Faulkner a bâti une partie de sa renommée sur la violence parfois controversée de ses récits. Mais l’acte criminel retient moins son attention que son contexte et sa signification morale. L’objet premier de la littérature, selon Faulkner, ce sont les conflits de l’homme, ou du cœur humain, avec eux-mêmes. Le propos de cet article est de mettre en évidence la façon dont Faulkner subvertit le modèle du roman noir, et substitue à l’enjeu traditionnel des histoires policières, celui des faits et (...) de l’identité du coupable, un problème moral. Il donne quelques indications sur la structure générale des rapports crime-culpabilité dans l’œuvre de Faulkner, avant de montrer comment cette thématique se décline dans ses « histoires de crime » au sens propre, c’est-à-dire dans L’Intrus (Intruder in the dust, 1948) et Le Gambit du cavalier, et irrigue la reconstitution faulknérienne de la société du Sud et de l’histoire des États-Unis. (shrink)

Que les récits utopiques et contre-utopiques sont-ils censés nous apprendre que nous ne sachions déjà – que l'état du monde pourrait être meilleur, ou pire, qu'il n'est ? Qu'ont-ils à nous dire de la sanction pénale, comme concept et comme pratique, et que celle-ci nous apprend-elle en retour des limites de l'utopie comme récit et comme discours ? En mettant l'accent sur les références explicites, dans 1984, à la suppression systématique de tout ce qui pourrait ressembler à une règle, et (...) en resituant le roman dans le contexte social et colonial de l'expérience orwellienne de l'injustice pénale, cet article montre que les lectures d'Orwell inspirées de Rorty, Foucault et Deleuze, et centrées sur les notions de pouvoir, de discipline et de contrôle, manquent en partie leur objet. Ni simple « satire », ni « prophétie », ni « expérience de pensée », 1984 exprime la grammaire profonde de notre conception libérale du droit pénal, comme le dirait Wittgenstein. S'il n'est jamais question pour Orwell de dénoncer l'utopie comme intrinsèquement dangereuse, 1984 révèle toutefois qu'il est impossible d'en saisir l'élément de perfection par le droit. En ce sens, la « dernière utopie » des droits humains (S. Moyn) n'en est pas une. --- What are we supposed to learn from utopian/dystopian fiction – beyond the obvious fact that the state of the world could be better, or worse ? What can these fables tell us about criminal penalty as a concept and as practice ? Conversely, what can punishment tell us of the limits of utopia as a tale and as discourse ? By stressing 1984's explicit references to the meticulous elimination of anything vaguely resembling a rule, while putting the novel in the perspective of Orwell's social and colonial experience of penal injustice, this paper shows that interpretations of Orwell inspired by the likes of Rorty, Foucault or Deleuze, which are grounded on power, discipline or control, somehow miss their target. No mere “satire” nor “prophecy”, nor even “thought experiment”, 1984 expresses the deep-seated grammar of our liberal conception of penal law, as Wittgenstein would put it. While Orwell aims in no way to dismiss utopia as intrinsically dangerous, 1984 however shows that the element of perfection it contains cannot be grasped by law. In this respect, the “Last Utopia” of human rights (S. Moyn) is certainly not one. (shrink)

Experimental philosophy of consciousness aims to investigate and explain our thinking about phenomenally conscious states. Based on empirical studies, researchers have argued (a) that we lack a folk concept of consciousness, (b) that we do not think entities like Microsoft feel regret, (c) that unfelt pains are widely accepted, and (d) that people do not attribute phenomenally conscious states to duplicated hamsters. In this article, I review these and other intriguing claims about people’s understanding of phenomenal consciousness. In doing so, (...) I also show why experimental philosophy of consciousness is challenging, although perhaps not quite as daunting as studying phenomenal consciousness itself. (shrink)

