Faulkner a bâti une partie de sa renommée sur la violence parfois controversée de ses récits. Mais l’acte criminel retient moins son attention que son contexte et sa signification morale. L’objet premier de la littérature, selon Faulkner, ce sont les conflits de l’homme, ou du cœur humain, avec eux-mêmes. Le propos de cet article est de mettre en évidence la façon dont Faulkner subvertit le modèle du roman noir, et substitue à l’enjeu traditionnel des histoires policières, celui des faits et (...) de l’identité du coupable, un problème moral. Il donne quelques indications sur la structure générale des rapports crime-culpabilité dans l’œuvre de Faulkner, avant de montrer comment cette thématique se décline dans ses « histoires de crime » au sens propre, c’est-à-dire dans L’Intrus (Intruder in the dust, 1948) et Le Gambit du cavalier, et irrigue la reconstitution faulknérienne de la société du Sud et de l’histoire des États-Unis. (shrink)

Les mots « métaphysique » et « ontologie » se disent de façons multiples à l’intérieur de la philosophie analytique et ailleurs dans la philosophie du vingtième siècle. Ils sont souvent employés pour parler de la théorie ou l’analyse de ce qu’il y a, des espèces principales de ce qu’il y a et de leurs rapports. Mais les positivistes viennois, par exemple, appelaient « métaphysiques » les philosophies qu’ils n’aimaient pas (Carnap 1985, Campbell 1976 ch. 2)1. Et si Quine parle (...) de l’engagement ontologique ou ontique d’une théorie, celui-ci ne se confond nullement avec un engagement métaphysique ou existentiel quelconque. (shrink)

Experimental philosophy of consciousness aims to investigate and explain our thinking about phenomenally conscious states. Based on empirical studies, researchers have argued (a) that we lack a folk concept of consciousness, (b) that we do not think entities like Microsoft feel regret, (c) that unfelt pains are widely accepted, and (d) that people do not attribute phenomenally conscious states to duplicated hamsters. In this article, I review these and other intriguing claims about people’s understanding of phenomenal consciousness. In doing so, (...) I also show why experimental philosophy of consciousness is challenging, although perhaps not quite as daunting as studying phenomenal consciousness itself. (shrink)

Le problème de l’induction (humien) a récemment été abordé par Steel dans son article de 2010. Celui-ci soutient que les théories d’apprentissage formelles permettent de justifier logiquement le principe de l’induction, ce dernier assurant la fiabilité logique des méthodes. Cette proposition a été critiquée par Howson en 2011, ce dernier mettant en doute la possibilité même qu’une méthode puisse être logiquement fiable. Bien que Steel ait offert une réponse à cette critique, il n’y répond pas directement. Dans le présent article, (...) une réponse frontale à celle-ci est offerte en s’inspirant des pratiques de tests d’hypothèses en sciences biologiques. Pour ce faire, une règle de construction des ensembles d’hypothèses est proposée, règle offrant une justification logique au fait qu’une méthode convergera nécessairement vers la vérité. Cet amendement étant cohérent avec l’ensemble de la proposition de Steel, il est ainsi possible d’affirmer que sa thèse est renforcée par cette proposition. (shrink)

Le modèle unificationniste de l’explication métaphysique, basé sur les travaux de Kitcher sur l’explication scientifique, offre une alternative intéressante aux modèles présumant la conception supportive de l’explication métaphysique [backing model]. Par contre, le caractère adéquat de ce modèle, i.e. sa capacité à classifier comme métaphysiquement explicative/non-explicative des propositions qui préthéoriquement sont classés comme tel, n’a pas encore été exploré. Pour ce faire, des interprétations pour les relations de détermination et d’appartenance à un ensemble sont fournies. Celles-ci étant potentiellement sujette au (...) problème d’artificialité, i.e. présence d’un biais structurel favorisant l’attribution du caractère explicatif, une réponse est offerte. En effet, le modèle unificationniste permet d’identifier les patrons argumentatifs pouvant être légitimement mis en compétition en comparant la distance entre les ensembles de faits qui doivent être considérés comme vrais dans la formulation d’un patron argumentatif. Cette propriété a des conséquences intéressantes dans l’identification du niveau adéquat de débat entre des propositions compétitrices. (shrink)

Née il y a quatre-vingts ans, la «philosophie continentale» arrive au terme de son parcours. Sa carrière extraordinaire s’est vue favorisée par l’absence presque totale d’intérêt, de la part des philosophes analytiques ou des autres philosophes «exacts», pour ce que le philosophe australien David Stove appelle «la nosologie de la philosophie»2, l’exploration des multiples formes qu’a prises la mauvaise philosophie. Stove indique qu’une telle entreprise implique qu’on fasse de l’histoire. Tout au moins dans un premier temps, la nosologie de la (...) philosophie continentale est inséparable de l’histoire de cette lignée de la philosophie du vingtième siècle, histoire qui clarifierait les rapports historiques et philosophiques entre cette philosophie et la philosophie exacte. (shrink)

