nécessairement faire appel à des valeurs, c’est que, contre Kant et Aristote, il faut être conséquentialiste. (shrink)
ésumé : Les domaines de la philosophie et de la théorie politique ont connu un certain nombre de changements au cours des quarante dernières années. L'un attire notre attention tout particulièrement ; le basculement d'un point de vue national, cristallisé par le contrat social rawlsien, vers un point de vue non-national. En effet, plusieurs penseurs abordent un ensemble de phénomènes considérés comme nouveaux, tels que les traités de libre commerce et l'économie globale, les entreprises et les institutions supra et transnationales, (...) l'immigration et les contrôles frontaliers etc. Ces changements sont intéressants puisqu'ils obéissent, principalement, à une évolution majeure du terrain politique et social que l'on appelle mondialisation. Les théoriciens travaillant dans le domaine de la justice globale semblent s'adresser à deux questions différentes mais reliées. La première concerne la justice globale : dans quelle mesure et pourquoi l'ordre mondial est-il juste ou injuste ? Qu'est-ce qu'un ordre global juste ? La deuxième est dans un sens corollaire à la première, et concerne la responsabilité : qui devrait être blâmé ou digne d'éloge pour l'ordre mondial ? Est-ce que les citoyens sont responsables de l'ordre mondial ? Qui devrait redresser ses éventuelles conséquences injustes ? Face à l'économie mondialisée et aux institutions politiques et économiques internationales et trans-nationales, cette interrogation devient légitime et nécessaire : suis-je responsable à l'égard des travailleurs des sweat shop lorsque j'achète des habits à Auchan ou bien à l'égard des caféiculteurs très mal payés lorsque je prends un capuccino dans un café Starbucks ? Est-ce que les citoyens sont responsables des traités de libre commerce que leurs gouvernements signent ? Ces questions sur la responsabilité des individus dans le contexte de la mondialisation seront l'enjeu de ce travail de recherche. Nous interrogerons plus exactement la responsabilité d'un agent lorsqu'il fait partie d'un chaîne causale complexe, lorsqu'il participe d'une injustice structurelle. Ainsi, il ne s'agit pas seulement d'une chaîne causale, mais de connexions qui sont l'issue d'un changement des modes de productions, de consommation et de la concurrence dans un marché mondialisé. Plus important encore, il ne s'agit pas simplement de la responsabilité individuelle mais plutôt de la responsabilité individuelle en tant que citoyen, et donc d'une responsabilité politique. Elle peut certes être individuelle, mais nous devons tenir compte du fait qu'elle doit être pensée en tant que responsabilité politique, et pas uniquement morale, puisque l'individu et ses actions sont déterminés par des communautés politiques dans lesquelles il participe, ou dans lesquelles il est représenté. Ainsi, la mondialisation nous invite à repenser la responsabilité individuelle pour pouvoir rendre compte des intuitions morales et politiques qui guident une bonne partie du champ de la justice globale. Pour cela, nous verrons dans un premier temps la manière dont les théories de la justice globale essaient de répondre à ce défit. Grâce à cela nous dégagerons l'hypothèse qui nous guidera, l'idée que dans la mondialisation, un agent peut être responsable, avec d'autres, des raisons pour lesquelles il n'est pas considéré comme responsable. C'est-à-dire qu'il sera méta-responsable. Dans un second temps, nous essaierons de déterminer un model de responsabilité individuelle, et de comprendre comment la responsabilité est attribuée. Ensuite, nous essaierons de formuler une manière de concevoir la responsabilité politique. Grâce à ces deux éléments, la responsabilité individuelle et la responsabilité politique, nous pourrons parvenir à formuler une conception de la méta-responsabilité comme forme de penser l'agentivité traversée par la mondialisation. -/- . (shrink)