Le modèle unificationniste de l’explication métaphysique, basé sur les travaux de Kitcher sur l’explication scientifique, offre une alternative intéressante aux modèles présumant la conception supportive de l’explication métaphysique [backing model]. Par contre, le caractère adéquat de ce modèle, i.e. sa capacité à classifier comme métaphysiquement explicative/non-explicative des propositions qui préthéoriquement sont classés comme tel, n’a pas encore été exploré. Pour ce faire, des interprétations pour les relations de détermination et d’appartenance à un ensemble sont fournies. Celles-ci étant potentiellement sujette au (...) problème d’artificialité, i.e. présence d’un biais structurel favorisant l’attribution du caractère explicatif, une réponse est offerte. En effet, le modèle unificationniste permet d’identifier les patrons argumentatifs pouvant être légitimement mis en compétition en comparant la distance entre les ensembles de faits qui doivent être considérés comme vrais dans la formulation d’un patron argumentatif. Cette propriété a des conséquences intéressantes dans l’identification du niveau adéquat de débat entre des propositions compétitrices. (shrink)

Les mots « métaphysique » et « ontologie » se disent de façons multiples à l’intérieur de la philosophie analytique et ailleurs dans la philosophie du vingtième siècle. Ils sont souvent employés pour parler de la théorie ou l’analyse de ce qu’il y a, des espèces principales de ce qu’il y a et de leurs rapports. Mais les positivistes viennois, par exemple, appelaient « métaphysiques » les philosophies qu’ils n’aimaient pas (Carnap 1985, Campbell 1976 ch. 2)1. Et si Quine parle (...) de l’engagement ontologique ou ontique d’une théorie, celui-ci ne se confond nullement avec un engagement métaphysique ou existentiel quelconque. (shrink)

Le problème de l’induction (humien) a récemment été abordé par Steel dans son article de 2010. Celui-ci soutient que les théories d’apprentissage formelles permettent de justifier logiquement le principe de l’induction, ce dernier assurant la fiabilité logique des méthodes. Cette proposition a été critiquée par Howson en 2011, ce dernier mettant en doute la possibilité même qu’une méthode puisse être logiquement fiable. Bien que Steel ait offert une réponse à cette critique, il n’y répond pas directement. Dans le présent article, (...) une réponse frontale à celle-ci est offerte en s’inspirant des pratiques de tests d’hypothèses en sciences biologiques. Pour ce faire, une règle de construction des ensembles d’hypothèses est proposée, règle offrant une justification logique au fait qu’une méthode convergera nécessairement vers la vérité. Cet amendement étant cohérent avec l’ensemble de la proposition de Steel, il est ainsi possible d’affirmer que sa thèse est renforcée par cette proposition. (shrink)

Née il y a quatre-vingts ans, la «philosophie continentale» arrive au terme de son parcours. Sa carrière extraordinaire s’est vue favorisée par l’absence presque totale d’intérêt, de la part des philosophes analytiques ou des autres philosophes «exacts», pour ce que le philosophe australien David Stove appelle «la nosologie de la philosophie»2, l’exploration des multiples formes qu’a prises la mauvaise philosophie. Stove indique qu’une telle entreprise implique qu’on fasse de l’histoire. Tout au moins dans un premier temps, la nosologie de la (...) philosophie continentale est inséparable de l’histoire de cette lignée de la philosophie du vingtième siècle, histoire qui clarifierait les rapports historiques et philosophiques entre cette philosophie et la philosophie exacte. (shrink)

Toutes les propriétés sont-elles sur un pied d’égalité ? Selon une réponse populaire, toutes les propriétés ne sont pas également fondamentales : certaines sont fondamentales ou rares (« sparses »), tandis que d’autres ne le sont pas. Une version de cette réponse soutient que les propriétés fondamentales sont les propriétés causalement efficaces. Une autre version soutient que les propriétés fondamentales sont des entités temporelles ou même des forces ou des pouvoirs. Une autre version encore soutient que les propriétés positives, contrairement (...) aux propriétés négatives ou disjonctives, sont fondamentales. (shrink)