Toutes les propriétés sont-elles sur un pied d’égalité ? Selon une réponse populaire, toutes les propriétés ne sont pas également fondamentales : certaines sont fondamentales ou rares (« sparses »), tandis que d’autres ne le sont pas. Une version de cette réponse soutient que les propriétés fondamentales sont les propriétés causalement efficaces. Une autre version soutient que les propriétés fondamentales sont des entités temporelles ou même des forces ou des pouvoirs. Une autre version encore soutient que les propriétés positives, contrairement (...) aux propriétés négatives ou disjonctives, sont fondamentales. (shrink)

L’objectif de cet article est double. D’une part, il vise à identifier une interprétation éthique de la neutralité axiologique, et non de réduire ce critère à des considérations épistémologiques comme la distinction entre faits et valeurs. On peut, en effet, interpréter le critère de neutralité axiologique comme un mécanisme visant à défendre l’autonomie des différents membres de la communauté universitaire. D’autre part, cet article entend utiliser cette interprétation éthique pour répondre aux critiques contemporaines de la neutralité axiologique. Amartya Sen et (...) Hilary Putnam ont proposé des critiques pertinentes de la neutralité axiologique, en réfléchissant sur les conditions d’objectivité du discours éthique et politique. Au terme de cette analyse, nous proposerons une conception publique de la science, qui répond à l’impératif éthique de neutralité en sciences sociales, ainsi qu’au programme de recherche amorcé par Sen et Putnam. L’examen critique et public de la science est ce qui permet de respecter tant l’exigence de neutralité chez Weber que la demande d’une science renouvelée chez Sen et Putnam. (shrink)

Pourquoi accorder un rôle essentiel à la délibération publique dans le choix des normes éthiques et politiques guidant les sciences? À partir d’un débat récent en économie du bien-être, cet article soutient que l’introduction de normes éthiques et politiques en sciences doit respecter le principe de neutralité procédurale, et qu’une délibération publique bien encadrée respecte ce principe. Je présenterai deux raisons de croire que les sciences doivent respecter la neutralité procédurale. Le premier argument est lié au rôle que devrait jouer (...) l’examen libre et critique dans le développement des sciences. Le second argument repose sur l’idée que les sciences devraient être sensibles aux procédures présentant le meilleur potentiel épistémique. Pour ces deux raisons, si elle prend position en faveur d’idéaux normatifs, l’économie du bien-être devrait se tourner vers une approche délibérative, rationnelle et impartiale pour y parvenir. (shrink)

Que les récits utopiques et contre-utopiques sont-ils censés nous apprendre que nous ne sachions déjà – que l'état du monde pourrait être meilleur, ou pire, qu'il n'est ? Qu'ont-ils à nous dire de la sanction pénale, comme concept et comme pratique, et que celle-ci nous apprend-elle en retour des limites de l'utopie comme récit et comme discours ? En mettant l'accent sur les références explicites, dans 1984, à la suppression systématique de tout ce qui pourrait ressembler à une règle, et (...) en resituant le roman dans le contexte social et colonial de l'expérience orwellienne de l'injustice pénale, cet article montre que les lectures d'Orwell inspirées de Rorty, Foucault et Deleuze, et centrées sur les notions de pouvoir, de discipline et de contrôle, manquent en partie leur objet. Ni simple « satire », ni « prophétie », ni « expérience de pensée », 1984 exprime la grammaire profonde de notre conception libérale du droit pénal, comme le dirait Wittgenstein. S'il n'est jamais question pour Orwell de dénoncer l'utopie comme intrinsèquement dangereuse, 1984 révèle toutefois qu'il est impossible d'en saisir l'élément de perfection par le droit. En ce sens, la « dernière utopie » des droits humains (S. Moyn) n'en est pas une. --- What are we supposed to learn from utopian/dystopian fiction – beyond the obvious fact that the state of the world could be better, or worse ? What can these fables tell us about criminal penalty as a concept and as practice ? Conversely, what can punishment tell us of the limits of utopia as a tale and as discourse ? By stressing 1984's explicit references to the meticulous elimination of anything vaguely resembling a rule, while putting the novel in the perspective of Orwell's social and colonial experience of penal injustice, this paper shows that interpretations of Orwell inspired by the likes of Rorty, Foucault or Deleuze, which are grounded on power, discipline or control, somehow miss their target. No mere “satire” nor “prophecy”, nor even “thought experiment”, 1984 expresses the deep-seated grammar of our liberal conception of penal law, as Wittgenstein would put it. While Orwell aims in no way to dismiss utopia as intrinsically dangerous, 1984 however shows that the element of perfection it contains cannot be grasped by law. In this respect, the “Last Utopia” of human rights (S. Moyn) is certainly not one. (shrink)