RESUME-Les politiques publiques environnementales souffrent des effets néfastes d’une entente tacite entre élites politiques et élites économiques. Indépendamment des références philosophico-politiques, une caste oligarchique politico-économique internationale gère, de manière substantiellement unitaire et tendanciellement autocratique, les affaires environnementales selon le modèle du développement durable, matérialisation d’une perspective utilitariste, anthropocentrique et ressourciste qui, essentiellement, considère que la biodiversité n’est rien d’autre qu’une réserve de ressources naturelles à la disposition de l’humanité. Désormais, une double transition éthique et politique est nécessaire pour préserver (...) l’intégrité des systèmes naturels et pour soutenir le développement des sociétés humaines. -/- ABSTRACT-Environmental public policies are suffering the harmful effects of a tacit agreement between political and economical elites. Heedless of philosophical-political references, an international politico-economical oligarchic caste is largely united around dealing with environmental issues based on the sustainable development model, which is an expression of a utilitarian, anthropocentric perspective. Moreover, for this model biodiversity is in the main merely a reservoir of natural resources for human use. A dual transition – both ethical and political – is thus urgently needed to preserve the integrity of natural systems and support the development of truly human societies. (shrink)
Dans notre société de plus en plus digitalisée, avons-nous vraiment le choix d’adopter ou non les technologies? Comment cette digitalisation impacte-t-elle les personnes âgées en particulier et son écosystème? Quels sont les enjeux éthiques soulevés par cette digitalisation? Ce texte vise à amener des éléments de réflexions en lien avec ces enjeux selon le point de vue de divers experts des domaines de la technologie, du vieillissement et de la bioéthique. Ces experts se sont rencontrés lors d’un symposium ayant eu (...) lieu à Angers, France, en octobre 2019. Le texte est un compte-rendu des échanges et points de vue de ces experts, ainsi que des discussions ouvertes qu’ils ont eues avec l’assistance, portant sur les principaux enjeux soulevés par cette digitalisation selon la perspective des personnes âgées, des proches-aidants, des soignants, de la société et de la recherche. (shrink)
Les médecins qui écrivent sont nombreux à travers le monde, mais les relations entre expérience professionnelle des soignants et écriture de fiction sont plus largement étudiés et reconnus dans le monde littéraire et médical anglophone que dans l'espace francophone. À travers l'examen de quatre romans d'un médecin-écrivain français publiant depuis 1989 et à la faveur d'un entretien inédit, cet article s'interroge sur la manière dont l'expérience professionnelle d'un praticien peut nourrir ses fictions et y transmettre les conceptions de l'auteur sur (...) l'éthique du soin. (shrink)
Le respect de la vie privée et de l’intimité est un droit reconnu aux usagers des services de santé et des services sociaux par différents codes d’éthique, par la Charte des droits et libertés de la personne du Québec et par la Loi sur les services de santé et les services sociaux. Pour autant, la signification que prend ce droit demeure incertaine. Il n’y a pas une signification, mais bien des significations. S’appuyant sur un important travail d’observation dans deux (...) comités d’éthique clinique situés dans des établissements de santé et de services sociaux, les auteurs présentent et analysent ici un certain nombre de situations litigieuses dans lesquelles une interprétation du droit à la vie privée et à l’intimité a été faite. Au terme de l’exercice, il ressort entre autres que, selon les situations analysées, les discussions qui se font dans les CÉC conduisent à des modalités différentes (« déplacement et hiérarchisation », « opposition et évitement », « ouverture et compromis », « élargissement et remise en question ») qui ont pour effet de changer le regard porté sur l’usager et plus spécifiquement de faire comprendre son point de vue. En outre, si le droit à la vie privée et à l’intimité contribue à modifier l’interprétation que l’on se fait d’une situation ou des usagers, il est lui-même objet d’interprétation. C’est la diversité de sens qu’il peut prendre qui lui préserve son pouvoir d’interroger. (shrink)
