Faulkner a bâti une partie de sa renommée sur la violence parfois controversée de ses récits. Mais l’acte criminel retient moins son attention que son contexte et sa signification morale. L’objet premier de la littérature, selon Faulkner, ce sont les conflits de l’homme, ou du cœur humain, avec eux-mêmes. Le propos de cet article est de mettre en évidence la façon dont Faulkner subvertit le modèle du roman noir, et substitue à l’enjeu traditionnel des histoires policières, celui des faits et (...) de l’identité du coupable, un problème moral. Il donne quelques indications sur la structure générale des rapports crime-culpabilité dans l’œuvre de Faulkner, avant de montrer comment cette thématique se décline dans ses « histoires de crime » au sens propre, c’est-à-dire dans L’Intrus (Intruder in the dust, 1948) et Le Gambit du cavalier, et irrigue la reconstitution faulknérienne de la société du Sud et de l’histoire des États-Unis. (shrink)

How does character information inform judgments of blame? Some argue that character information is indirectly relevant to blame because it enriches judgments about the mental states of a wrongdoer. Others argue that character information is directly relevant to blame, even when character traits are causally irrelevant to the wrongdoing. We propose an empirical synthesis of these views: a Two Channel Model of blame. The model predicts that character information directly affects blame when this information is relevant to the wrongdoing that (...) elicits blame. Further, the effect of character information on blame depends on judgments about the true self that are independent of judgments of intentionality. Across three pre-registered studies (N = 662), we found support for all three predictions of the Two Channel Model. We propose that this reflects two distinct functions of blame: a social regulatory function that encourages norm compliance and a pedagogical function that encourages personal improvement. (shrink)

Experimental philosophy of consciousness aims to investigate and explain our thinking about phenomenally conscious states. Based on empirical studies, researchers have argued (a) that we lack a folk concept of consciousness, (b) that we do not think entities like Microsoft feel regret, (c) that unfelt pains are widely accepted, and (d) that people do not attribute phenomenally conscious states to duplicated hamsters. In this article, I review these and other intriguing claims about people’s understanding of phenomenal consciousness. In doing so, (...) I also show why experimental philosophy of consciousness is challenging, although perhaps not quite as daunting as studying phenomenal consciousness itself. (shrink)

Acquired Innocence. The Law, the Charge, and K.’s Trial: Franz Kafka and Franz Brentano <This essay is a slightly revised English version of “Das Gesetz, die Anklage und K..s Prozess: Franz Kafka und Franz Brentano” in Jahrbuch der deutschen Schillergesellschaft 24 (1980) 333-356. The approximate pagination for the German publication is given in angle brackets within the text> CONTENTS 1. The charge against Joseph K. Ignorance of the natural sanction of law and custom a. Brentano’s conception of natural law b. (...) Natural law and human need in the Protagoras 2. Correct choice: Brentano’s ethical theory a. The empirical origin of the concepts “good” and “better”: analogous derivation of “true” 18 b. Evident and blind judgments; evident and blind emotions c. Virtue is unteachable: the point of K.’s Trial d. Guilt and definite acquittal are logically compatible 3. K.’s case on appeal: innocence can be acquired 4. K.’s delusion over guilt: the legend “Before the Law” 27 . (shrink)

DESCRIPTION—An essay showing Kafka's The Trial to be written as illustration of an important theory of natural that remains quite unknown all but a very few critics and commentators. CONTENTS 1. The charge against Joseph K. Ignorance of the natural sanction of law and custom a. Brentano's conception of natural law b. Natural law and human need in the Protagoras 2. Correct choice: Brentano's ethical theory a. The empirical origin of the concepts "good" and "better": analogous derivation of "true" b. (...) Evident and blind judgments; evident and blind emotions c. Virtue is unteachable: the point of K.'s Trial d. Guilt and definite acquittal are logically compatible 3. K.'s case on appeal: innocence can be acquired 4. K.'s delusion over guilt: the legend "Before the Law". (shrink)

Les mots « métaphysique » et « ontologie » se disent de façons multiples à l’intérieur de la philosophie analytique et ailleurs dans la philosophie du vingtième siècle. Ils sont souvent employés pour parler de la théorie ou l’analyse de ce qu’il y a, des espèces principales de ce qu’il y a et de leurs rapports. Mais les positivistes viennois, par exemple, appelaient « métaphysiques » les philosophies qu’ils n’aimaient pas (Carnap 1985, Campbell 1976 ch. 2)1. Et si Quine parle (...) de l’engagement ontologique ou ontique d’une théorie, celui-ci ne se confond nullement avec un engagement métaphysique ou existentiel quelconque. (shrink)

Le modèle unificationniste de l’explication métaphysique, basé sur les travaux de Kitcher sur l’explication scientifique, offre une alternative intéressante aux modèles présumant la conception supportive de l’explication métaphysique [backing model]. Par contre, le caractère adéquat de ce modèle, i.e. sa capacité à classifier comme métaphysiquement explicative/non-explicative des propositions qui préthéoriquement sont classés comme tel, n’a pas encore été exploré. Pour ce faire, des interprétations pour les relations de détermination et d’appartenance à un ensemble sont fournies. Celles-ci étant potentiellement sujette au (...) problème d’artificialité, i.e. présence d’un biais structurel favorisant l’attribution du caractère explicatif, une réponse est offerte. En effet, le modèle unificationniste permet d’identifier les patrons argumentatifs pouvant être légitimement mis en compétition en comparant la distance entre les ensembles de faits qui doivent être considérés comme vrais dans la formulation d’un patron argumentatif. Cette propriété a des conséquences intéressantes dans l’identification du niveau adéquat de débat entre des propositions compétitrices. (shrink)

Née il y a quatre-vingts ans, la «philosophie continentale» arrive au terme de son parcours. Sa carrière extraordinaire s’est vue favorisée par l’absence presque totale d’intérêt, de la part des philosophes analytiques ou des autres philosophes «exacts», pour ce que le philosophe australien David Stove appelle «la nosologie de la philosophie»2, l’exploration des multiples formes qu’a prises la mauvaise philosophie. Stove indique qu’une telle entreprise implique qu’on fasse de l’histoire. Tout au moins dans un premier temps, la nosologie de la (...) philosophie continentale est inséparable de l’histoire de cette lignée de la philosophie du vingtième siècle, histoire qui clarifierait les rapports historiques et philosophiques entre cette philosophie et la philosophie exacte. (shrink)