La neutralité axiologique est souvent présentée comme une vertu professorale, ou comme une composante essentielle d'une déontologie de l'enseignement. Nous mettons cette conception de la neutralité axiologique à l'épreuve, notamment parce qu'elle ne permet pas d'expliquer 1) l'importance d'un enseignement diversifié, 2) l'importance, pour les personnes subissant une influence illégitime, d'avoir des recours institutionnels, et 3) l'importance qui devrait être accordée par l'Université à l'autonomie des étudiant-e-s. Pour ces raisons, nous proposons plutôt d'interpréter la neutralité axiologique comme une exigence institutionnelle, (...) exigence compatible avec une certaine tradition de la liberté académique. (shrink)

Cet article a deux objectifs. Le premier est de montrer pourquoi l’argument instrumental en faveur de la démocratie est insuffisant pour justifier la délibération politique. Si notre but est l’optimisation du potentiel épistémique d’un régime politique, et que des approches agrégatives et inférentielles (sans délibération) atteignent cet objectif, alors nous ne pouvons plus justifier la délibération sur cette base. Ce problème peut être contourné en reprenant une distinction de Daniel Andler. Pour ce dernier, le groupe délibératif se distingue du groupe (...) agrégatif parce qu’il permet aux agents, par une occasion éducative informelle, de se responsabiliser. La délibération présente donc un potentiel épistémique supérieur, mais qui ne se limite pas à identifier la meilleure réponse dans un temps donné. Le second objectif de l’article est de montrer comme l’argument d’Andler fait le pont entre, d’une part, les théories de la justification publique et, d’autre part, les théories de la démocratie épistémique. (shrink)

L’objectif de cette article est de comprendre la neutralité axiologique non pas comme une exigence épistémologique, mais plutôt comme un idéal éducationnel. Max Weber propose une science basée sur la description factuelle, de laquelle on exclut la formulation de jugements de valeur. Or, il faut démontrer pourquoi il est préférable de séparer les jugements descriptifs des jugements évaluatifs. L’objectif de Weber est de préserver l'autonomie intellectuelle des étudiants. Pour Weber, la classe et l'académie en général sont des lieux politiques. Ces (...) rapports au sein de la classe sont nécessaires pour transmettre des connaissances, des méthodes et le goût de l'autonomie intellectuelle. Or, il serait contraire au principe d'autonomie de laisser le professeur influencer et convaincre ses étudiants, de façon partisane, d'adhérer à certaines thèses normatives. Weber propose ainsi un mécanisme pour éviter que le professeur n'ixnfluence ses étudiants de manière illégitime. (shrink)

Un biologiste fait une découverte incompatible avec des conceptions religieuses de la vie bonne. En classe, un professeur d'université profite de son exposé magistral pour faire la promotion d'une idéologie politique. Un fonds de recherche des sciences sociales refuse de financer un projet visant à résoudre le problème de la sous-représentation des femmes en politique, affirmant qu'une telle recherche n'est pas scientifique. Tous ces exemples témoignent de l'interaction constante entre, d'une part, l'enseignement et la recherche scientifique, et d'autre part, les (...) enjeux normatifs au sein de sphères d'influence. Les sciences doivent-elles être neutres? La normativité des sciences est-elle inévitable? Et de quoi parle-t-on lorsque nous faisons référence à la neutralité scientifique? Cette entrée exposera les principales réponses à ces trois questions. Après avoir clarifié le cadre conceptuel et la problématique de cette entrée, nous explorerons les approches wébérienne et positiviste en faveur de la neutralité des sciences. Ces deux perspectives seront confrontées à divers objections, notamment celles du pragmatisme américain. En réponse à l’ethos mertonien des sciences, nous présenterons finalement la critique féministe selon laquelle les disciplines scientifiques ne peuvent pas faire l’économie d’objectifs éthiques, politiques ou sociaux. Pour des raisons de simplicité, cette entrée approfondira surtout des modèles et arguments issus de l’économie, de la biologie et des sciences de la santé, des disciplines ayant été au cœur des controverses entourant la neutralité des sciences. (shrink)