Cet article vise à justifier, puis à appliquer une éthique climatique centrée sur les intérêts des acteurs économiques. Après avoir expliqué pourquoi le changement climatique pose un problème important de motivation, je montre pour quelles raisons les incitations peuvent au moins partiellement y remédier. Je développe ensuite deux possibilités d’institutionnalisation de l’éthique des incitations. La première consiste en une taxe internationale augmentant progressivement le coût des émissions de dioxyde de carbone, un dispositif auquel il convient d’ajouter des subsides (...) pour la recherche, le développement et le déploiement des énergies renouvelables. La seconde consiste en un marché global du carbone qui vise également à décourager l’utilisation des combustibles fossiles et à encourager l’utilisation de sources alternatives d’énergie. L’objectif est de montrer qu’une éthique climatique prenant en compte le problème de la motivation est plus efficace qu’une position qui se limite aux devoirs moraux incombant aux consommateurs et producteurs, soit de réduire leurs émissions. (shrink)
Condition essentielle de la responsabilité civile, la notion de causalité reste aujourd’hui difficile à saisir et sujette à nombreuses discussions. Les contributions présentées dans cet ouvrage abordent la question à nouveaux frais, en adoptant un point de vue résolument interdisciplinaire mêlant philosophie, droit et économie. Sont envisagées successivement des difficultés que le contentieux de la causalité met régulièrement en évidence. Ainsi, la difficile articulation entre causalité juridique et causalité scientifique conduit à s’interroger sur le rôle de la science : (...) doit-elle guider le droit ou faut-il considérer que la causalité en droit n’est qu’un “construit” juridique dégagé de toute perspective scientifique ? Sont également évoquées les diverses tentatives de formalisation analytique de la causalité comme l’analyse contrefactuelle, le critère NESS et les définitions probabilistes de la causalité, ainsi que leur capacité à répondre aux questions redoutables suscitées par la présence de co-auteurs multiples ou d’hypothèses de “surdétermination causale”. Ces réflexions fondamentales ouvrent alors sur les autres aspects clefs de la causalité en droit et en économie comme la preuve et le rôle du raisonnement probabiliste, ou les modalités de la contribution à la dette de réparation en présence d’une pluralité de co-auteurs. Est alors mis en évidence l’apport des sciences économiques, qui permet de classer les différentes techniques d’attribution de la responsabilité et de discuter des propriétés économiques des règles de répartition de la charge de la dette de réparation. Cet ouvrage s’adresse aux chercheurs et aux praticiens confrontés aux questions délicates posées par la causalité dans le droit de la responsabilité civile. (shrink)
Étant donné la définition de l'eugénisme, il est très difficile d'établir une distinction claire entre la science (médecine, ingénierie génétique) et l'eugénisme en tant que domaine inclus. Et pour définir une ligne sur laquelle l'ingénierie génétique ne devrait pas aller plus loin, conformément aux normes morales, juridiques et religieuses. Si nous acceptons l'aide de la génétique pour trouver des moyens de lutter contre le cancer, le diabète ou le VIH, nous acceptons également l'eugénisme positif tel qu'il est défini à présent. (...) Et si nous acceptons le dépistage génétique et les interventions sur le fœtus, ou l’avortement, nous acceptons implicitement l’eugénisme négatif. En outre, au niveau gouvernemental, bien que l'eugénisme soit officiellement refusé, il a été légalisé dans de nombreux pays jusqu'à récemment et est toujours accepté et légalisé, même sous des formes subtiles, même de nos jours. -/- TABLE: -/- Abstract Introduction 1. Histoire de l'eugénisme - 1.1 Antiquité - 1.2 Le darwinisme social - 1.3 Francis Galton - 1.4 Charles Davenport - 1.5 L'eugenisme en tant que politique d'État - - 1.5.1 L'eugenisme en États-Unis - - 1.5.2 L'eugenisme en Allemagne - 1.6 La période d'après-guerre 2. L'eugénisme actuel - 2.1 L'eugénisme libéral - 2.2 L'eugénisme en tant que politique d'État 3. L'éthique de l'eugénisme 4. L'avenir de l'eugénisme Conclusions Bibliographie -/- DOI: 10.13140/RG.2.2.12520.83203 . (shrink)
Poetry and Ethics: Inventing Possibilities in Which We Are Moved to Action and How We Live Together, Obiora Ike / Andrea Grieder / Ignace Haaz (Eds.), Global Series No. 16, Geneva: Globethics Publications, 2018, pp. 247-262.