Toutes les propriétés sont-elles sur un pied d’égalité ? Selon une réponse populaire, toutes les propriétés ne sont pas également fondamentales : certaines sont fondamentales ou rares (« sparses »), tandis que d’autres ne le sont pas. Une version de cette réponse soutient que les propriétés fondamentales sont les propriétés causalement efficaces. Une autre version soutient que les propriétés fondamentales sont des entités temporelles ou même des forces ou des pouvoirs. Une autre version encore soutient que les propriétés positives, contrairement (...) aux propriétés négatives ou disjonctives, sont fondamentales. (shrink)

Le problème de l’induction (humien) a récemment été abordé par Steel dans son article de 2010. Celui-ci soutient que les théories d’apprentissage formelles permettent de justifier logiquement le principe de l’induction, ce dernier assurant la fiabilité logique des méthodes. Cette proposition a été critiquée par Howson en 2011, ce dernier mettant en doute la possibilité même qu’une méthode puisse être logiquement fiable. Bien que Steel ait offert une réponse à cette critique, il n’y répond pas directement. Dans le présent article, (...) une réponse frontale à celle-ci est offerte en s’inspirant des pratiques de tests d’hypothèses en sciences biologiques. Pour ce faire, une règle de construction des ensembles d’hypothèses est proposée, règle offrant une justification logique au fait qu’une méthode convergera nécessairement vers la vérité. Cet amendement étant cohérent avec l’ensemble de la proposition de Steel, il est ainsi possible d’affirmer que sa thèse est renforcée par cette proposition. (shrink)

Cet article a deux objectifs. Le premier est de montrer pourquoi l’argument instrumental en faveur de la démocratie est insuffisant pour justifier la délibération politique. Si notre but est l’optimisation du potentiel épistémique d’un régime politique, et que des approches agrégatives et inférentielles (sans délibération) atteignent cet objectif, alors nous ne pouvons plus justifier la délibération sur cette base. Ce problème peut être contourné en reprenant une distinction de Daniel Andler. Pour ce dernier, le groupe délibératif se distingue du groupe (...) agrégatif parce qu’il permet aux agents, par une occasion éducative informelle, de se responsabiliser. La délibération présente donc un potentiel épistémique supérieur, mais qui ne se limite pas à identifier la meilleure réponse dans un temps donné. Le second objectif de l’article est de montrer comme l’argument d’Andler fait le pont entre, d’une part, les théories de la justification publique et, d’autre part, les théories de la démocratie épistémique. (shrink)

Une des contributions phares de Luc Bégin à l’éthique publique est d’avoir bien documenté les obstacles auxquels les gardiens institutionnels québécois doivent porter une attention particulière. Bégin s’est notamment intéressé aux conditions dans lesquelles les ordres professionnels, comme l’Ordre des ingénieurs du Québec, sont moins susceptibles de protéger le public contre des pratiques répréhensibles (corruption, collusion, etc.). Je poursuis les réflexions de Bégin à partir d’un point de vue « épistémique ». Je montre d’abord comment les ordres professionnels ont tendance (...) à produire des connaissances sur l’état de la profession à partir des informations partagées par leurs propres membres. J’analyse comment cette pratique peut générer un biais du survivant, et obscurcir des problèmes centraux à une profession. Finalement, je propose des pistes de solution à ce problème pour les ordres professionnels. (shrink)

Cet article poursuit la réflexion de Dilhac (2014) touchant la relation entre politique et vérité. Au terme d’une analyse de la tolérance chez Mill et Popper, Dilhac conclut qu’une conception épistémique de la tolérance manque sa dimension politique, et qu’il est préférable d’opter pour le concept rawlsien de consensus raisonnable. Discutant ces résultats, le premier objectif est ici de montrer qu’une notion de « raisonnabilité » peut facilement trouver ses racines dans la neutralité scientifique wébérienne, et donc être porteuse d’une (...) dimension épistémique minimale. Le second objectif est de clarifier l’impact de cet argument particulier sur le débat général entourant la démocratie épistémique. Il sera défendu que l’opposition traditionnelle entre les conceptions épistémique et politique de la délibération est à trouver dans un certain perfectionnisme épistémique, mais qu’il existe au moins une conception minimale du potentiel épistémique tout à fait compatible avec les valeurs fondamentales du libéralisme, comme l’inclusion, l’égalité ou la diversité. En d’autres termes, les exigences épistémiques minimales de la neutralité scientifique peuvent être indépendantes du perfectionnisme épistémique. (shrink)

L’objectif de cet article est double. D’une part, il vise à identifier une interprétation éthique de la neutralité axiologique, et non de réduire ce critère à des considérations épistémologiques comme la distinction entre faits et valeurs. On peut, en effet, interpréter le critère de neutralité axiologique comme un mécanisme visant à défendre l’autonomie des différents membres de la communauté universitaire. D’autre part, cet article entend utiliser cette interprétation éthique pour répondre aux critiques contemporaines de la neutralité axiologique. Amartya Sen et (...) Hilary Putnam ont proposé des critiques pertinentes de la neutralité axiologique, en réfléchissant sur les conditions d’objectivité du discours éthique et politique. Au terme de cette analyse, nous proposerons une conception publique de la science, qui répond à l’impératif éthique de neutralité en sciences sociales, ainsi qu’au programme de recherche amorcé par Sen et Putnam. L’examen critique et public de la science est ce qui permet de respecter tant l’exigence de neutralité chez Weber que la demande d’une science renouvelée chez Sen et Putnam. (shrink)