Cet article poursuit la réflexion de Dilhac (2014) touchant la relation entre politique et vérité. Au terme d’une analyse de la tolérance chez Mill et Popper, Dilhac conclut qu’une conception épistémique de la tolérance manque sa dimension politique, et qu’il est préférable d’opter pour le concept rawlsien de consensus raisonnable. Discutant ces résultats, le premier objectif est ici de montrer qu’une notion de « raisonnabilité » peut facilement trouver ses racines dans la neutralité scientifique wébérienne, et donc être porteuse d’une (...) dimension épistémique minimale. Le second objectif est de clarifier l’impact de cet argument particulier sur le débat général entourant la démocratie épistémique. Il sera défendu que l’opposition traditionnelle entre les conceptions épistémique et politique de la délibération est à trouver dans un certain perfectionnisme épistémique, mais qu’il existe au moins une conception minimale du potentiel épistémique tout à fait compatible avec les valeurs fondamentales du libéralisme, comme l’inclusion, l’égalité ou la diversité. En d’autres termes, les exigences épistémiques minimales de la neutralité scientifique peuvent être indépendantes du perfectionnisme épistémique. (shrink)

Le but de ce recueil est d’offrir des commentaires accessibles et introductifs aux textes classiques qu’ils accompagnent, en ouvrant des perspectives de discussion sur le thème du capitalisme. C’est en ce sens qu’Emmanuel Chaput lance le débat en commentant le texte de Pierre-Joseph Proudhon, « Qu’est-ce que la propriété ? ». Les textes de Karl Marx ne sont bien sûr pas laissés pour compte : Samuel-Élie Lesage s’engage fermement dans cette voie en discutant L’idéologie allemande de Karl Marx, Christiane Bailey (...) nous offre d’approcher différemment l’œuvre marxienne en abordant son traitement de la question animale dans des extraits du Manifeste du parti communiste et du Travail salarié et capital, et Mathieu Joffre-Lainé nous présente une analyse fine des questions proprement économiques du Capital. Abordant les alternatives au capitalisme dans la pensée de Léon Bourgeois, Éliot Litalien commente La Solidarité et Simon-Pierre Chevarie-Cossette s’attaque à l’analyse de l’Essai d’une philosophie de la solidarité. Enfin, en liant capitalisme, patriarcat et pouvoir politique, Tara Chanady propose une lecture du texte Du mariage et de l’amour de Emma Goldman. La conclusion de Marie-Eve Jalbert se situe dans une perspective contemporaine et critique en décortiquant la critique du socialisme avancée par Friedrich A. Hayek. (shrink)

Prouver et gouverner étudie le rôle des institutions, des conventions et des enjeux normatifs dans la construction d’indicateurs quantitatifs. Desrosières pense qu’on ne peut étudier le développement scientifique des statistiques sans prendre en compte le développement institutionnel – en particulier le rôle de l’État – dans la constitution de cette discipline.

On compte, parmi les nombreux ennemis de Kevin Mulligan, une foule de personnes bigarrées et (selon notre professeur) profondément vicieuses : les philosophes continentaux, les pharisiens, les amis de l’Europe, des Droits de l’Homme, du politiquement correct, des lettres, des études genres et bien sûr, les gauchistes. On peut faire remonter le terme "gauchiste" à Lénine (1920) qui en usait pour designer cette gauche (communiste) qui, pour rester fidèle à son idéologie, refusait de participer aux élections et, par conséquent, (...) était condamnée à rester éternellement un groupuscule. Pour Vladimir Illich, le vice des gauchistes est prudentiel : parce qu’ils sont focalisés sur leur idéologie, les gauchistes n’agissent pas pour prendre le pouvoir. Ce vice est doublé d’une faute épistémique : en s’arc-boutant (comme des enfants) sur leurs principes – quitte à ne jamais voir leurs idées aboutir –, les gauchistes sont bêtes. Le reproche de Lénine n’est pas très éloigné de celui que l’on fait habituellement à la gauche : elle a de grands rêves irréalisables qu’elle ne cherche jamais à concrétiser – ou de manière magistralement infantile. Cette vision du gauchiste comme un brave hippie un peu benêt sous-estime largement, à mon sens, les vices instanciés par les personnes atteintes de cette maladie politique. -/- Dans cet article, je vous propose d’explorer avec moi tous les vices du gauchisme en regardant, pour commencer, (I) ce que sont la gauche et la droite, puis en avançant pas à pas, (II) une définition en conditions nécessaires et suffisantes du gauchisme. Il conviendra également de ne pas oublier son opposé, tout aussi dangereux (et trop méconnu), le droitisme. C’est pourquoi, une fois que nous aurons caractérisé le gauchisme, je proposerai (III) une définition du droitisme en détaillant ses vices les plus inavouables. Nous pourrons alors (IV) identifier ce qu’est, en général, cette maladie infantile de la politique, suite à quoi (V) je vous prescrirai un vaccin pour vous en prémunir. Avant de débuter, il convient de préciser que si nous parlons ici de gauchisme et de droitisme, nous ne faisons aucune assomption concernant la gauche et la droite ; une personne de gauche n’est pas nécessairement un gauchiste ; de même, tout homme ou femme de droite qui se respecte cherche à tout prix à éviter les droitistes (et vice versa). (shrink)