La neutralité axiologique est souvent présentée comme une vertu professorale, ou comme une composante essentielle d'une déontologie de l'enseignement. Nous mettons cette conception de la neutralité axiologique à l'épreuve, notamment parce qu'elle ne permet pas d'expliquer 1) l'importance d'un enseignement diversifié, 2) l'importance, pour les personnes subissant une influence illégitime, d'avoir des recours institutionnels, et 3) l'importance qui devrait être accordée par l'Université à l'autonomie des étudiant-e-s. Pour ces raisons, nous proposons plutôt d'interpréter la neutralité axiologique comme une exigence institutionnelle, (...) exigence compatible avec une certaine tradition de la liberté académique. (shrink)

L’objectif de cet article est double. D’une part, il vise à identifier une interprétation éthique de la neutralité axiologique, et non de réduire ce critère à des considérations épistémologiques comme la distinction entre faits et valeurs. On peut, en effet, interpréter le critère de neutralité axiologique comme un mécanisme visant à défendre l’autonomie des différents membres de la communauté universitaire. D’autre part, cet article entend utiliser cette interprétation éthique pour répondre aux critiques contemporaines de la neutralité axiologique. Amartya Sen et (...) Hilary Putnam ont proposé des critiques pertinentes de la neutralité axiologique, en réfléchissant sur les conditions d’objectivité du discours éthique et politique. Au terme de cette analyse, nous proposerons une conception publique de la science, qui répond à l’impératif éthique de neutralité en sciences sociales, ainsi qu’au programme de recherche amorcé par Sen et Putnam. L’examen critique et public de la science est ce qui permet de respecter tant l’exigence de neutralité chez Weber que la demande d’une science renouvelée chez Sen et Putnam. (shrink)

Un biologiste fait une découverte incompatible avec des conceptions religieuses de la vie bonne. En classe, un professeur d'université profite de son exposé magistral pour faire la promotion d'une idéologie politique. Un fonds de recherche des sciences sociales refuse de financer un projet visant à résoudre le problème de la sous-représentation des femmes en politique, affirmant qu'une telle recherche n'est pas scientifique. Tous ces exemples témoignent de l'interaction constante entre, d'une part, l'enseignement et la recherche scientifique, et d'autre part, les (...) enjeux normatifs au sein de sphères d'influence. Les sciences doivent-elles être neutres? La normativité des sciences est-elle inévitable? Et de quoi parle-t-on lorsque nous faisons référence à la neutralité scientifique? Cette entrée exposera les principales réponses à ces trois questions. Après avoir clarifié le cadre conceptuel et la problématique de cette entrée, nous explorerons les approches wébérienne et positiviste en faveur de la neutralité des sciences. Ces deux perspectives seront confrontées à divers objections, notamment celles du pragmatisme américain. En réponse à l’ethos mertonien des sciences, nous présenterons finalement la critique féministe selon laquelle les disciplines scientifiques ne peuvent pas faire l’économie d’objectifs éthiques, politiques ou sociaux. Pour des raisons de simplicité, cette entrée approfondira surtout des modèles et arguments issus de l’économie, de la biologie et des sciences de la santé, des disciplines ayant été au cœur des controverses entourant la neutralité des sciences. (shrink)

L’objectif de cette article est de comprendre la neutralité axiologique non pas comme une exigence épistémologique, mais plutôt comme un idéal éducationnel. Max Weber propose une science basée sur la description factuelle, de laquelle on exclut la formulation de jugements de valeur. Or, il faut démontrer pourquoi il est préférable de séparer les jugements descriptifs des jugements évaluatifs. L’objectif de Weber est de préserver l'autonomie intellectuelle des étudiants. Pour Weber, la classe et l'académie en général sont des lieux politiques. Ces (...) rapports au sein de la classe sont nécessaires pour transmettre des connaissances, des méthodes et le goût de l'autonomie intellectuelle. Or, il serait contraire au principe d'autonomie de laisser le professeur influencer et convaincre ses étudiants, de façon partisane, d'adhérer à certaines thèses normatives. Weber propose ainsi un mécanisme pour éviter que le professeur n'ixnfluence ses étudiants de manière illégitime. (shrink)