Que les récits utopiques et contre-utopiques sont-ils censés nous apprendre que nous ne sachions déjà – que l'état du monde pourrait être meilleur, ou pire, qu'il n'est ? Qu'ont-ils à nous dire de la sanction pénale, comme concept et comme pratique, et que celle-ci nous apprend-elle en retour des limites de l'utopie comme récit et comme discours ? En mettant l'accent sur les références explicites, dans 1984, à la suppression systématique de tout ce qui pourrait ressembler à une règle, et (...) en resituant le roman dans le contexte social et colonial de l'expérience orwellienne de l'injustice pénale, cet article montre que les lectures d'Orwell inspirées de Rorty, Foucault et Deleuze, et centrées sur les notions de pouvoir, de discipline et de contrôle, manquent en partie leur objet. Ni simple « satire », ni « prophétie », ni « expérience de pensée », 1984 exprime la grammaire profonde de notre conception libérale du droit pénal, comme le dirait Wittgenstein. S'il n'est jamais question pour Orwell de dénoncer l'utopie comme intrinsèquement dangereuse, 1984 révèle toutefois qu'il est impossible d'en saisir l'élément de perfection par le droit. En ce sens, la « dernière utopie » des droits humains (S. Moyn) n'en est pas une. --- What are we supposed to learn from utopian/dystopian fiction – beyond the obvious fact that the state of the world could be better, or worse ? What can these fables tell us about criminal penalty as a concept and as practice ? Conversely, what can punishment tell us of the limits of utopia as a tale and as discourse ? By stressing 1984's explicit references to the meticulous elimination of anything vaguely resembling a rule, while putting the novel in the perspective of Orwell's social and colonial experience of penal injustice, this paper shows that interpretations of Orwell inspired by the likes of Rorty, Foucault or Deleuze, which are grounded on power, discipline or control, somehow miss their target. No mere “satire” nor “prophecy”, nor even “thought experiment”, 1984 expresses the deep-seated grammar of our liberal conception of penal law, as Wittgenstein would put it. While Orwell aims in no way to dismiss utopia as intrinsically dangerous, 1984 however shows that the element of perfection it contains cannot be grasped by law. In this respect, the “Last Utopia” of human rights (S. Moyn) is certainly not one. (shrink)

La neutralité axiologique est souvent présentée comme une vertu professorale, ou comme une composante essentielle d'une déontologie de l'enseignement. Nous mettons cette conception de la neutralité axiologique à l'épreuve, notamment parce qu'elle ne permet pas d'expliquer 1) l'importance d'un enseignement diversifié, 2) l'importance, pour les personnes subissant une influence illégitime, d'avoir des recours institutionnels, et 3) l'importance qui devrait être accordée par l'Université à l'autonomie des étudiant-e-s. Pour ces raisons, nous proposons plutôt d'interpréter la neutralité axiologique comme une exigence institutionnelle, (...) exigence compatible avec une certaine tradition de la liberté académique. (shrink)

Le but de ce recueil est d’offrir des commentaires accessibles et introductifs aux textes classiques qu’ils accompagnent, en ouvrant des perspectives de discussion sur le thème du capitalisme. C’est en ce sens qu’Emmanuel Chaput lance le débat en commentant le texte de Pierre-Joseph Proudhon, « Qu’est-ce que la propriété ? ». Les textes de Karl Marx ne sont bien sûr pas laissés pour compte : Samuel-Élie Lesage s’engage fermement dans cette voie en discutant L’idéologie allemande de Karl Marx, Christiane Bailey (...) nous offre d’approcher différemment l’œuvre marxienne en abordant son traitement de la question animale dans des extraits du Manifeste du parti communiste et du Travail salarié et capital, et Mathieu Joffre-Lainé nous présente une analyse fine des questions proprement économiques du Capital. Abordant les alternatives au capitalisme dans la pensée de Léon Bourgeois, Éliot Litalien commente La Solidarité et Simon-Pierre Chevarie-Cossette s’attaque à l’analyse de l’Essai d’une philosophie de la solidarité. Enfin, en liant capitalisme, patriarcat et pouvoir politique, Tara Chanady propose une lecture du texte Du mariage et de l’amour de Emma Goldman. La conclusion de Marie-Eve Jalbert se situe dans une perspective contemporaine et critique en décortiquant la critique du socialisme avancée par Friedrich A. Hayek. (shrink)

Pourquoi accorder un rôle essentiel à la délibération publique dans le choix des normes éthiques et politiques guidant les sciences? À partir d’un débat récent en économie du bien-être, cet article soutient que l’introduction de normes éthiques et politiques en sciences doit respecter le principe de neutralité procédurale, et qu’une délibération publique bien encadrée respecte ce principe. Je présenterai deux raisons de croire que les sciences doivent respecter la neutralité procédurale. Le premier argument est lié au rôle que devrait jouer (...) l’examen libre et critique dans le développement des sciences. Le second argument repose sur l’idée que les sciences devraient être sensibles aux procédures présentant le meilleur potentiel épistémique. Pour ces deux raisons, si elle prend position en faveur d’idéaux normatifs, l’économie du bien-être devrait se tourner vers une approche délibérative, rationnelle et impartiale pour y parvenir. (shrink)

Ce livre a deux grands objectifs. D’abord, il expose en quoi les institutions québécoises du génie peuvent, et doivent, être perfectionnées au fil du temps. En d’autres termes, des institutions comme l’Ordre des ingénieurs du Québec doivent entretenir une quête constante d’excellence. Pour ce faire, les auteurs passent en revue de grands événements historiques ayant marqué la profession d’ingénieur au Québec, allant de l’évolution du statut juridique d’ingénieur jusqu’à la gestion de crises, en passant par la promotion de certains idéaux (...) par les institutions du génie. Ensuite, le livre explique en quoi la délibération éthique des ingénieurs, et leur caractère moral, est en partie affectée par l’état des institutions du génie. En d’autres termes, des institutions en piètre état peuvent être une source de conflits éthiques pour les professionnels. Les auteurs illustrent ce constat avec des études de cas, portant notamment sur les loyautés multiples, la corruption grise, et la protection de l’environnement. Pour les auteurs, ces deux niveaux de réflexion sont solidaires. Si nous tenons vraiment à renforcer les compétences morales des ingénieurs, nous devons parfaire les structures dans lesquelles ils évoluent. (shrink)