With Jan Degenaar and Kevin O’Regan’s (D&O) critique of (what they call) ‘autopoietic enactivism’ as point of departure, this article seeks to revisit, refine, and develop phenomenology’s significance for the enactive view. Arguing that D&O’s ‘sensorimotor theory’ fails to do justice to perceptual meaning, the article unfolds by (1) connecting this meaning to the notion of enaction as a meaningful co-definition of perceiver and perceived, (2) recounting phenomenological reasons for conceiving of the perceiving subject as a living body, and (...) (3) showing how the phenomenological perspective does a better job at fulfilling D&O’s requirement for grounding notions of mentality in ‘outer’ criteria than they do. The picture that thus emerges is one of perceptual meaning as an integration of lived, living, and behavioral aspects – a structure of behavior that cannot be captured by appeal to sensorimotor capacities alone but that is adequately illuminated by the enactive notion of adaptive autonomy. (shrink)

A common kind of explanation in cognitive neuroscience might be called functiontheoretic: with some target cognitive capacity in view, the theorist hypothesizes that the system computes a well-defined function (in the mathematical sense) and explains how computing this function constitutes (in the system’s normal environment) the exercise of the cognitive capacity. Recently, proponents of the so-called ‘new mechanist’ approach in philosophy of science have argued that a model of a cognitive capacity is explanatory only to the extent that it reveals (...) the causal structure of the mechanism underlying the capacity. If they are right, then a cognitive model that resists a transparent mapping to known neural mechanisms fails to be explanatory. I argue that a functiontheoretic characterization of a cognitive capacity can be genuinely explanatory even absent an account of how the capacity is realized in neural hardware. (shrink)

Among the cognitive capacities of evolved creatures is the capacity to represent. Theories in cognitive neuroscience typically explain our manifest representational capacities by positing internal representations, but there is little agreement about how these representations function, especially with the relatively recent proliferation of connectionist, dynamical, embodied, and enactive approaches to cognition. In this talk I sketch an account of the nature and function of representation in cognitive neuroscience that couples a realist construal of representational vehicles with a pragmatic account of (...) mental content. I call the resulting package a deflationary account of mental representation and I argue that it avoids the problems that afflict competing accounts. (shrink)

Introduction: representationalismMost theorists of cognition endorse some version of representationalism, which I will understand as the view that the human mind is an information-using system, and that human cognitive capacities are representational capacities. Of course, notions such as ‘representation’ and ‘information-using’ are terms of art that require explication. As a first pass, representations are “mediating states of an intelligent system that carry information” (Markman and Dietrich 2001, p. 471). They have two important features: (1) they are physically realized, and so (...) have causal powers; (2) they are intentional, in other words, they have meaning or representational content. This presumes a distinction between a representational vehicle—a physical state or structure that has causal powers and is responsible for producing behavior—and its content. Consider the following characterization of a device that computes the addition functionReaders will recognize the similarity t. (shrink)

A very simple contextualist treatment of a sentence containing an epistemic modal, e.g. a might be F, is that it is true iff for all the contextually salient community knows, a is F. It is widely agreed that the simple theory will not work in some cases, but the counterexamples produced so far seem amenable to a more complicated contextualist theory. We argue, however, that no contextualist theory can capture the evaluations speakers naturally make of sentences containing epistemic modals. If (...) we want to respect these evaluations, our best option is a relativist theory of epistemic modals. On a relativist theory, an utterance of a might be F can be true relative to one context of evaluation and false relative to another. We argue that such a theory does better than any rival approach at capturing all the behaviour of epistemic modals. (shrink)

Philosophers of language have drawn on metamathematical results in varied ways. Extensionalist philosophers have been particularly impressed with two, not unrelated, facts: the existence, due to Frege/Tarski, of a certain sort of semantics, and the seeming absence of intensional contexts from mathematical discourse. The philosophical import of these facts is at best murky. Extensionalists will emphasize the success and clarity of the model theoretic semantics; others will emphasize the relative poverty of the mathematical idiom; still others will question the aptness (...) of the standard extensional semantics for mathematics. In this paper I investigate some implications of the Gödel Second Incompleteness Theorem for these positions. I argue that the realm of mathematics, proof theory in particular, has been a breeding ground for intensionality and that satisfactory intensional semantic theories are implicit in certain rigorous technical accounts. (shrink)