Le but de ce recueil est d’offrir des commentaires accessibles et introductifs aux textes classiques qu’ils accompagnent, en ouvrant des perspectives de discussion sur le thème du capitalisme. C’est en ce sens qu’Emmanuel Chaput lance le débat en commentant le texte de Pierre-Joseph Proudhon, « Qu’est-ce que la propriété ? ». Les textes de Karl Marx ne sont bien sûr pas laissés pour compte : Samuel-Élie Lesage s’engage fermement dans cette voie en discutant L’idéologie allemande de Karl Marx, Christiane Bailey (...) nous offre d’approcher différemment l’œuvre marxienne en abordant son traitement de la question animale dans des extraits du Manifeste du parti communiste et du Travail salarié et capital, et Mathieu Joffre-Lainé nous présente une analyse fine des questions proprement économiques du Capital. Abordant les alternatives au capitalisme dans la pensée de Léon Bourgeois, Éliot Litalien commente La Solidarité et Simon-Pierre Chevarie-Cossette s’attaque à l’analyse de l’Essai d’une philosophie de la solidarité. Enfin, en liant capitalisme, patriarcat et pouvoir politique, Tara Chanady propose une lecture du texte Du mariage et de l’amour de Emma Goldman. La conclusion de Marie-Eve Jalbert se situe dans une perspective contemporaine et critique en décortiquant la critique du socialisme avancée par Friedrich A. Hayek. (shrink)

Cet article a deux objectifs. Le premier est de montrer pourquoi l’argument instrumental en faveur de la démocratie est insuffisant pour justifier la délibération politique. Si notre but est l’optimisation du potentiel épistémique d’un régime politique, et que des approches agrégatives et inférentielles (sans délibération) atteignent cet objectif, alors nous ne pouvons plus justifier la délibération sur cette base. Ce problème peut être contourné en reprenant une distinction de Daniel Andler. Pour ce dernier, le groupe délibératif se distingue du groupe (...) agrégatif parce qu’il permet aux agents, par une occasion éducative informelle, de se responsabiliser. La délibération présente donc un potentiel épistémique supérieur, mais qui ne se limite pas à identifier la meilleure réponse dans un temps donné. Le second objectif de l’article est de montrer comme l’argument d’Andler fait le pont entre, d’une part, les théories de la justification publique et, d’autre part, les théories de la démocratie épistémique. (shrink)

Pourquoi accorder un rôle essentiel à la délibération publique dans le choix des normes éthiques et politiques guidant les sciences? À partir d’un débat récent en économie du bien-être, cet article soutient que l’introduction de normes éthiques et politiques en sciences doit respecter le principe de neutralité procédurale, et qu’une délibération publique bien encadrée respecte ce principe. Je présenterai deux raisons de croire que les sciences doivent respecter la neutralité procédurale. Le premier argument est lié au rôle que devrait jouer (...) l’examen libre et critique dans le développement des sciences. Le second argument repose sur l’idée que les sciences devraient être sensibles aux procédures présentant le meilleur potentiel épistémique. Pour ces deux raisons, si elle prend position en faveur d’idéaux normatifs, l’économie du bien-être devrait se tourner vers une approche délibérative, rationnelle et impartiale pour y parvenir. (shrink)

Cet article poursuit la réflexion de Dilhac (2014) touchant la relation entre politique et vérité. Au terme d’une analyse de la tolérance chez Mill et Popper, Dilhac conclut qu’une conception épistémique de la tolérance manque sa dimension politique, et qu’il est préférable d’opter pour le concept rawlsien de consensus raisonnable. Discutant ces résultats, le premier objectif est ici de montrer qu’une notion de « raisonnabilité » peut facilement trouver ses racines dans la neutralité scientifique wébérienne, et donc être porteuse d’une (...) dimension épistémique minimale. Le second objectif est de clarifier l’impact de cet argument particulier sur le débat général entourant la démocratie épistémique. Il sera défendu que l’opposition traditionnelle entre les conceptions épistémique et politique de la délibération est à trouver dans un certain perfectionnisme épistémique, mais qu’il existe au moins une conception minimale du potentiel épistémique tout à fait compatible avec les valeurs fondamentales du libéralisme, comme l’inclusion, l’égalité ou la diversité. En d’autres termes, les exigences épistémiques minimales de la neutralité scientifique peuvent être indépendantes du perfectionnisme épistémique. (shrink)

Prouver et gouverner étudie le rôle des institutions, des conventions et des enjeux normatifs dans la construction d’indicateurs quantitatifs. Desrosières pense qu’on ne peut étudier le développement scientifique des statistiques sans prendre en compte le développement institutionnel – en particulier le rôle de l’État – dans la constitution de cette discipline.