Un biologiste fait une découverte incompatible avec des conceptions religieuses de la vie bonne. En classe, un professeur d'université profite de son exposé magistral pour faire la promotion d'une idéologie politique. Un fonds de recherche des sciences sociales refuse de financer un projet visant à résoudre le problème de la sous-représentation des femmes en politique, affirmant qu'une telle recherche n'est pas scientifique. Tous ces exemples témoignent de l'interaction constante entre, d'une part, l'enseignement et la recherche scientifique, et d'autre part, les (...) enjeux normatifs au sein de sphères d'influence. Les sciences doivent-elles être neutres? La normativité des sciences est-elle inévitable? Et de quoi parle-t-on lorsque nous faisons référence à la neutralité scientifique? Cette entrée exposera les principales réponses à ces trois questions. Après avoir clarifié le cadre conceptuel et la problématique de cette entrée, nous explorerons les approches wébérienne et positiviste en faveur de la neutralité des sciences. Ces deux perspectives seront confrontées à divers objections, notamment celles du pragmatisme américain. En réponse à l’ethos mertonien des sciences, nous présenterons finalement la critique féministe selon laquelle les disciplines scientifiques ne peuvent pas faire l’économie d’objectifs éthiques, politiques ou sociaux. Pour des raisons de simplicité, cette entrée approfondira surtout des modèles et arguments issus de l’économie, de la biologie et des sciences de la santé, des disciplines ayant été au cœur des controverses entourant la neutralité des sciences. (shrink)

L’objectif de cette article est de comprendre la neutralité axiologique non pas comme une exigence épistémologique, mais plutôt comme un idéal éducationnel. Max Weber propose une science basée sur la description factuelle, de laquelle on exclut la formulation de jugements de valeur. Or, il faut démontrer pourquoi il est préférable de séparer les jugements descriptifs des jugements évaluatifs. L’objectif de Weber est de préserver l'autonomie intellectuelle des étudiants. Pour Weber, la classe et l'académie en général sont des lieux politiques. Ces (...) rapports au sein de la classe sont nécessaires pour transmettre des connaissances, des méthodes et le goût de l'autonomie intellectuelle. Or, il serait contraire au principe d'autonomie de laisser le professeur influencer et convaincre ses étudiants, de façon partisane, d'adhérer à certaines thèses normatives. Weber propose ainsi un mécanisme pour éviter que le professeur n'ixnfluence ses étudiants de manière illégitime. (shrink)

Prouver et gouverner étudie le rôle des institutions, des conventions et des enjeux normatifs dans la construction d’indicateurs quantitatifs. Desrosières pense qu’on ne peut étudier le développement scientifique des statistiques sans prendre en compte le développement institutionnel – en particulier le rôle de l’État – dans la constitution de cette discipline.

On compte, parmi les nombreux ennemis de Kevin Mulligan, une foule de personnes bigarrées et (selon notre professeur) profondément vicieuses : les philosophes continentaux, les pharisiens, les amis de l’Europe, des Droits de l’Homme, du politiquement correct, des lettres, des études genres et bien sûr, les gauchistes. On peut faire remonter le terme "gauchiste" à Lénine (1920) qui en usait pour designer cette gauche (communiste) qui, pour rester fidèle à son idéologie, refusait de participer aux élections et, par conséquent, (...) était condamnée à rester éternellement un groupuscule. Pour Vladimir Illich, le vice des gauchistes est prudentiel : parce qu’ils sont focalisés sur leur idéologie, les gauchistes n’agissent pas pour prendre le pouvoir. Ce vice est doublé d’une faute épistémique : en s’arc-boutant (comme des enfants) sur leurs principes – quitte à ne jamais voir leurs idées aboutir –, les gauchistes sont bêtes. Le reproche de Lénine n’est pas très éloigné de celui que l’on fait habituellement à la gauche : elle a de grands rêves irréalisables qu’elle ne cherche jamais à concrétiser – ou de manière magistralement infantile. Cette vision du gauchiste comme un brave hippie un peu benêt sous-estime largement, à mon sens, les vices instanciés par les personnes atteintes de cette maladie politique. -/- Dans cet article, je vous propose d’explorer avec moi tous les vices du gauchisme en regardant, pour commencer, (I) ce que sont la gauche et la droite, puis en avançant pas à pas, (II) une définition en conditions nécessaires et suffisantes du gauchisme. Il conviendra également de ne pas oublier son opposé, tout aussi dangereux (et trop méconnu), le droitisme. C’est pourquoi, une fois que nous aurons caractérisé le gauchisme, je proposerai (III) une définition du droitisme en détaillant ses vices les plus inavouables. Nous pourrons alors (IV) identifier ce qu’est, en général, cette maladie infantile de la politique, suite à quoi (V) je vous prescrirai un vaccin pour vous en prémunir. Avant de débuter, il convient de préciser que si nous parlons ici de gauchisme et de droitisme, nous ne faisons aucune assomption concernant la gauche et la droite ; une personne de gauche n’est pas nécessairement un gauchiste ; de même, tout homme ou femme de droite qui se respecte cherche à tout prix à éviter les droitistes (et vice versa). (shrink)

With Jan Degenaar and Kevin O’Regan’s (D&O) critique of (what they call) ‘autopoietic enactivism’ as point of departure, this article seeks to revisit, refine, and develop phenomenology’s significance for the enactive view. Arguing that D&O’s ‘sensorimotor theory’ fails to do justice to perceptual meaning, the article unfolds by (1) connecting this meaning to the notion of enaction as a meaningful co-definition of perceiver and perceived, (2) recounting phenomenological reasons for conceiving of the perceiving subject as a living body, and (...) (3) showing how the phenomenological perspective does a better job at fulfilling D&O’s requirement for grounding notions of mentality in ‘outer’ criteria than they do. The picture that thus emerges is one of perceptual meaning as an integration of lived, living, and behavioral aspects – a structure of behavior that cannot be captured by appeal to sensorimotor capacities alone but that is adequately illuminated by the enactive notion of adaptive autonomy. (shrink)