Recent progress in artificial intelligence (AI) has drawn attention to the technology’s transformative potential, including what some see as its prospects for causing large-scale harm. We review two influential arguments purporting to show how AI could pose catastrophic risks. The first argument — the Problem of Power-Seeking — claims that, under certain assumptions, advanced AI systems are likely to engage in dangerous power-seeking behavior in pursuit of their goals. We review reasons for thinking that AI systems might seek power, that (...) they might obtain it, that this could lead to catastrophe, and that we might build and deploy such systems anyway. The second argument claims that the development of human-level AI will unlock rapid further progress, culminating in AI systems far more capable than any human — this is the Singularity Hypothesis. Power-seeking behavior on the part of such systems might be particularly dangerous. We discuss a variety of objections to both arguments and conclude by assessing the state of the debate. (shrink)

Heidegger, Art, and Postmodernity offers a radical new interpretation of Heidegger's later philosophy, developing his argument that art can help lead humanity beyond the nihilistic ontotheology of the modern age. Providing pathbreaking readings of Heidegger's 'The Origin of the Work of Art' and his notoriously difficult Contributions to Philosophy, this book explains precisely what postmodernity meant for Heidegger, the greatest philosophical critic of modernity, and what it could still mean for us today. Exploring these issues, Iain D. Thomson examines several (...) postmodern works of art, including music, literature, painting and even comic books, from a post-Heideggerian perspective. Clearly written and accessible, this book will help readers gain a deeper understanding of Heidegger and his relation to postmodern theory, popular culture and art. (shrink)

The appeal to ordinary language is a central feature of Wittgenstein’s later philosophy: he reminds us that our words find meaning in the ordinary practices and forms of life in which they are used. This emphasis on the ordinary may seem to clash with Heidegger’s claim that average everyday understanding is marked by inauthenticity: is Wittgenstein’s emphasis on ordinary language fundamentally inauthentic? On the contrary, I argue, Wittgenstein’s emphasis on the ungroundedness of our ordinary practices parallels Heidegger’s discussion of anxiety (...) and uncanniness, suggesting that we can unearth something like a Heideggerian appeal to authenticity in Wittgenstein’s appeal to ordinary language. (shrink)

Much of computational cognitive science construes human cognitive capacities as representational capacities, or as involving representation in some way. Computational theories of vision, for example, typically posit structures that represent edges in the distal scene. Neurons are often said to represent elements of their receptive fields. Despite the ubiquity of representational talk in computational theorizing there is surprisingly little consensus about how such claims are to be understood. The point of this chapter is to sketch an account of the nature (...) and function of representation in computational cognitive models. (shrink)

Loneliness in medicine is a serious problem not just for patients, for whom illness is intrinsically isolating, but also for physicians in the contemporary condition of medicine. We explore this problem by investigating the ideal physician-patient relationship, whose analogy with friendship has held enduring normative appeal. Drawing from Talbot Brewer and Nir Ben-Moshe, we argue that this appeal lies in a dynamic form of companionship incompatible with static models of friendship-like physician-patient relationships: a mutual refinement of embodied virtue that draws (...) both persons together. The ideal physician-patient relationship has a dialectical character that fosters each member's improvement of phenomenologically recognizing and embodying moral virtues. A key component of this dynamic is a commitment to the common goal of the patient's health, realized through joint interactivities and conversations over time. The physician's presence to the patient's suffering—understood best as an alienating phenomenological condition for the patient—orients and discloses possibilities for virtuous caregiving by structuring the meanings of the goals, conversations, and joint narrative constitutive of their relationship. Presence to suffering, paradoxically, is perhaps an important prerequisite for this dynamic partnership. These activities dialectically build an interpretive horizon of understanding through which moral goods and character refinement—in and for the other—may become revealed for both persons in their shared being-in-the-world. This analysis of suffering, mood, and revealing of (possible) moral goods has implications for addressing the modern problem of loneliness for patients and physicians, who are increasingly inhibited from building flourishing relationships with each other. (shrink)

In the philosophy of perception, representationalism is the view that all phenomenological differences among mental states are representational differences, in other words, differences in content. In this paper I defend an alternative view which I call external sortalism, inspired by traditional adverbialism, and according to which experiences are not essentially representational. The central idea is that the external world serves as a model for sorting, conceptualizing, and reasoning surrogatively about perceptual experience. On external sortalism, contents are construed as a kind (...) of gloss on experiences themselves. We can retain what is attractive about representationalism, namely, that perceptual experiences can be evaluated for accuracy, without problematic commitment to the idea that they bear a substantive, representational relation to external objects and properties and that this relation determines the phenomenal character of experience. (shrink)

Nicholas Shea offers Varitel Semantics as a naturalistic account of mental content. I argue that the account secures determinate content only by appeal to pragmatic considerations, and so it fails to respect naturalism. But that is fine, because representational content is not, strictly speaking, necessary for explanation in cognitive science. Even in Shea’s own account, content serves only a variety of heuristic functions.