Through a series of empirical studies involving native speakers of English, German, and Chinese, this paper reveals that the predicate “true” is inherently ambiguous in the empirical domain. Truth statements such as “It is true that Tom is at the party” seem to be ambivalent between two readings. On the first reading, the statement means “Reality is such that Tom is at the party.” On the second reading, the statement means “According to what X believes, Tom is at the party.” (...) While there appear to exist some cross-cultural differences in the interpretation of the statements, the overall findings robustly indicate that “true” has multiple meanings in the realm of empirical matters. (shrink)

Perception involves the processing of content or information about the world. In what form is this content represented? I argue that perception is widely compositional. The perceptual system represents many stimulus features (including shape, orientation, and motion) in terms of combinations of other features (such as shape parts, slant and tilt, common and residual motion vectors). But compositionality can take a variety of forms. The ways in which perceptual representations compose are markedly different from the ways in which sentences or (...) thoughts are thought to be composed. I suggest that the thesis that perception is compositional is not itself a concrete hypothesis with specific predictions; rather it affords a productive framework for developing and evaluating specific empirical hypotheses about the form and content of perceptual representations. The question is not just whether perception is compositional, but how. Answering this latter question can provide fundamental insights into perception. (shrink)

Thick terms and concepts, such as honesty and cruelty, are at the heart of a variety of debates in philosophy of language and metaethics. Central to these debates is the question of how the descriptive and evaluative components of thick concepts are related and whether they can be separated from each other. So far, no empirical data on how thick terms are used in ordinary language has been collected to inform these debates. In this paper, we present the first empirical (...) study, designed to investigate whether the evaluative component of thick concepts is communicated as part of the semantic meaning or by means of conversational implicatures. While neither the semantic nor the pragmatic view can fully account for the use of thick terms in ordinary language, our results do favour the semanticist interpretation: the evaluation of a thick concept is only slightly easier to cancel than semantically entailed content. We further discovered a polarity effect, demonstrating that how easily an evaluation can be cancelled depends on whether the thick term is of positive or negative polarity. (shrink)

In 1903, in _The Principles of Mathematics_ (_PoM_), Russell endorsed an account of classes whereupon a class fundamentally is to be considered many things, and not one, and used this thesis to explicate his first version of a theory of types, adding that it formed the logical justification for the grammatical distinction between singular and plural. The view, however, was short-lived; rejected before _PoM_ even appeared in print. However, aside from mentions of a few misgivings, there is little evidence about (...) why he abandoned this view. In this paper, I speculate as to what those reasons were, and evaluate them in light of recent work and interest in plural logic. (shrink)

It is well known that the circumflex notation used by Russell and Whitehead to form complex function names in Principia Mathematica played a role in inspiring Alonzo Church's “lambda calculus” for functional logic developed in the 1920s and 1930s. Interestingly, earlier unpublished manuscripts written by Russell between 1903–1905—surely unknown to Church—contain a more extensive anticipation of the essential details of the lambda calculus. Russell also anticipated Schönfinkel's combinatory logic approach of treating multiargument functions as functions having other functions as value. (...) Russell’s work in this regard seems to have been largely inspired by Frege’s theory of functions and “value-ranges”. This system was discarded by Russell due to his abandonment of propositional functions as genuine entities as part of a new tack for solving Russell’s paradox. In this article, I explore the genesis and demise of Russell’s early anticipation of the lambda calculus. (shrink)

Sosa, Pritchard, and Vogel have all argued that there are cases in which one knows something inductively but does not believe it sensitively, and that sensitivity therefore cannot be necessary for knowledge. I defend sensitivity by showing that inductive knowledge is sensitive.