Can new technology enhance purpose-driven, democratic dialogue in groups, governments, and societies? Online Deliberation: Design, Research, and Practice is the first book that attempts to sample the full range of work on online deliberation, forging new connections between academic research, technology designers, and practitioners. Since some of the most exciting innovations have occurred outside of traditional institutions, and those involved have often worked in relative isolation from each other, work in this growing field has often failed to reflect the full (...) set of perspectives on online deliberation. This volume is aimed at those working at the crossroads of information/communication technology and social science, and documents early findings in, and perspectives on, this new field by many of its pioneers. -/- CONTENTS: -/- Introduction: The Blossoming Field of Online Deliberation (Todd Davies, pp. 1-19) -/- Part I - Prospects for Online Civic Engagement -/- Chapter 1: Virtual Public Consultation: Prospects for Internet Deliberative Democracy (James S. Fishkin, pp. 23-35) -/- Chapter 2: Citizens Deliberating Online: Theory and Some Evidence (Vincent Price, pp. 37-58) -/- Chapter 3: Can Online Deliberation Improve Politics? Scientific Foundations for Success (Arthur Lupia, pp. 59-69) -/- Chapter 4: Deliberative Democracy, Online Discussion, and Project PICOLA (Public Informed Citizen Online Assembly) (Robert Cavalier with Miso Kim and Zachary Sam Zaiss, pp. 71-79) -/- Part II - Online Dialogue in the Wild -/- Chapter 5: Friends, Foes, and Fringe: Norms and Structure in Political Discussion Networks (John Kelly, Danyel Fisher, and Marc Smith, pp. 83-93) -/- Chapter 6: Searching the Net for Differences of Opinion (Warren Sack, John Kelly, and Michael Dale, pp. 95-104) -/- Chapter 7: Happy Accidents: Deliberation and Online Exposure to Opposing Views (Azi Lev-On and Bernard Manin, pp. 105-122) -/- Chapter 8: Rethinking Local Conversations on the Web (Sameer Ahuja, Manuel Pérez-Quiñones, and Andrea Kavanaugh, pp. 123-129) -/- Part III - Online Public Consultation -/- Chapter 9: Deliberation in E-Rulemaking? The Problem of Mass Participation (David Schlosberg, Steve Zavestoski, and Stuart Shulman, pp. 133-148) -/- Chapter 10: Turning GOLD into EPG: Lessons from Low-Tech Democratic Experimentalism for Electronic Rulemaking and Other Ventures in Cyberdemocracy (Peter M. Shane, pp. 149-162) -/- Chapter 11: Baudrillard and the Virtual Cow: Simulation Games and Citizen Participation (Hélène Michel and Dominique Kreziak, pp. 163-166) -/- Chapter 12: Using Web-Based Group Support Systems to Enhance Procedural Fairness in Administrative Decision Making in South Africa (Hossana Twinomurinzi and Jackie Phahlamohlaka, pp. 167-169) -/- Chapter 13: Citizen Participation Is Critical: An Example from Sweden (Tomas Ohlin, pp. 171-173) -/- Part IV - Online Deliberation in Organizations -/- Chapter 14: Online Deliberation in the Government of Canada: Organizing the Back Office (Elisabeth Richard, pp. 177-191) -/- Chapter 15: Political Action and Organization Building: An Internet-Based Engagement Model (Mark Cooper, pp. 193-202) -/- Chapter 16: Wiki Collaboration Within Political Parties: Benefits and Challenges (Kate Raynes-Goldie and David Fono, pp. 203-205) -/- Chapter 17: Debian’s Democracy (Gunnar Ristroph, pp. 207-211) -/- Chapter 18: Software Support for Face-to-Face Parliamentary Procedure (Dana Dahlstrom and Bayle Shanks, pp. 213-220) -/- Part V - Online Facilitation -/- Chapter 19: Deliberation on the Net: Lessons from a Field Experiment (June Woong Rhee and Eun-mee Kim, pp. 223-232) -/- Chapter 20: The Role of the Moderator: Problems and Possibilities for Government-Run Online Discussion Forums (Scott Wright, pp. 233-242) -/- Chapter 21: Silencing the Clatter: Removing Anonymity from a Corporate Online Community (Gilly Leshed, pp. 243-251) -/- Chapter 22: Facilitation and Inclusive Deliberation (Matthias Trénel, pp. 253-257) -/- Chapter 23: Rethinking the ‘Informed’ Participant: Precautions and Recommendations for the Design of Online Deliberation (Kevin S. Ramsey and Matthew W. Wilson, pp. 259-267) -/- Chapter 24: PerlNomic: Rule Making and Enforcement in Digital Shared Spaces (Mark E. Phair and Adam Bliss, pp. 269-271) -/- Part VI - Design of Deliberation Tools -/- Chapter 25: An Online Environment for Democratic Deliberation: Motivations, Principles, and Design (Todd Davies, Brendan O’Connor, Alex Cochran, Jonathan J. Effrat, Andrew Parker, Benjamin Newman, and Aaron Tam, pp. 275-292) -/- Chapter 26: Online Civic Deliberation with E-Liberate (Douglas Schuler, pp. 293-302) -/- Chapter 27: Parliament: A Module for Parliamentary Procedure Software (Bayle Shanks and Dana Dahlstrom, pp. 303-307) -/- Chapter 28: Decision Structure: A New Approach to Three Problems in Deliberation (Raymond J. Pingree, pp. 309-316) -/- Chapter 29: Design Requirements of Argument Mapping Software for Teaching Deliberation (Matthew W. Easterday, Jordan S. Kanarek, and Maralee Harrell, pp. 317-323) -/- Chapter 30: Email-Embedded Voting with eVote/Clerk (Marilyn Davis, pp. 325-327) -/- Epilogue: Understanding Diversity in the Field of Online Deliberation (Seeta Peña Gangadharan, pp. 329-358). -/- For individual chapter downloads, go to odbook.stanford.edu. (shrink)