Kyle Stanford has recently claimed to offer a new challenge to scientific realism. Taking his inspiration from the familiar Pessimistic Induction (PI), Stanford proposes a New Induction (NI). Contra Anjan Chakravartty’s suggestion that the NI is a ‘red herring’, I argue that it reveals something deep and important about science. The Problem of Unconceived Alternatives, which lies at the heart of the NI, yields a richer anti-realism than the PI. It explains why science falls short when it falls short, and (...) so it might figure in the most coherent account of scientific practice. However, this best account will be antirealist in some respects and about some theories. It will not be a sweeping antirealism about all or most of science. (shrink)

This paper discusses and evaluates a recent argument for the conclusion that an attractive variety of Russellian monism ought to be regarded as a form of physicalism. According to this line of thought, if the Russellian’s “inscrutable” properties are held to ground not only experience, but also the physical structure of the world—and in this sense are not “experience-specific”—they thereby have an unproblematic place in physicalist metaphysics. I argue, in contrast, that there can be a sense in which the Russellian’s (...) inscrutables are experience-specific in a way that a physicalist probably ought to find objectionable, even if they play some role other than grounding experience. This will be the case, I argue, if certain worlds are taken to be possible, as they sometimes have: worlds of “bare structure” and worlds with what might be called “swapped inscrutables”. In this way, I claim that accepting certain possibilities has consequences for how one should understand the nature of the Russellian’s inscrutables and the place they have in physicalist metaphysics. (shrink)

This paper argues that the problematic of rule following in Wittgenstein's Philosophical Investigations and Heidegger's analysis of anxiety in Being and Time have analogous structures. Working through these analogies helps our interpretation of both of these authors. Contrasting sceptical and anti-sceptical readings of Wittgenstein helps us to resolve an interpretive puzzle about what an authentic response to anxiety looks like for Heidegger. And considering the importance of anxiety to Heidegger's conception of authenticity allows us to locate in Wittgenstein's later philosophy (...) a covert appeal to something resembling Heideggerian authenticity. (shrink)

Past research has found that the value of a person's activities can affect observers' judgments about whether that person is experiencing certain emotions (e.g., people consider morally good agents happier than morally bad agents). One proposed explanation for this effect is that emotion attributions are influenced by judgments about fittingness (whether the emotion is merited). Another hypothesis is that emotion attributions are influenced by judgments about the agent's true self (whether the emotion reflects how the agent feels “deep down”). We (...) tested these hypotheses in six studies. After finding that people think a wide range of emotions can be fitting and reflect a person's true self (Study 1), we tested the predictions of these two hypotheses for attributions of happiness, love, sadness, and hatred. We manipulated the emotions' fittingness (Studies 2a-b and 4) and whether the emotions reflected an agent's true self (Studies 3 and 5), measuring emotion attributions as well as fittingness judgments and true self judgments. The fittingness manipulation only impacted emotion attributions in the cases where it also impacted true self judgments, whereas the true self manipulation impacted emotion attribution in all cases, including those where it did not impact fittingness judgments. These results cast serious doubt on the fittingness hypothesis and offer some support for the true self hypothesis, which could be developed further in future work. -/- . (shrink)

Representationalism, in its most widely accepted form, is the view that the human mind is an information-using system, and that human cognitive capacities are to be understood as representational capacities. This chapter distinguishes several distinct theses that go by the name "representationalism," focusing on the view that is most prevalent in cogntive science. It also discusses some objections to the view and attempts to clarify the role that representational content plays in cognitive models that make use of the notion of (...) representation. (shrink)

James Woodward’s Making Things Happen presents the most fully developed version of a manipulability theory of causation. Although the ‘interventionist’account of causation that Woodward defends in Making Things Happen has many admirable qualities, Michael Strevens argues that it has a fatal flaw. Strevens maintains that Woodward’s interventionist account of causation renders facts about causation relative to an individual’s perspective. In response to this charge, Woodward claims that although on his account X might be a relativized cause of Y relative to (...) some perspective, this does not lead to the problematic relativity that Strevens claims. Roughly, Woodward argues this is so because if X is a relativized cause of Y with respect to some perspective, then X is a cause of Y simpliciter. So, the truth of whether X is a cause of Y is not relative to one’s perspective. Strevens counters by arguing that Woodward’s response fails because relativized causation is not monotonic. In this paper I argue that Strevens’ argument that relativized causation is not monotonic is unsound. (shrink)

The evolution of the human mind through natural selection mandates that our conscious experiences are causally potent in order to leave a tangible impact upon the surrounding physical world. Any attempt to construct a functional theory of the conscious mind within the framework of classical physics, however, inevitably leads to causally impotent conscious experiences in direct contradiction to evolution theory. Here, we derive several rigorous theorems that identify the origin of the latter impasse in the mathematical properties of ordinary differential (...) equations employed in combination with the alleged functional production of the mind by the brain. Then, we demonstrate that a mind--brain theory consistent with causally potent conscious experiences is provided by modern quantum physics, in which the unobservable conscious mind is reductively identified with the quantum state of the brain and the observable brain is constructed by the physical measurement of quantum brain observables. The resulting quantum stochastic dynamics obtained from sequential quantum measurements of the brain is governed by stochastic differential equations, which permit genuine free will exercised through sequential conscious choices of future courses of action. Thus, quantum reductionism provides a solid theoretical foundation for the causal potency of consciousness, free will and cultural transmission. (shrink)

Comments on Karen Neander's A Mark of the Mental.