A summary of the philosophical career and intellectual contributions of Gottlob Frege (1848–1925), including his invention of first- and second-order quantified logic, his logicist understanding of arithmetic and numbers, the theory of sense (Sinn) and reference (Bedeutung) of language, the third-realm metaphysics of “thoughts”, his arguments against rival views, and other topics.

Vogel, Sosa, and Huemer have all argued that sensitivity is incompatible with knowing that you do not believe falsely, therefore the sensitivity condition must be false. I show that this objection misses its mark because it fails to take account of the basis of belief. Moreover, if the objection is modified to account for the basis of belief then it collapses into the more familiar objection that sensitivity is incompatible with closure.

You have higher-order uncertainty iff you are uncertain of what opinions you should have. I defend three claims about it. First, the higher-order evidence debate can be helpfully reframed in terms of higher-order uncertainty. The central question becomes how your first- and higher-order opinions should relate—a precise question that can be embedded within a general, tractable framework. Second, this question is nontrivial. Rational higher-order uncertainty is pervasive, and lies at the foundations of the epistemology of disagreement. Third, the answer is (...) not obvious. The Enkratic Intuition---that your first-order opinions must “line up” with your higher-order opinions---is incorrect; epistemic akrasia can be rational. If all this is right, then it leaves us without answers---but with a clear picture of the question, and a fruitful strategy for pursuing it. (shrink)

Predictable polarization is everywhere: we can often predict how people’s opinions, including our own, will shift over time. Extant theories either neglect the fact that we can predict our own polarization, or explain it through irrational mechanisms. They needn’t. Empirical studies suggest that polarization is predictable when evidence is ambiguous, that is, when the rational response is not obvious. I show how Bayesians should model such ambiguity and then prove that—assuming rational updates are those which obey the value of evidence—ambiguity (...) is necessary and sufficient for the rationality of predictable polarization. The main theoretical result is that there can be a series of such updates, each of which is individually expected to make you more accurate, but which together will predictably polarize you. Polarization results from asymmetric increases in accuracy. This mechanism is not only theoretically possible, but empirically plausible. I argue that cognitive search—searching a cognitively accessible space for a particular item—often yields asymmetrically ambiguous evidence, I present an experiment supporting its polarizing effects, and I use simulations to show how it can explain two of the core causes of polarization: confirmation bias and the group polarization effect. (shrink)

In a recent paper, Melchior pursues a novel argumentative strategy against the sensitivity condition. His claim is that sensitivity suffers from a ‘heterogeneity problem:’ although some higher-order beliefs are knowable, other, very similar, higher-order beliefs are insensitive and so not knowable. Similarly, the conclusions of some bootstrapping arguments are insensitive, but others are not. In reply, I show that sensitivity does not treat different higher-order beliefs differently in the way that Melchior states and that while genuine bootstrapping arguments have insensitive (...) conclusions, the cases that Melchior describes as sensitive ‘bootstrapping’ arguments don’t deserve the name, since they are a perfectly good way of getting to know their conclusions. In sum, sensitivity doesn’t have a heterogeneity problem. (shrink)

Of the dozens of purported solutions to the liar paradox published in the past fifty years, the vast majority are "traditional" in the sense that they reject one of the premises or inference rules that are used to derive the paradoxical conclusion. Over the years, however, several philosophers have developed an alternative to the traditional approaches; according to them, our very competence with the concept of truth leads us to accept that the reasoning used to derive the paradox is sound. (...) That is, our conceptual competence leads us into inconsistency. I call this alternative the inconsistency approach to the liar. Although this approach has many positive features, I argue that several of the well-developed versions of it that have appeared recently are unacceptable. In particular, they do not recognize that if truth is an inconsistent concept, then we should replace it with new concepts that do the work of truth without giving rise to paradoxes. I outline an inconsistency approach to the liar paradox that satisfies this condition. (shrink)