Teachers encountered numerous challenges posed by the COVID-19 outbreak. Herewith, this study aimed to determine the challenges encountered by Filipino teachers in the new normal and their coping mechanisms. This study employed a qualitative inquiry to determine the challenges encountered and coping mechanisms employed by teachers amid modular instruction, involving 10 teachers from five secondary schools in the Philippines who participated voluntarily. Data were gathered through a written narrative from each participant and were analyzed thematically. Themed findings showed that these (...) teachers are greatly challenged in terms of learning quality transfer, module distribution and retrieval, students’ difficulties in following instruction, power disruption, internet connection, and health risks posed by the pandemic. Nevertheless, these teachers dealt with these difficulties by employing their own coping techniques. Teaching can be challenging and frustrating, especially in these difficult times, but as these teachers demonstrated, everything is possible. Hence, educators must be ready for any situation that may arise. This situation is unlikely to get better anytime soon; instead, teachers will need to adjust to and accept this reality. (shrink)

Purpose This paper aims to formalize long-term trajectories of human civilization as a scientific and ethical field of study. The long-term trajectory of human civilization can be defined as the path that human civilization takes during the entire future time period in which human civilization could continue to exist. -/- Design/methodology/approach This paper focuses on four types of trajectories: status quo trajectories, in which human civilization persists in a state broadly similar to its current state into the distant future; catastrophe (...) trajectories, in which one or more events cause significant harm to human civilization; technological transformation trajectories, in which radical technological breakthroughs put human civilization on a fundamentally different course; and astronomical trajectories, in which human civilization expands beyond its home planet and into the accessible portions of the cosmos. -/- Findings Status quo trajectories appear unlikely to persist into the distant future, especially in light of long-term astronomical processes. Several catastrophe, technological transformation and astronomical trajectories appear possible. -/- Originality/value Some current actions may be able to affect the long-term trajectory. Whether these actions should be pursued depends on a mix of empirical and ethical factors. For some ethical frameworks, these actions may be especially important to pursue. (shrink)

There is consensus within the chemosciences that olfactory perception is of the molecular structure of chemical compounds, yet within philosophical theories of smell there is little agreement about the nature of smell. The paper critically assesses the current state of debate regarding smells within philosophy in the hopes of setting it upon firm scientific footing. The theories to be covered are: Naïve Realism, Hedonic Theories, Process Theory, Odor Theories, and non-Objectivist Theories. The aforementioned theories will be evaluated based on their (...) explanations of the (a) the olfactory quality of a smell, (b) smells as distal entities, and (c) our experience of smells as intentional objects. The paper concludes with a defense of Molecular Structure Theory that demonstrating its superiority in accounting for each of these three aspects of smell. (shrink)

In a recent reply to our article, “What is Interpretability?,” Prasetya argues against our position that artificial neural networks are explainable. It is claimed that our indefeasibility thesis—that adding complexity to an explanation of a phenomenon does not make the phenomenon any less explainable—is false. More precisely, Prasetya argues that unificationist explanations are defeasible to increasing complexity, and thus, we may not be able to provide such explanations of highly complex AI models. The reply highlights an important lacuna in our (...) original paper, the omission of the unificationist account of explanation, and affords us the opportunity to respond. Here, we argue that artificial neural networks are explainable in a way that should satisfy unificationists and that interpretability methods present ways in which ML theories can achieve unification. (shrink)

The chapter unfolds in the following sections. The first section exam- ines the reasons for claiming that olfactory perception is spatially unstruc- tured and our experience of smells has an abstract structure. The second section elucidates the further arguments that olfaction cannot generate figure-ground segregation. The third section assesses the conclusion that olfactory perception and experience cannot solve the MPP. Following the overview of the many problems inherent to distal olfactory percep- tion, MST will be introduced as an alternative perspective (...) that allows for figure-ground segregation and perceiving multiple olfactory objects within an array. The chapter then concludes by replying to the shared argument that olfactory distal perception does not have the requisite res- olution to resolve the many properties problem. (shrink)

Are properties perfectly natural (or not) relative to worlds, or are they perfectly natural (or not) tout court? That is, could there be a property P that is instanti-ated at worlds w1 and w2, and is perfectly natural at w1 but not at w2? Here, we offer an original argument for the non-world-relativity of perfect naturalness. Along the way, we reply to a prima facie compelling argument for the contin-gency of perfect naturalness, based upon the connection between natural prop-erties and (...) laws of nature. (shrink)

The study assessed the conceptual understanding and attitude toward fractions of teacher education students in a socio-constructivist learning environment. Specifically, it determined the students’ level of conceptual understanding before and after instruction; verified the types of conceptual changes that occurred; and ascertained the attitude of students toward fractions before and after instruction and its relationship to their levels of understanding. Descriptive-correlational research method was used. Socio-constructivist context-based teaching method was employed to introduce the concept of fractions. Achievement tests and interviews (...) were administered to determine the students’ level of conceptual understanding. Conceptual analysis based on Jensen and Finley’s (1995) method with Tiberghien’s (1994) classification of changes was utilized to describe students’ conceptual understanding and conceptual changes. In order to determine their attitude on fractions, students were asked to answer the socio-constructivist attitude questionnaire. The level of conceptual understanding of teacher education students in fraction was functional misconception and partial understanding before and after instruction, respectively. The type of conceptual change that occurred among teacher education students was change for the better. Socio-constructivist learning more likely to improve students’ attitudes toward fractions; promoted prosocial behavior among students; and tend to increase students’ activeness in the classroom activities as evidenced. (shrink)

Expressivists about normative thought and discourse traditionally deny that there are nondeflationary normative propositions. However, it has recently been suggested that expressivists might avoid a number of problems by providing a theory of normative propositions compatible with expressivism. This paper explores the prospects for developing an expressivist theory of propositions within the framework of cognitive act theories of propositions. First, I argue that the only extant expressivist theory of cognitive propositions—Michael Ridge's ‘ecumenical expressivist’ theory—fails to explain identity conditions for normative (...) propositions. Second, I argue that this failure motivates a general constraint—the ‘unity requirement’—that any expressivist theory of propositions must provide a unified nonrepresentational explanation of that in virtue of which propositional attitudes have the content that they have. Third, I argue that conceptual role accounts of content provide a promising framework in which to develop an expressivist theory of cognitive propositions. (shrink)