Although many psychiatrists regard psychopathy as a coherent scientific construction, some clinicians and philosophers regard it as irrelevant. According to the latter, psychopathy is nothing more than a means of social control. The present study focuses on the issues of the neurological bases and moral responsibility related to psychopathy. While neuroscience aims to identify dysfunctions in psychopaths, action theory and ethics tend to vindicate the hypothesis of the moral irresponsibility of the psychopath. However, rather than reinforcing the concept of psychopathy, (...) recent results in neuroscience tend to stress its incoherence. Philosophical speculations on psychopaths’ responsibility are not sufficiently empirically informed and seem to announce endless ethical debates. (shrink)
This article outlines a “descriptive animal ethics” based on the study of people’s intuitions about particular cases, in order to determine which moral theories best comport with those intuitions. I suggest that the latter need not be unreliable since they may be endorsed as considered judgments, and that even if they were, knowing them would still provide relevant information for a complete moral theory concerned with what moral agents can do. I describe a survey in descriptive ethics, discuss the results, (...) and introduce prospective experiments. I then set forth hypotheses and propose a dual model of moral status attribution in terms of both intrinsic and extrinsic properties. I rely on recent empirical research in psychology and experimental philosophy, which I confront with the above results, to support my hypotheses. The model predicts that attributions vary depending on the capacities of entities, their context (including relationships), and the context of the attributor. These facts of descriptive ethics, I conclude, are directly relevant to normative ethics insofar as our cognitive apparatus constrains our ability to act morally. Moreover, they suggest ways to improve moral perception, education, and motivation. (shrink)
In his last book, Le complexe des trois singes. Essai sur l’animalité humaine (2017), the French philosopher Étienne Bimbenet accuses “sensocentric” (« pathocentristes ») animal ethics of committing a performative contradiction: according to Bimbenet, these theories of animal rights — among which he focuses on the case of Zoopolis (2011) by Sue Donaldson and Will Kymlicka — would undermine themselves by means of declaring reason a “non-essential” feature of human beings, while at the same time those theories themselves can only (...) be understood as a highly rational human endeavour. As we will try to point out, the alleged performative contradiction does not actually take place. First of all, Donaldson and Kymlicka only describe reason as “non essential” when it comes to describing moral patients, not moral agents, and particularly not moral theoreticians. In the second place, Zoopolis presents itself explicitly as an effort in “articulating moral reasons” — not as a renouncement of reason as such. (shrink)
Le concept de développement durable s’enracine dans l’histoire des mouvements de préservation de la nature et de conservation des ressources naturelles et de leurs relations avec les sciences de la nature, en particulier l’écologie. En tant que paradigme sociétal, à la fois écologique, politique et économique, il se présente comme un projet politique idéal applicable à l’ensemble des sociétés, qui prétend dépasser l’opposition entre ces deux visions profondément divergentes des relations homme‑nature. L’analyse des textes internationaux pertinents permet de dégager les (...) principes fondamentaux, interdépendants, qui structurent ce paradigme : démocratie effective, soutenabilité sociale et respect de la capacité de renouvellement des systèmes écologiques. En dépit de concessions formelles aux préservationnistes, avec l’affirmation de la valeur intrinsèque de la biodiversité, le développement durable est explicitement anthropocentré et se situe dans la filiation directe du conservationnisme. Parce que ses principes fondamentaux ne sont pas mis en oeuvre de façon intégrée, son évocation rituelle ne réussit pas à cacher ses contradictions profondes, éthiques et politiques, lesquelles l’obligeront à rester dans le champ de l’utopie. -/- Sustainable development is rooted in the history of movements for the preservation of nature and for the conservation of natural resources, and of their relationships with natural sciences, ecology having a central role. As a societal paradigm, at the same time ecological, political, and economical, sustainable development embodies ideal policy for all societies, and is supposed to overcome the opposition between these two diverging views of man-nature relationships. The analysis of international texts devoted to sustainable development emphasizes fundamental, interdependent, principles : true democracy, social sustainability, and respect for the resilience of ecological systems. Despite formal concessions to preservationists, by recognizing the intrinsic value of biodiversity, the sustainable development concept is clearly anthropocentric, and is in direct line of descent from conservationism. As its fundamental principles are not implemented in an integrated way, its ritual evocation fails to hide strong ethical and political contradictions, and it will get stuck with utopia. (shrink)