Building upon the role values take in Walton’s theory of practical reasoning, this paper will frame the question of how values should be evaluated into the broader question of what reasonable practical argumentation is. The thesis argued for is that if a positive evaluation of practical reasoning argumentation requires that the argument avoid a morally negative conclusion, then the role of values should be given a central, rather than supportive, position in practical argument evaluation.

In the first months of the COVID-19 pandemic, we created and implemented from November 2020 to February 2021 a monthly educational pilot program of philosophical management of stress based on Science, Humanism and Epicurean Pragmatism, which was offered to employees of 26 municipalities in the Prefecture of Attica, Greece. The program named “Philosophical Distress Management Operation System” (Philo.Di.M.O.S.) is novel and unique in its kind, as it combines a certain Greek philosophical tradition (Epicurean) that concurs with modern scientific knowledge. The (...) program was designed to be implemented in a period of crisis; therefore, it used a fast-paced, easy to learn and practice philosophical approach to stress management, based on cognitive psychotherapy. The philosophical approach to stress management has the advantage that it can be offered to most people, regardless of age and educational level. The pilot program was effective in achieving its objectives, shown by statistical comparisons of the trainees’ responses to anonymous questionnaires before and after the month-long training. The successful Philo.Di.M.O.S. program, thus, based on a solid scientific and philosophical basis, offers a paradigm of stress management during crises and could be useful in Greece and internationally. (shrink)

Many current popular views in epistemology require a belief to be the result of a reliable process (aka ‘method of belief formation’ or ‘cognitive capacity’) in order to count as knowledge. This means that the generality problem rears its head, i.e. the kind of process in question has to be spelt out, and this looks difficult to do without being either over or under-general. In response to this problem, I propose that we should adopt a more fine-grained account of the (...) epistemic basing relation, at which point the generality problem becomes easy to solve. (shrink)

A recording or performance of a song is a cover if there is an earlier, canonical recording of the song. It can seem intuitive to think that properly appreciating a cover requires considering it in relation to the original, or at least that doing so will yield a deeper appreciation. This intuition is supported by some philosophical accounts of covers. And it is complicated by the possibility of hearing in, whereby one hears elements of the original version in the cover. (...) We argue that it can nevertheless be just as legitimate to consider a cover version on its own as it is to consider it in relation to the earlier recording that it is covering. In some cases, these two modes of appreciation will offer distinct rewards. In other cases, one mode will be substantially more rewarding than the other. The details matter, especially in complicated cases like covers of covers, but neither mode is privileged in principle. (shrink)

Kevin Lynch's books are the classic underpinnings of modern urban planning and design, yet they are only a part of his rich legacy of ideas about human purposes and values in built form. City Sense and City Design brings together Lynch's remaining work, including professional design and planning projects that show how he translated many of his ideas and theories into practice. An invaluable sourcebook of design knowledge, City Sense and City Design completes the record of one of the (...) foremost environmental design theorists of our time and leads to a deeper understanding of his distinctively humanistic philosophy. The editors, both former students of Lynch, provide a cogent summary of his career and of the role he played in shaping and transforming the American urban design profession during the 1950s, the 1960s, and the 1970s. Each of the seven thematic groupings of writings and projects that follow begins with a short introduction explaining their content and their background. The essays in part I focus on the premises of Lynch's work: his novel reading of large-scale built environments and the notion that the design of an urban landscape should be as meaningful and intimate as the natural landscape. In part II, excerpts from Lynch's travel journals reveal his early ideas on how people perceive and interpret their surroundings—ideas that culminated in his seminal work, The Image of the City. This part of the book also presents Lynch's experiments with children and his assessment of environmental-perception research. The examples of both small-scale and large-scale analysis of visual form in part III are followed by three parts on city design. These include Lynch's more theoretical works on complex planning decisions involving both functional (spatial and structural organization) and normative (how the city works in human terms) approaches, articles discussing the principles that guided Lynch's teaching and practice of city design, and descriptions of Lynch's own projects in the Boston area and elsewhere. The book concludes with essays written late in Lynch's career, fantasy pieces describing utopias and offering new design freedoms and scenarios warning of horrifying "cacotopias.". (shrink)