Mathematics is considered one of the most challenging courses for many elementary pre-service teachers (EPTs). In hopes for improvement, teacher educators have been incorporating a jigsaw strategy to equip future teachers with the necessary competencies. Hence, the study aimed to determine the effectiveness of the jigsaw strategy with EPTs’ level of mathematics achievement and interest in an online cooperative learning environment. The research utilized a pre-experimental design with 40 participants. The researchers used pretest and posttest questions covering fraction operations and (...) a mathematics interest questionnaire before and after the intervention. With the implementation of the jigsaw strategy, results showed that the EPTs’ mathematics achievement improved while their interest in mathematics improved to some extent. Likewise, a significant difference between the pre-and post-intervention concerning the EPTs’ mathematics achievement and interest in mathematics was found. Furthermore, correlation analysis revealed that study time is negatively related to mathematics achievement, as is the overall level of interest in mathematics. These findings imply that a jigsaw strategy is a useful tool in teaching mathematics online. However, several modifications may be considered to recognize that the EPTs’ interest in mathematics varies from one person to another. Teacher education institutions are encouraged to apply this strategy not only for EPTs to increase their mathematical know-hows but also to serve as an example for them to employ in their future teaching careers. (shrink)

Kriegel described the problem of intentional inexistence as one of the ‘perennial problems of philosophy’, 307–340, 2007: 307). In the same paper, Kriegel alluded to a modal realist solution to the problem of intentional inexistence. However, Kriegel does not state by name who defends the kind of modal realist solution he has in mind. Kriegel also points out that even what he believes to be the strongest version of modal realism does not pass the ‘principle of representation’ and thus modal (...) realism is not an adequate solution to the problem of intentional inexistence. In this paper, I respond to Kriegel by defending a modal realist solution that he did not consider in 2007, called ‘extended modal realism’. EMR is a version of modal realism where possible worlds are not completely isolated as they are under the Lewisian model. Rather, under EMR worlds are, in a way, spatiotemporally related. The fact EMR worlds are related allows EMR to sufficiently pass the principle of representation and thus can be deemed a legitimate solution to the problem of intentional inexistence. I conclude that either EMR can pass the principle of representation in some cases or, and I think the more sensible option, we give up on the principle of representation altogether. (shrink)

Batı’da teorik felsefe; Analitik Felsefe (AF), Kıta Felsefesi (KF) ve Felsefe Tarihi (FT) olmak üzere üçe ayrılır. Fakat üçünde de işler yolunda değildir. AF, felsefenin bir bilim olabileceği iddiasından kuşku duyduğu için gerçek dünyayla ilgilenmiyorken başından beri uygun bir teorik yöntem izlemeyen Kıta Felsefesinin uygulanışı, belirli politik ve etik yargılara hizmet edecek şekilde özelleştirilmiştir. FT çalışmalarının gidişatı ise eldeki eserin nesnel değerinden daha çok ilgili filozofun ait olduğu ulus veya kültüre göre bölgesel bir temelde gelişmiştir. Felsefede ilerleme sağlanacaksa bu ancak (...) bahsi geçen tuzaklardan kaçınılarak gerçekleşebilir. (shrink)

The study determined the problem-solving performance and skills of prospective elementary teachers (PETs) in the Northern Philippines. Specifically, it defined the PETs’ level of problem-solving performance in number sense, measurement, geometry, algebra, and probability; significant predictors of their problem-solving performance in terms of sex, socio-economic status, parents’ educational attainment, high school graduated from and subject preference; and their problem-solving skills. The PETs’ problem-solving performance was determined by a problem set consisting of word problems with number sense, measurement, geometry, algebra, and (...) probability. A mixed-method research design was employed. Senior PETs purposively served as a sample where they mostly preferred to teach other subjects than mathematics. PETs who preferred math performed satisfactorily, while prospective teachers who opted for other subjects performed unsatisfactorily. The PETs’ unsatisfactory output indicates the need for remediation to advance the mathematical material skills and enrich the problem-solving abilities of these primary schools' potential teachers. Besides, results showed that subject preference strongly affected and predicted the problem-solving success of the PETs. PETs who preferred to teach mathematics performed significantly better than their counterparts; hence, mathematics as a field of specialization in the Bachelor of Elementary Education program may be considered by teacher education institutions. Further, most PETs displayed lack of problem-solving skills; thus, a Problem-Solving course is recommended for them. (shrink)

Interactive theorem provers might seem particularly impractical in the history of philosophy. Journal articles in this discipline are generally not formalized. Interactive theorem provers involve a learning curve for which the payoffs might seem minimal. In this article I argue that interactive theorem provers have already demonstrated their potential as a useful tool for historians of philosophy; I do this by highlighting examples of work where this has already been done. Further, I argue that interactive theorem provers can continue to (...) be useful tools for historians of philosophy in the future; this claim is defended through a more conceptual analysis of what historians of philosophy do that identifies argument reconstruction as a core activity of such practitioners. It is then shown that interactive theorem provers can assist in this core practice by a description of what interactive theorem provers are and can do. If this is right, then computer verification for historians of philosophy is in the offing. (shrink)

The shape of a life hypothesis holds that the temporal sequence of good or bad times in a life can itself be a valuable feature of that life. This is generally thought to be incompatible with additivism about lifetime well-being, which holds that lifetime well-being is fully determined by momentary well-being. This paper examines Dale Dorsey’s recent argument that these views are in fact compatible. I argue that accepting the conjunction of these views requires stronger commitments than Dorsey recognizes. After (...) arguing that these commitments are problematic, I conclude that we should reject the compatibility claim. (shrink)