Philosophers and linguists currently lack the means to reliably identify evaluative concepts and measure their evaluative intensity. Using a corpus-based approach, we present a new method to distinguish evaluatively thick and thin adjectives like ‘courageous’ and ‘awful’ from descriptive adjectives like ‘narrow,’ and from value-associated adjectives like ‘sunny.’ Our study suggests that the modifiers ‘truly’ and ‘really’ frequently highlight the evaluative dimension of thick and thin adjectives, allowing for them to be uniquely classified. Based on these results, we believe our (...) operationalization may pave the way for a more quantitative approach to the study of thick and thin concepts. (shrink)

Along with offering an historically-oriented interpretive reconstruction of the syntax of PM ( rst ed.), I argue for a certain understanding of its use of propositional function abstracts formed by placing a circum ex on a variable. I argue that this notation is used in PM only when de nitions are stated schematically in the metalanguage, and in argument-position when higher-type variables are involved. My aim throughout is to explain how the usage of function abstracts as “terms” (loosely speaking) is (...) not inconsistent with a philosophy of types that does not think of propositional functions as mind- and language-independent objects, and adopts a nominalist/substitutional semantics instead. I contrast PM’s approach here both to function abstraction found in the typed λ-calculus, and also to Frege’s notation for functions of various levels that forgoes abstracts altogether, between which it is a kind of intermediary. (shrink)

Many current popular views in epistemology require a belief to be the result of a reliable process (aka ‘method of belief formation’ or ‘cognitive capacity’) in order to count as knowledge. This means that the generality problem rears its head, i.e. the kind of process in question has to be spelt out, and this looks difficult to do without being either over or under-general. In response to this problem, I propose that we should adopt a more fine-grained account of the (...) epistemic basing relation, at which point the generality problem becomes easy to solve. (shrink)

Our aim in this entry is to articulate the state of the art in the moral psychology of personal identity. We begin by discussing the major philosophical theories of personal identity, including their shortcomings. We then turn to recent psychological work on personal identity and the self, investigations that often illuminate our person-related normative concerns. We conclude by discussing the implications of this psychological work for some contemporary philosophical theories and suggesting fruitful areas for future work on personal identity.

The Lockean Thesis says that you must believe p iff you’re sufficiently confident of it. On some versions, the 'must' asserts a metaphysical connection; on others, it asserts a normative one. On some versions, 'sufficiently confident' refers to a fixed threshold of credence; on others, it varies with proposition and context. Claim: the Lockean Thesis follows from epistemic utility theory—the view that rational requirements are constrained by the norm to promote accuracy. Different versions of this theory generate different versions of (...) Lockeanism; moreover, a plausible version of epistemic utility theory meshes with natural language considerations, yielding a new Lockean picture that helps to model and explain the role of beliefs in inquiry and conversation. Your beliefs are your best guesses in response to the epistemic priorities of your context. Upshot: we have a new approach to the epistemology and semantics of belief. And it has teeth. It implies that the role of beliefs is fundamentally different than many have thought, and in fact supports a metaphysical reduction of belief to credence. (shrink)

This is a review article on Franz Brentano’s Descriptive Psychology published in 1982. We provide a detailed exposition of Brentano’s work on this topic, focusing on the unity of consciousness, the modes of connection and the types of part, including separable parts, distinctive parts, logical parts and what Brentano calls modificational quasi-parts. We also deal with Brentano’s account of the objects of sensation and the experience of time.

We perceive smells as perduring complex entities within a distal array that might be conceived of as smellscapes. However, the philosophical orthodoxy of Odor Theories has been to deny that smells are perceived as having a distal location. Recent challenges have been mounted to Odor Theories’ veracity in handling the timescale of olfactory perception, how it individuates odors as a distal entities, and their claim that olfactory perception is not spatial. The paper does not aim to dispute these criticisms. Rather, (...) what will be shown is that Molecular Structure Theory, a refinement of Odor Theory, can be further developed to handle these challenges. The theory is further refined by focusing on distal perception that requires considering the perceptual object as mereologically complex persisting odor against a background scene conceived of as a smellscape. What will be offered is an expansion of Molecular Structure Theory to account for distal smell perception within natural environments. (shrink)

On at least one of its uses, ‘higher-order evidence’ refers to evidence about what opinions are rationalized by your evidence. This chapter surveys the foundational epistemological questions raised by such evidence, the methods that have proven useful for answering them, and the potential consequences and applications of such answers.