Les recherches menées dans le champ de la psychologie morale par Larry P. Nucci et Elliot Turiel conduisent à identifier le domaine moral avec le domaine des jugements prescriptifs concernant la manière dont nous devons nous comporter à l’égard des autres personnes. Ces travaux empiriques pourraient apporter du crédit aux propositions normatives du philosophe Ruwen Ogien qui défend une conception minimaliste de l’éthique. L’éthique minimale exclut en particulier le rapport à soi du domaine moral. À mon avis cependant, (...) ces travaux de psychologie morale ne permettent pas du tout d’affirmer que nous sommes, empiriquement parlant, des minimalistes moraux. Les résultats des recherches de Nucci et Turiel montrent que les personnes considèrent intuitivement que le domaine personnel – le domaine des actions qui affectent prioritairement l’agent lui-même – doit échapper au contrôle ou à l’interférence des autres personnes. Mais affirmer que c’est l’agent lui-même qui possède l’autorité légitime de décider dans le domaine personnel ne signifie pas que tout ce qu’il y fait soit moralement indifférent. (shrink)
In this paper we want to focus on Husserl’s critique of Kantian ethics and to develop the following questions. Against the merely empiristic orientation of Hume’s ethics, the Kantian foundation of ethics has an aprioristic character; but does this aprioristic character have to be identified with the origin of ethical principles in the pure subjectivity, and if not, which is its phenomenological signification? The sense of the Copernican revolution is that the structures of the objects are in accordance with the (...) universal structures of the finite subject; a contrario, Husserl refuses this Copernican principle and assumes that every sort of object determines a regulative structure in the subject; is it possible to apply this anticopernican principle to the ethical sphere? As opposed to the Kantian principle of the supremacy of practical reason, we find in Husserl’s thought a supremacy of the theoretical reason; but which is the sense of this inversion? The concept of foundation has in Husserlian phenomenology a cardinal importance: all sorts of truth of superior degree are founded on the inferior level of sensible truth; is it possible to apply this principle of foundation to the ethical sphere, so that ethical consciousness would be founded on feelings? At last the Kantian concept of liberty is not an empirical one, but a cosmological and practical idea; which is the phenomenological sense of liberty? (shrink)
This commentary explores the notion of vulnerability applied to pregnant women in clinical research. The use of this notion, related to a semantic problem, raises an ethical issue and participates in the quasi-systematic exclusion of this sub-population from the research process.
Dans cet article, il sera fait un bref rappel du modèle traditionnel d’interprétation des lois, toujours prescrit dans la doctrine, sinon épousé verbalement dans les tribunaux canadiens. Il sera démontré que ce modèle ne peut pas représenter toute la réalité du travail d’interprétation des juristes canadiens, pour plusieurs raisons. L’herméneutique, la sociologie critique, l’analyse du discours, prenant pour objet les textes législatifs, les jugements rendus, les arguments pratiques entendus, ont montré l’étendue du comportement réflexif réel, l’étendue du champ interprétatif visant (...) les circonstances d’une cause. Les textes législatifs donnent de fait de plus en plus de place à l’interprétation des circonstances pertinentes à l’encadrement de l’action des justiciables. Sur un plan empirique, l’analyse des jugements, de même que les prises de position de juges lorsqu’ils s’expriment en dehors du forum judiciaire, mettent en évidence la variété des motifs effectivement pris en considération, l’espace considérable de délibération éthique impliquant de fait tous les interprètes, qu’ils soient simples citoyens d’une communauté, inspirés par l’un ou l’autre des ordres sociaux, ou acteurs spécialisés de l’ordre juridique. Cet article se propose d’examiner comment se produit actuellement, en droit canadien ou québécois, l’interprétation des juristes, dans des processus décisionnels réflexifs, en situations complexes, voire même dans la perspective du développement des institutions. (shrink)
Le but de ce texte est de mettre en évidence les équivalences entre la façon dont le concept de conatus résout, dans l'Éthique, le problème de l'unité modale complexe. en rendant consistant le concept de chose singulière en tant que celle-ci doit être considérée comme un légitime sujet d'attribution d'états, et la façon dont ce même concept dessine le rapport cognitif de l'esprit avec lui-même, rapport par lequel l'esprit se saisit comme sujet de ses états et qui caractérise la (...) notion moderne de subjectivité. Ainsi, en éclairant cet aspect du concept spinoziste de chose singulière. on comprendra aussi, de façon indirecte, l'une des conditions par lesquelles les choses peuvent, dans la doctrine spinoziste, devenir des objets ou des signes pour la connaissance humaine. (shrink)
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