Predictable polarization is everywhere: we can often predict how people’s opinions, including our own, will shift over time. Extant theories either neglect the fact that we can predict our own polarization, or explain it through irrational mechanisms. They needn’t. Empirical studies suggest that polarization is predictable when evidence is ambiguous, that is, when the rational response is not obvious. I show how Bayesians should model such ambiguity and then prove that—assuming rational updates are those which obey the value of evidence—ambiguity (...) is necessary and sufficient for the rationality of predictable polarization. The main theoretical result is that there can be a series of such updates, each of which is individually expected to make you more accurate, but which together will predictably polarize you. Polarization results from asymmetric increases in accuracy. This mechanism is not only theoretically possible, but empirically plausible. I argue that cognitive search—searching a cognitively accessible space for a particular item—often yields asymmetrically ambiguous evidence, I present an experiment supporting its polarizing effects, and I use simulations to show how it can explain two of the core causes of polarization: confirmation bias and the group polarization effect. (shrink)

This chapter offers a complete account of Aristotle’s underexplored treatment of the virtue of wittiness (eutrapelia) in Nicomachean Ethics IV.8. It addresses the following questions: (1) What, according to Aristotle, is this virtue and what is its structure? (2) How do Aristotle’s moral psychological views inform Aristotle’s account, and how might Aristotle’s discussions of other, more familiar virtues, enable us to understand wittiness better? In particular, what passions does the virtue of wittiness concern, and how might the virtue (and its (...) attendant vices) be related to the virtue of temperance (and its attendant vices)? (3) How does wittiness, as an ethical virtue, benefit its possessor? (4) How can Aristotle resolve some key tensions that his introducing a virtue of wittiness apparently generates for his ethics? In addition to exploring these questions, this chapter challenges some commonly accepted accounts of Aristotle’s views on the nature of the laughable. (shrink)

Kevin Lynch's books are the classic underpinnings of modern urban planning and design, yet they are only a part of his rich legacy of ideas about human purposes and values in built form. City Sense and City Design brings together Lynch's remaining work, including professional design and planning projects that show how he translated many of his ideas and theories into practice. An invaluable sourcebook of design knowledge, City Sense and City Design completes the record of one of the (...) foremost environmental design theorists of our time and leads to a deeper understanding of his distinctively humanistic philosophy. The editors, both former students of Lynch, provide a cogent summary of his career and of the role he played in shaping and transforming the American urban design profession during the 1950s, the 1960s, and the 1970s. Each of the seven thematic groupings of writings and projects that follow begins with a short introduction explaining their content and their background. The essays in part I focus on the premises of Lynch's work: his novel reading of large-scale built environments and the notion that the design of an urban landscape should be as meaningful and intimate as the natural landscape. In part II, excerpts from Lynch's travel journals reveal his early ideas on how people perceive and interpret their surroundings—ideas that culminated in his seminal work, The Image of the City. This part of the book also presents Lynch's experiments with children and his assessment of environmental-perception research. The examples of both small-scale and large-scale analysis of visual form in part III are followed by three parts on city design. These include Lynch's more theoretical works on complex planning decisions involving both functional (spatial and structural organization) and normative (how the city works in human terms) approaches, articles discussing the principles that guided Lynch's teaching and practice of city design, and descriptions of Lynch's own projects in the Boston area and elsewhere. The book concludes with essays written late in Lynch's career, fantasy pieces describing utopias and offering new design freedoms and scenarios warning of horrifying "cacotopias.". (shrink)

Mario Bunge’s Causality and Modern Science is arguably one of the best treatments of the causal realist tradition ever to have been written, one that defends the place of causality as a category in the conceptual framework of modern science. And yet in the current revival of causal realism in contemporary metaphysics, there is very little awareness of Bunge’s work. This paper seeks to remedy this, by highlighting one particular criticism Bunge levels at the Aristotelian view of causation and illustrating (...) its relevance for contemporary powers-based accounts. Roughly, the Aristotelian view depicts interactions between objects as involving a unidirectional exertion of influence of one object upon another. This idea of unidirectional action is central to the Aristotelian distinction between active and passive powers, and its corresponding distinction between active and passive objects. As Bunge points out, modern physics does not recognise the existence of any unidirectional actions at all; all influence comes in the form of reciprocal action, or interaction. If this is right, all notions deriving from or influenced by the idea of unidirectional actions—such as the concept of mutual manifestation and reciprocal disposition partners—risk being false by the same measure. Bunge drew the conclusion that the Aristotelian view is ontologically inadequate, but still advocated its use as the most useful approximation available in science. He considered, but ultimately rejected the possibility of a modified view of causation built on reciprocal action, because, in his view, it couldn’t account for the productivity of causation. Bunge’s critique of this particular aspect of the Aristotelian view cannot be overlooked in contemporary metaphysics, but it is possible to construe a modified view of causation that takes the reciprocity of interactions seriously without loss of productivity. (shrink)

This paper aims to uncover some of the important contributions the phenomenological method can offer to philosophical issues in literary studies. It leads us to the idea that the archetypes found in fiction are intuited phenomenologically. This idea is then linked to a social constructive attainment of meaning for reality. From the intersubjectivity provided by phenomenology, empathy with characters in fiction is then displayed as more than an intellectual activity, as it becomes known to have practical implications. It is framed (...) as involving the same processes as the empathy we have with people in the real world. This equivalency allows for the plausibility of the notion that fiction-making is a necessary process for our interpretations of reality. It designates our involvement in fiction as beneficial to our experience of the real world and supports the notion it can train us to empathize. Such training is displayed to be posssible from phenomenology’s role in the process of empathy. Phenomenology's method de-centers the Cartesian ego to prevent any impasse between internal consciousness and the external world. Since they are bridged together by intentionality, we learn that phenomenology is a method that can contribute to how we conceive of empathy. (shrink)

The conflict between aesthetic experience and the modern vision of the world frames aesthetic experience as a defender of the plurality derived from the perspectives of individuals. This signifies that aesthetic experience confronts the unilateralism of modernity’s vision. This article propounds that this role of aesthetic experience is based on its defense of subjectivity and individuality. This defense, when investigated, reveals the compatibility between phenomenology and pragmatism. This compatibility also demonstrates that aesthetic experience should be understood as a phenomenological experience. (...) Therefore, phenomenology and pragmatism reveal a comradery that permits them to work in tandem, defending subjectivity and pluralism in the face of modernity. (shrink)