Grounding pluralism is the view that there are multiple kinds of grounding. In this essay, I motivate and defend an explanation-theoretic view of grounding pluralism. Specifically, I argue that there are two kinds of grounding: why-grounding—which tells us why things are the case—and how-grounding—which tells us how things are the case.

The gambler’s fallacy is the tendency to expect random processes to switch more often than they actually do—for example, to think that after a string of tails, a heads is more likely. It’s often taken to be evidence for irrationality. It isn’t. Rather, it’s to be expected from a group of Bayesians who begin with causal uncertainty, and then observe unbiased data from an (in fact) statistically independent process. Although they converge toward the truth, they do so in an asymmetric (...) way—ruling out “streaky” hypotheses more quickly than “switchy” ones. As a result, the majority (and the average) exhibit the gambler’s fallacy. If they have limited memory, this tendency persists even with arbitrarily-large amounts of data. Indeed, such Bayesians exhibit a variety of the empirical trends found in studies of the gambler’s fallacy: they expect switches after short streaks but continuations after long ones; these nonlinear expectations vary with their familiarity with the causal system; their predictions depend on the sequence they’ve just seen; they produce sequences that are too switchy; and they exhibit greater rates of gambler’s reasoning when forming binary predictions than when forming probability estimates. In short: what’s been thought to be evidence for irrationality may instead be rational responses to limited data and memory. (shrink)

Willful ignorance is an important concept in criminal law and jurisprudence, though it has not received much discussion in philosophy. When it is mentioned, however, it is regularly assumed to be a kind of self-deception. In this article I will argue that self-deception and willful ignorance are distinct psychological kinds. First, some examples of willful ignorance are presented and discussed, and an analysis of the phenomenon is developed. Then it is shown that current theories of self-deception give no support to (...) the idea that willful ignorance is a kind of self-deception. Afterwards an independent argument is adduced for excluding willful ignorance from this category. The crucial differences between the two phenomena are explored, as are the reasons why they are so easily conflated. (shrink)

You can perceive things, in many respects, as they really are. For example, you can correctly see a coin as circular from most angles. Nonetheless, your perception of the world is perspectival. The coin looks different when slanted than when head-on, and there is some respect in which the slanted coin looks similar to a head-on ellipse. Many hold that perception is perspectival because you perceive certain properties that correspond to the “looks” of things. I argue that this view is (...) misguided. I consider the two standard versions of this view. What I call the PLURALIST APPROACH fails to give a unified account of the perspectival character of perception, while what I call the PERSPECTIVAL PROPERTIES APPROACH violates central commitments of contemporary psychology. I propose instead that perception is perspectival because of the way perceptual states are structured from their parts. (shrink)

This response addresses the excellent responses to my book provided by Heather Douglas, Janet Kourany, and Matt Brown. First, I provide some comments and clarifications concerning a few of the highlights from their essays. Second, in response to the worries of my critics, I provide more detail than I was able to provide in my book regarding my three conditions for incorporating values in science. Third, I identify some of the most promising avenues for further research that flow out of (...) this interchange. (shrink)

Abstract: From familiar concepts like TALL and TABLE to exotic ones like GRAVITY and GENOCIDE, they guide our lives and are the basis for how we represent the world. However, there is good reason to think that many of our most cherished concepts, like TRUTH, FREEDOM, KNOWLEDGE, and RATIONALITY are defective in the sense that the rules for using them are inconsistent. This defect leads those who possess these concepts into paradoxes and absurdities. Indeed, I argue that many of the (...) central problems of contemporary philosophy should be thought of as having their source in philosophical concepts that are defective in this way. If that is right, then we should take a more active role in crafting and sculpting our conceptual repertoire. We need to explore various ways of replacing these defective concepts with ones that will still do the work we need them to do without leading us into contradictions. (shrink)